• Le doyen de la presse Européenne

C'est le printemps ?

Une saison en demi-teinte, tant le contexte ne prête pas à l'optimisme.
C’est le printemps


Les hirondelles ne font pas le printemps, mais les chocolats de Pâques si, autant que le changement d’heure et la fin de la trêve hivernale. Une saison en demi-teinte, tant le contexte ne prête pas à l’optimisme.


Contexte instable

La célébration de Pâques est l’occasion de succomber au plaisir du chocolat. Grands amateurs, les Européens consomment en moyenne chaque année 5 kilos de chocolat par personne. La tradition du lapin de Pâques, symbolisant autrefois la fertilité et le renouveau, est née en Allemagne avant d’être exportée aux États-Unis par des immigrants allemands au XVIIIe siècle. Selon la tradition chrétienne, tous les interdits du Carême sont levés le dimanche de Pâques et une mystérieuse chasse au trésor s’organise au petit matin. Mais cette année, il n’y a pas que les cloches qui ont fait leur grand retour à Pâques. Les menaces terroristes se sont invitées dans les célébrations. D’après le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, « la France n’a jamais autant déjoué d’attentats qu’en ce moment ». 13 500 policiers, gendarmes et militaires ont ainsi été déployés sur 4 350 lieux de culte « chrétien, protestant et catholique » dans tout le pays pour sécuriser les célébrations pascales. Ces déclarations interviennent plus de quinze jours après l’attentat terroriste revendiqué par l’État islamique ayant visé une salle de concert dans la banlieue de Moscou (Russie) le 22 mars. En conséquence, le Premier ministre Gabriel Attal avait décidé le dimanche 24 mars de relever le plan Vigipirate au niveau « urgence attentat », le plus élevé. Des mesures qui risquent de se prolonger, au moins jusqu’aux Pâques orthodoxes en mai.


Une heure de moins

Dimanche 31 mars à 2 h du matin, les Français et les Européens ont avancé leurs horloges d’une heure pour passer à l’heure d’été. Une pratique mise en place en France en 1976, pour des raisons d’économie d’énergie, et qui s’est progressivement installée dans le reste de l’Union européenne. Calqué sur une idée formulée en 1784 par Benjamin Franklin pour économiser les bougies et chandelles, le changement d’heure a été instauré à plusieurs reprises au cours de l’histoire récente. D’après une étude de l’EPRS, le « changement d’heure a très clairement un effet sur la consommation d’énergie », avec une nuance selon les pays : entre 0,5 % et 2,5 % de la consommation totale. Les pays les plus au sud du continent bénéficieraient davantage de ces mesures. Aujourd’hui, tous les États membres, ainsi que d’autres pays du continent européen, opèrent deux changements d’heure par an, en mars (heure d’été) et en octobre (heure d’hiver). Pourtant, cette habitude bien ancrée dans nos sociétés a fait l’objet d’une remise en question en 2018. Après avoir suscité beaucoup d’enthousiasme au niveau européen, la proposition de revenir sur le changement d’heure semble aujourd’hui au point mort. Si une grande majorité des citoyens européens se déclarent en faveur de la fin du changement d’heure (83 % des Belges y étaient, favorables selon une étude fédérale en 2019, ainsi que 84 % des Français d’après une consultation citoyenne menée la même année), ceux-ci sont toutefois divisés sur le créneau à adopter.


Fin de la trêve hivernale

Le 31 mars, c’était aussi la fin de la trêve hivernale qui remet la question du logement sur le devant de la scène. Avec plus de 500 personnes sans abri et seulement 20 % des demandes de logements sociaux satisfaites, la situation reste alarmante sur l’île, même si les autorités se sont engagées à prendre des mesures pour atténuer les effets de la fin de la trêve hivernale. Les ressources limitées en matière d'hébergement d'urgence et de logements sociaux sont déjà sous pression, et la fin de la trêve hivernale risque d'accentuer cette crise. Les prix de l'immobilier ont connu une augmentation constante ces dernières années, rendant l'accès au logement de plus en plus difficile pour de nombreux résidents. Cette réalité frappe particulièrement les personnes les plus vulnérables de la société, dont beaucoup luttent déjà pour joindre les deux bouts. Les associations caritatives appellent à une augmentation significative des logements sociaux disponibles et à des programmes de soutien et de réinsertion pour les personnes en situation de précarité. Les autorités régionales ont pris des mesures pour atténuer les effets de la fin de la trêve hivernale, mais les défis restent immenses. Il faudra certainement plusieurs saisons pour résoudre la crise du logement.


Maria Mariana
Partager :