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Du vin aux maisons d'hôtes, la magie Saparale

Philippe De Rocca Serra rêvait de prouver à tout le monde qu'il pouvait créer un vin de prestige insulaire.
Du vin aux maisons d’hôtes, la magie Saparale

Parce qu’il y croyait plus que tout, Philippe De Rocca Serra rêvait de prouver à tout le monde qu’il pouvait créer un vin de prestige insulaire. Le domaine est aujourd’hui visité par les amateurs de vin mais également les amoureux de la nature.

Des pierres brutes dorées par le soleil, des portes en bois lourdes d’histoire et une aura bien particulière : au domaine de Saparale, niché à Sartène, rien n’est laissé au hasard. La vaisselle en porcelaine, l’odeur du feu de bois au coucher, la senteur des viennoiseries au petit matin et des bibliothèques remplies de livres un peu partout dans les trois demeures qui sont aujourd’hui proposées à la location.

Au milieu du 19e siècle, dans la vallée de l’Ortolo, Philippe De Rocca Serra rêvait de créer le plus prestigieux domaine vigneron insulaire. L’ambition ne l’a jamais quitté. « A l’époque, peu de personnes croyaient en cette idée, raconte une des deux propriétaires des lieux, Julie Farinelli. En dehors du Bordelais et de la Bourgogne, on ne pensait pas que l’on pouvait faire des vins très sérieux ailleurs. »
Pour voir naitre son projet, Philippe De Rocca Serra part en Afrique exercer son métier d’avocat et de conseiller financier. « Il avait beaucoup de relations là-bas. C’était un peu la terre de tous les possibles », ajoute-t-elle.

Il travaille alors pour de nombreuses familles fortunées dont une qui le conduira à la famille royale d’Égypte, où il termine son périple à dos d’éléphant. C’est d’ailleurs, cet animal qui est devenu depuis le symbole du domaine. Tout cela dans un seul but : « faire fortune afin de revenir en Corse pour créer ce domaine », indique Philippe Faranelli, propriétaire des lieux.
Et c’est chose faite. L’avocat regagne son île, lance un chantier colossal à dos d’homme. Cent hectares de vignes "uniquement de cépages locaux", mais également quelques oliviers, un verger d’agrumes, une cave, un moulin à huile et des habitations pour ses employés sortent de terre.
Finalement le succès est vite là. Philippe De Rocca Serra exporte ses vins sur Paris où il rencontre une franche réussite. Il va d’ailleurs les proposer à l’exposition internationale de Paris en 1900 où il obtient une médaille d’or.

Un bonheur de courte durée puisque ce dernier s’éteint en 1903 laissant derrière lui une véritable mine d’or à ses fils. Mais le phylloxéra, -insecte originaire de l’est des États-Unis- en décide autrement. « Le phylloxéra s’abat sur l’île et il a fallu arracher les 100 hectares de vignoble. »

Sa gouvernante hérite du patrimoine
Quelques quinze hectares sont replantés et en 1975, le dernier fils De Rocca Serra décède à son tour. C’est à ce moment-là que le domaine écrit un nouveau chapitre. Il lègue la totalité de son domaine à sa gouvernante, Farinelli. Cette dame n’est pourtant pas vigneronne et a déjà 70 ans au moment des faits, mais elle décide de planter une trentaine d’hectares avec son fils.

Aujourd’hui, c’est donc son petit-fils, qui a repris les rênes. « Mon mari est tombé amoureux de l’endroit dès son plus jeune âge, explique Julie Farinelli. Il a alors suivi des études d’œnologie et de viticulture avant de recréer une cave et de planter de nouvelles vignes.

Des maisons de pierres, pour deux, quatre et six personnes sont donc proposées tout au long de l’année. Une table d’hôtes pour accompagner les visiteurs ? C’est en projet…

Tout se passe au domaine.

Derrière d’immenses portes en bois se trouve la vinification. C’est dans cette pièce géante que les jus de raisin se transforment en vin et le sucre en alcool. Des cuves en bois et des cuves en inox sont disposées en ces lieux et apportent, elles, une particularité au cépage. Selon la couleur du vin, il évoluera pendant quelques mois dans les cuves avant d’être commercialisé.

Le domaine produit environ 250 000 bouteilles chaque année.
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