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La Corse et l'Outre Mer en tête des atteintes à la probité

Un nombre plus élevé d'atteintes à la probité enregsitrées rapporté au nombre d'habitants en Corse.......

La Corse et l'Outre Mer en tête des atteintes à la probité



Si on en croit un rapport publié par l'Agence Française Anticorruption, en France, 829 délits d’atteinte à la probité ont été enregistrés par la police et la gendarmerie nationales en 2023, après 760 en 2022 et 820 au 2021. Le nombre des atteintes à la probité enregistrées se stabiliserait donc depuis 2021 après une hausse soutenue entre 2016 et 2021. Mais en comparaison avec la métropole, la Corse et les départements d’Outre-mer concentreraient toujours un nombre plus élevé d’atteintes à la probité enregistrées rapporté au nombre d’habitants.


Du ressenti plutôt que du réel


Selon l’enquête Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS), 283 000 personnes de 18 ans et plus vivant en France métropolitaine déclarent avoir été confrontées à une situation de corruption dans le milieu professionnel en 2021, soit 0,6 % de l’ensemble de la population majeure. Moins de 1 % des personnes physiques concernées indiquent avoir porté plainte auprès des services de sécurité. Pour 37 % des cas, l’objectif était d’obtenir un service (une place en crèche par exemple) ou d’en accélérer l’obtention. Le questionnaire de l’enquête permet de mettre en évidence l’importance du contexte de la crise sanitaire de 2021, puisque 5 % des tentatives de corruption se rapportent à l’obtention d’un faux passe sanitaire, soit au moins 15 000 tentatives en 2021. On est cependant en droit de s'interroger sur les raisons qui accordent à cette recherche d'un faux passe sanitaire un taux supérieur en Corse à la moyenne nationale. Les infractions d'atteinte à la probité couvrent il est vrai un vaste champ d'application : détournement de fonds publics, favoritisme, prise illégale d'intérêts, corruption et une rubrique floue appelée « autres atteintes à la probité » correspondant à du recel, à de la concussion, du blanchiment d'argent.

La Corse dans le rouge


Ainsi, la Corse-du-Sud et la Haute-Corse comptabilisent plus de 6 infractions en moyenne par an pour 100 000 habitants entre 2016 et 2023. Elle dépasse largement les cinq départements et régions d'Outre-mer (DROM) qui comptabilisent entre 2,1 et 4 infractions par an en moyenne pour 100 000 habitants. La moyenne nationale (qui n’inclut pas les collectivités d’Outre-mer) s’établit à 1,1. À Paris, 2 infractions en moyenne pour 100 000 habitants ont été dénombrées entre 2016 et 2023. Même les taux constatés dans les collectivités d'Outre-mer sont inférieurs à ceux de la Corse : 5 pour 100 000 habitants en Polynésie française et 2 pour 100 000 habitants en Nouvelle Calédonie. Les atteintes à la probité dans les collectivités d’Outre-mer sont globalement stables : 25 infractions par an en moyenne entre 2016 et 2023, dont 24 infractions pour chacune des deux années 2022 et 2023.

Une étude qui laisse à désirer


Sans minimiser le nombre d'infractions commises dans notre île, on peut toutefois s'étonner de ce décalage entre celui constaté sur le territoire continental et le nôtre sinon par un effet de dilution. Une étude plus précise de la carte présente sur le document indique par exemple un taux particulièrement bas dans les Bouches du Rhône. C'est étrange. D'autant que la région Corse est parmi celles qui connaissent l'une des plus fortes présences des forces de répression : 34 agents en moyenne pour 10 000 habitants contre le double en Corse. Cela devrait en toute logique permettre un niveau de délinquance très bas ce qui n'est visiblement pas le cas. Or ce qui est étudié dans le tableau des infractions n'est pas le nombre d'homicides (là encore largement supérieur en Corse) ou les actes dits de terrorisme (une pratique purement locale). Qui plus est la Corse est reconnue comme l'un des lieux les plus sécures de France. Que faut-il donc en conclure ? Il est exact que la Corse appartient au peloton de tête du travail dissimulé. Au niveau géographique et dans l'ensemble des secteurs, l'Île-de-France (de 2,2 % à 3,5 %), le Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d'Azur et la Corse (regroupés tous les trois dans la "région Sud", de 2,1 % à 3,5 %) affichent des taux de fraude "significativement plus élevés" que la moyenne nationale, fixée globalement autour de 2 %. Cependant, étrangement, ce serait la grande "région Centre", rassemblant l'Auvergne, le Centre-Val de Loire et le Limousin, qui enregistrerait le plus de fraudes, oscillant entre un minimum de 0,7 % et un maximum de 3,9 %.

Une réflexion en suspend


Il ne fait aucun doute que la Corse connaît un taux important de petits arrangements causés par la proximité, par l'électoralisme. Il faut y ajouter les locations clandestines, l'économie souterraine. Le problème de telles statistiques est qu'elles jettent sur le devant de la scène des actes délictueux d'origines très diverses. Il faudrait en fait des catégories plus précises afin de parvenir à une analyse un peu fine. En attendant, la Corse peine à échapper à sa mauvaise réputation.

GXC
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