Voici venue l'ère des bouffons tragiques
L'ère des clowns.......
Voici venue l’ère des bouffons tragiques
Dans un des albums d’Astérix, on peut voir la bonne société romaine se faire insulter lors d’une représentation théâtrale par des comédiens grimés en bouffons et en redemander. C’est ainsi que les remarquables auteurs de cette bande dessinée voyaient la décadence de l’Empire romain. Au vu et au su de ce qui se passe dans le monde occidental, on est en droit de se demander si nous ne sommes pas en train de vivre la même tragédie grotesque avec des peuples qui, éperdus d’angoisse, portent sur le bouclier du pouvoir des clowns et des bouffons.
L’ère des clowns tristes
Mussolini et Hitler ont commencé dans un registre qui paraissait grotesque. Le premier était un monstre de suffisance qui aimait s’exhiber torse nu, menton en avant, le verbe chargé de lieux communs. Mais il enthousiasmait les foules italiennes. Le second était un peintre raté, un illuminé, qui affichait une apparence exactement contraire à celle de l’Allemand aryen qu’il affectionnait. Il portait une petite moustache ridicule, une mèche avachie et des manteaux trop longs. Mais il avait doté ses officiers et ses SS des sinistres manteaux de cuir noirs inventés par Djerjinsky, le créateur de la Tcheka, cette police politique des bolcheviques, successeurs de l’Okrana tsariste et ancêtre du Guepeou, NKVD et autres FSB. L’idée était de donner à l’apparence une allure terrifiante. Et il faut avouer qu’aux deux extrêmes de l’échiquier politique, le résultat était réussi. Ainsi l’histoire nous démontre que le grotesque peut devenir rapidement sinistre et la comédie virer à la tragédie. Notre monde va mal. On peut même dire qu’il va de plus en plus mal. Et le malheur de l’humanité possède une source unique : l’irréversible bêtise humaine plus attachée à sa boulimie matérialiste qu’à son propre avenir. Et parce que l’histoire a dévoré les grands hommes qui possédaient le sens du bien commun, elle n’a rien trouvé de mieux que de piocher dans le stock des rebuts, celui des clowns tristes qu’ils soient de gauche ou de droite.
De Bepe Grillo à Javier Milei
On se souvient des Cinque Stelle, le mouvement dirigé par le comique Bepe Grillo qui donna tant d’espoirs à une Italie déboussolée. Qui se souvient aujourd’hui de lui ? IL y a douze ans il créait son mouvement et caracolait en tête des sondages. Puis il s’est allié à l’extrême droite qui l’a dévoré. Aujourd’hui, la présidente du Conseil italien est une ancienne néofasciste. Il ouvrait la route à d’autres clowns qui avaient pour nom Donald Trump, Bolsonaro et même Zelinsky, le président ukrainien. Car on oublie qu’il avait commencé comme comique et acteur d’une série télévisuelle démontrant qu’aujourd’hui le réel et le virtuel se confondent.
En Argentine, pays littéralement mis à sac par les fonds vautours, où la misère a transformé la société, 56 % des électeurs ont porté au pouvoir Javier Milei un « anarcho-capitaliste », un être grotesque et vulgaire, admirateur de Donald Trump, qui prétend remettre sur pied une Argentine dévastée en interdisant l’IVG, en coupant en deux le budget, etc. L’important ne réside pas tant dans les programmes de ces individus, mais de comprendre pourquoi la route que nous empruntons mène inévitablement à l’effondrement collectif.
Le wokisme, signe d’une désagrégation mortelle
Autrefois, l’Occident, , prônait souvent de manière injuste une universalité qu’elle habillait de démocratie et de droits de l’homme. Elle masquait ainsi l’incroyable décalage entre un Ouest, propriétaire de l’essentiel des richesses financières du monde et les deux tiers de l’humanité, voués à ramasser les miettes. Mais la réalité est que ces deux tiers détiennent aujourd’hui une richesse incroyable et essentielle : la démographie et donc la jeunesse. Face à une crise majeure causée par l’émergence de cet autre monde et notre incapacité à redistribuer les richesses, notre Occident berceau des Lumières, du marxisme, etc. s’est mis à exploser en même temps qu’il implose notamment sur le plan idéologique. Quand hier on prônait l’antiracisme, voilà qu’un courant qui se dit de gauche défend le racialisme, la division des êtres humains en races, en sexes, en genres. Quand hier, les démocrates occidentales semblaient avoir pris la mesure des génocides, et particulièrement de la Shoah, voilà que la nouvelle gauche se perd dans les sables d’un antisionisme qui a souvent l’aspect de l’antisémitisme.
En face, les peuples luttent désormais contre l’Occident avec une arme essentielle : la spiritualité. Alors oui l’islamisme est une spiritualité dévoyée comme l’hindouisme ou même le communisme chinois, mais elles en sont quand nous, nous n’avons à leur opposer que nos sinistres clowns. Et pendant ce temps, s’amoncellent au-dessus de nous les nuages d’un désordre climatique qui risquent fort de tous nous mettre d’accord.
GXC