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L'année 2024 s'annonce décisive et foutraque

En 2024, la moitié de la population en âge de voter va être appelée aux urnes....

L'année 2024 s'annonce décisive et foutraque



En 2024, la moitié de la population humaine en âge de voter va être appelée aux urnes au cours de scrutins plus ou moins démocratiques. Parmi les pays qui vont choisir leur destin citons la Russie, les États-Unis, le Mexique, le Venezuela, l'Inde, l'Indonésie, plusieurs en Europe, l'Algérie, le Mali, le Sénégal etc. Et la tendance générale est au conservatisme pour ne pas dire plus.


Un vent réactionnaire souffle sur la planète


Nul besoin d'aller chercher des causes divines au repli des nations sur elles-mêmes et à la tendance réactionnaire que les opinions publiques affichent généralement. On les trouve dans un enchaînement de causes et d'effets qui ont deux origines humaines : la crise climatique et le déséquilibre économique qui ne cesse de grandir entre les nations les plus riches et celles qui peinent à émerger. La crise économique qui sévit d'une façon générale n'a pas les mêmes conséquences pour tous. Jamais les fractions les plus riches des pays ne se sont autant enrichies tandis que la pauvreté s'accentue touchant désormais les classes moyennes. Et parce que l'espérance du communisme s'est effondrée avec les caricatures chinoises, russes et coréennes, les citoyens angoissés se tournent vers des solutions locales qui impliquent la désignation de boucs émissaires à l'intérieur et à l'extérieur des frontières.

Trump aux portes du panthéon américain


Les États-Unis ont vu le jour le 4 juillet 1776 après la sécession d'avec la Grande-Bretagne. Le génocide des Amérindiens a duré jusqu'au début du XXe siècle. Mais ce pays entièrement fait d'émigrations successives affiche aujourd'hui, tout au moins en apparence, une insolente santé économique. En profondeur, la réalité est différente. C'est une nation au bord de la guerre civile, rongée par l'obésité et une mortalité effrayante causée par les drogues à commencer par le fentanyl. Pourtant elle reste le gendarme du monde et de ses décisions dépendent le futur des deux guerres essentielles pour le sort de la planète : celle qui oppose la Russie et l'Ukraine, la liquidation du Hamas à Gaza. Et l'Ukraine et Israël ont un besoin vital des armes et de l'argent américain sans lesquels ils ne peuvent pas grand-chose. Donc tout va se décider en novembre avec l'élection présidentielle. Et pour l'instant, Donald Trump est donné largement gagnant. S'il est élu, l'Ukraine devra abandonner le Donbass et toute velléité de reconquête des territoires occupés par la Russie. Quant à la situation au Moyen Orient, c'en sera définitivement terminé des espoirs d'un État palestinien. L'aile fascisante du pouvoir israélien sera confortée dans sa volonté d'étendre son emprise sur la Cisjordanie. L'opposition à Netanyahou sera muselée.

Une Europe paradoxale


Il ne fait aucun doute qu'en Europe même, les partis conservateurs ou d'extrême droite ont entamé une marche triomphante bien que les résultats dans les pays où ils dominent soient inexistants. En Italie, Giorgia Meloni n'a rien fait de plus que ses prédécesseurs en matière d'immigration. Sans l'Europe, elle aurait sombré corps et biens. En Europe de l'Est, les pays qui se rangent derrière la Hongrie, eux aussi, verraient leur niveau de vie drastiquement chuter sans les sommes colossales que l'Europe qu'ils stigmatisent leur offrait généreusement. Et pourtant il y a tout lieu de croire qu'après les élections européennes du mois de juin l'Europe sera dominée par une contestation d'extrême droite qui ne veut pas d'elle. Toutefois, le désastre britannique causé par le Brexit est là pour refroidir les ardeurs de ceux qui pensent qu'ils pourraient s'en tirer sans la manne européenne.

Pour une Europe sociale


La résurgence des États-nation n'est pas un bon signe car ils prétendent apporter des solutions locales à une crise systémique. La plupart d'entre eux sont climatosceptiques alors même que la crise climatique s'aggrave à une vitesse exponentielle. Ils sont souvent corrompus et favorables aux oligarques locaux quand la crise sociale s'accentue. Une partie gigantesque s'amorce sur la planète entre une Chine elle aussi en crise mais soudée par un nationalisme impitoyable et des États-Unis qui doutent d'eux-mêmes et connaissent une crise civilisationnelle sans précédent. Sans l'Europe, aussi imparfaite soit-elle, nous serions broyés à la fois d'un point de vue monétaire et commercial. Mais il est vrai qu'il devient de plus en plus difficile d'écrire une feuille de route pour les années à venir. Les paramètres ne cessent de varier ainsi que les opinions publiques. Dans de telles conditions, il convient d'œuvrer à son petit niveau pour offrir le meilleur aux siens et d'être très pragmatiques et empiriques. L'année 2024 va être décisive. À nous de savoir naviguer à vue.

GXC
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