• Le doyen de la presse Européenne

Huiles usagées : l'Italie régénère à 98%

Les huiles minéralres et les huiles synthétiques produites par la pétrochimie deviennent, .......
Huiles usagées : l’Italie régénère à 98 %


Les huiles minérales et les huiles synthétiques produites par la pétrochimie deviennent, après utilisation, des huiles usagées dont le rejet dans l’environnement naturel est particulièrement nocif pour la flore et la faune ainsi que pour la santé humaine.


En Italie, 400 000 tonnes d’huiles minérales et d’huiles synthétiques sont utilisées par l’industrie, les transports, les professionnels de la maintenance automobile et les particuliers. Après utilisation, jusqu’à la moitié de ces huiles, devenues usagées, sont collectables. La collecte est désormais réalisée et, à hauteur de plus de 98 %, ces huiles usagées sont régénérées, principalement sous forme d’huiles à nouveau utilisables, de carburant et d’additifs pour le bitume. Ces niveaux de collecte et de recyclage sont environnementalement, sanitairement, financièrement et économiquement bénéfiques. Annuellement : moins de gaz carbonique rejeté dans l’atmosphère, moindre détérioration des sols par déversement, moins d’impact cancérigène, facture d’importation de pétrole brut moins élevée, plus de 1200 emplois directs ou induits. Tout ceci est à mettre à l’actif d’une volonté « public-privé » déjà ancienne dont l’opérateur est le Consorzio Nazionale degli Oli Minerali Usati (CONOU). Le Consorzio a été créé en 1982 pour permettre à l’Italie de se conformer à une directive communautaire du 15 juillet 1975 relative à la gestion de la récupération des huiles usagées puis ses missions ont été adaptées à l’évolution des règles en vigueur. Il a un statut privé. Il est à but non lucratif. Son conseil d’administration comprend des représentants de l’État et d’entreprises impliquées dans la production et l’utilisation d’huiles minérales et d’huiles synthétiques. Il coordonne et rémunère la collecte gratuite et la régénération, ces deux opérations étant respectivement assurées par une soixantaine d’entreprises et trois raffineries. Il sensibilise les professionnels et les particuliers à une gestion environnementalement vertueuse des huiles usagées. Il est financé, selon le principe « pollueur-payeur », par une contribution des entreprises produisant ou utilisant des huiles minérales et/ou des huiles synthétiques.


La France s’y met enfin


Niveau de régénération des huiles usagées collectées : plus de 98 % ! En ce domaine, à l’échelle européenne, ce 98 % fait de l’Italie un exemple en matière de protection de l’environnement et d’économie circulaire. En effet, la moyenne européenne n’est que de 60% du fait que certains pays préfèrent avoir recours à la combustion. En France, il a fallu attendre l’an 2021 pour que le Code de l’Environnement définisse les modalités de gestion des huiles usagées, pour que soit fixé comment mettre en œuvre l’obligation des producteurs d’assurer la collecte gratuite, et pour qu’ainsi soit transposées dans le droit interne les dispositions suivantes de la directive communautaire 2008/98/CE du 19 novembre 2008 visant à protéger l’environnement et la santé humaine « par la prévention ou la réduction de la production de déchets et des effets nocifs de la production et de la gestion des déchets » ainsi que « par une réduction des incidences globales de l’utilisation des ressources et une amélioration de l’efficacité de cette utilisation, qui sont essentielles pour la transition vers une économie circulaire et la compétitivité à long terme de l’Union ». Il a fallu attendre l’an 2022 et la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire pour que soit prévue la mise en place d’une filière chargée d’assurer la gestion des huiles usagées issues des huiles minérales ou synthétiques, lubrifiantes ou industrielles. Cyclevia est désormais chargé de cette gestion. Cet éco-organisme est financé selon le principe « pollueur-payeur». Cyclevia a trois objectifs : améliorer le taux de collecte gratuite des huiles usagées collectables, favoriser la régénération pour la production d’huiles de base pouvant être intégrées dans la production de lubrifiants neufs, améliorer les performances environnementales des huiles mises sur le marché et la diminution de leur dangerosité. Cyclevia indique avoir collecté en 2022, entre 45,3 % et 48,2 % du gisement. Les objectifs sont : 53 % en 2025, 55 % en 2027. Les objectifs de régénération sont 83 % en 2025, 90 % en 2027.


Alexandra Sereni


Ce sont 35 000 tonnes d'huiles usagées que génèrent chaque année les français qui procèdent eux-mêmes à la vidange de leurs véhicules. La dispersion de l'huile de vidange dans la nature semble une solution de facilité pour certains, mais se révèle très pénalisante pour l'environnement. Elle est punissable d'une amende. Il s'agit en effet de substances toxiques qui entraînent de très importantes pollutions de la nappe phréatique quand elles pénètrent le sol, tout comme des rivières quand elles sont mélangées à leurs eaux. La dangerosité de ces huiles usagées doit être prise en compte avec la plus grande rigueur, car on y retrouve des résines, des métaux lourds et des suies qui sont susceptibles d'altérer notre santé et notre environnement.
Partager :