• Le doyen de la presse Européenne

Attal, l'enfant jubilant et le stade du miroir

L éveil de sa connaissance de l'autre
Attal, l'enfant jubilant et le stade du miroir

L'épreuve de la guerre, ce cauchemar absolu dont la réitérative présence a par deux fois au siècle dernier marqué la disparition de l’Europe, agit sur la conscience de l'enfant jubilant déjà dit comme la matérialisation du miroir nécessaire à l'éveil de sa connaissance de l’autre.

Et c'est pourquoi il jubile, puisqu'au travers de l'énorme responsabilité que lui confie son autre moi-même, le Président, l’épreuve-miroir du conflit avec la Russie le révèle au monde. C'est l'éclat de rire de l'enfant qui se voit nu dans le miroir et qui sait dorénavant que c'est de lui qu'il s’agit, ce reflet que jadis il prenait pour un autre. Bravo! Et la bombe atomique dans ce jeu ? Qui pourrait imaginer De Gaulle insulter Kroutchev et Pompidou Brejnev en guise d’ usage diplomatique, pendant et au sortir de la crise de Cuba ? Cette horrible situation, si burlesque en raison de son côté puéril, figure hélas dans la panoplie bien connue des enfants qui jouent à la guerre dans le préau de l’école, à l'imitation des grandes personnes, sous l’oeil bienveillant des surveillants ou du chanoine. Hélas, Hélas, Hélas ! C'est une chose sérieuse, la politique, ce n'est pas un jeu de représentation ni de simulation.

Quelle pièce est-on en train de répéter ?
Le masque de la mort rouge, d'après Edgar Poe ?
La tempête, d’après Shakespeare?
Ou tout simplement la reconstitution du drame affreux que l'histoire a baptisé le « bal des ardents», à la fin du règne de Charles VI, au XV ème siècle ? L'évènement entraina la chute du pouvoir et la démence du roi. Et si on arrêtait les gamineries une fois pour toutes, en démantibulant ce monstre aveugle, sans histoire ni projection dans le futur, que cette union européenne négatrice des nations qui la composent, et donc dépourvue de la sagesse inhérente à l'expérience multiséculaire de leur histoire propre. C'est pour cela que le Royaume-uni s'en est justement extirpé. l'Europe est devenu un vaisseau fou commandé par des enfants, sorte de Hollandais volant à la trajectoire chaotique.

Et la France dans tout çà?

Qué tandem! Qué paire!
La veille d'aller en Russie avec une armée d'un million d’hommes, dont l'hiver russe n'épargnera que quarante mille d'entre eux au retour, Napoléon, au dire de l'un de ses familiers, je ne sais plus lequel, tamponnait rêveusement le carreau d'une des fenêtres des Tuileries avec ses doigts. Ce témoin entendit l'Empereur chantonner doucement : « Malbrought s'en va en guerre, ne sait quand reviendra », en insistant sur la fin de la chanson. Et c'était l'Empereur Napoleon, l'un des plus prestigieux guerriers de l'histoire du monde civilisé !!!!A l'époque c'était la Pologne le prétexte, aujourd'hui c'est l’Ukraine, partie incomplète de l'ancienne Pologne. Est-on donc condamné à repasser les plats de l'histoire? Il faut voter, ne pas s'abstenir aux futures élections européennes, et l’Assemblée Nationale doit adopter une motion de censure pour en finir avec cet invraisemblable cafouillage et changer l’équipe dirigeante. Et vite!

Que faire en conséquence avec ce qu'on a sous la main ? Pourquoi, dans quel intérêt, pour qui tout ça ? Se double de cette problématique la survenance du débat au Sénat du projet Darmanin sur le statut de la Corse, dont le principe a été adopté par la Collectivité Territoriale. La dissolution de l’Assemblée en cette occurrence rendrait l’adoption du texte plus difficile, et en tous cas éluderait durablement le vote de la réforme en provocant la démission du gouvernement et vraisem-blablement l’organisation de nouvelles élections législatives. Epineux dilemme que d’avoir à choisir entre l’avenir de la France et celui de la Corse. Que le souvenir des leçons que prodigua naguère Raymond Aron dans son opus « Paix et guerre entre les nations », vienne souligner l’absurdité du choix, ne fait que rendre que plus tragiquement cocasse l’enjeu des mois à venir. A moins que la complication de la situation par son caractère abrupt et précipicifère n’en permette plutôt la résolution sequo-noeudgordienne.

A voir …


Les grandes manoeuvres en tous cas ont commencé au Sénat, et les élus de la Corse en sont les moteurs comme tisseurs de liens et facteurs de rapprochements inattendus. Ainsi de Madame et Messieurs Carlotti, Panuzi, et Parigi, dont les godilles seront déterminantes pour les destins croisés de la nation comme de la province en cette période pré-guerrière, ce qui n’est pas sans évoquer l’intrigue des républicains en 1870 aux fins de hâter la destruction du système impérial, prix de la défaite de 1871 contre l’armée de Bismarck.
Tel fut le coût de l’avènement de la République. La question se pose encore : le jeu en valait-il la chandelle au prix des morts accumulés dont les patronymes alignés honorent toujours les monuments qui ornent les carrefours de nos villages ?
Le vaut-il encore aujourd’hui ?



Jean-François Marchi
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