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Carles Puigdemont : l'homme de fer de la Catalogne

ans un contexte de grande difficulté pour la mouvance indépendantiste, Carles Puigdemont a démontré une fois encore qu’il est l’homme de fer de la Catalogne.
Dans un contexte de grande difficulté pour la mouvance indépendantiste, Carles Puigdemont a démontré une fois encore qu’il est l’homme de fer de la Catalogne. Une fois encore car il a maintes fois fait preuve de cette dimension depuis six ans.


Lors des élections à la Generalitat de Catalunya (Parlement de Catalogne) qui ont eu lieu le 12 mai dernier, 135 sièges étaient à pourvoir, 68 sièges étant nécessaires pour disposer d’une majorité absolue. A l’issue du scrutin, cinq constats. Primo, un vainqueur relatif, le PSC (Parti Socialiste des Catalans), branche catalane du PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol), dont la liste est arrivée en tête (42 sièges, plus 9). Deuxio, une demi-teinte. Junts per Catalunya, parti indépendantiste et de centre droit dont le leader est Carles Puigdemont, ancien président de la Generalitat qui vit en exil depuis l’échec du processus d’accession à l’indépendance en octobre en octobre 2017. La liste Junts est certes arrivée en deuxième position, a certes progressé (35 sièges, plus 3), a certes devancé sa grande rivale indépendantiste Esquerra Republicana de Catalunya, mais Junts n’est pas en mesure d’imposer la formation d’un gouvernement indépendantiste. Tertio, une déroute, celle de ERC (Esquerra Republicana de Catalunya), le parti indépendantiste de gauche de Pere Aragonès, le président sortant de la Generalitat. ERC est arrivée en troisième position et a régressé (20 sièges, moins 13). Quarto : une incertitude. Ni Le PSC, ni Junts, ne sont à ce jour en mesure de gouverner seuls ou d’imposer une coalition. Cinquo : une déconvenue. Les partis indépendantistes disposent de moins de sièges (59) que les partis espagnols (76). Sexto : un désenchantement, plus de 40 % d’abstentions. Il ressort de différents commentaires que ce désintérêt pour le scrutin a principalement concerné la mouvance indépendantiste. Il semblerait qu’il soit essentiellement dû à du découragement et de la déception du fait que les partis politiques indépendantistes ont affiché leur mésentente et que la gestion ERC n’a pas montré une capacité à régler nombre de problèmes économiques, sociaux et environnementaux.


Pour un gouvernement catalan


Dans ce contexte de grande difficulté pour la mouvance indépendantiste, Carles Puigdemont a démontré une fois encore qu’il est l’homme de fer de la Catalogne. Une fois encore car il a maintes fois fait preuve de cette dimension depuis six ans. En effet, après l’échec de la tentative de faire accéder la Catalogne à l’indépendance en octobre 2017, il n’a jamais plié. Il a vécu en exil sans jamais renoncer à exprimer sa ferme volonté de poursuivre le combat pour l’indépendance et sans tenter d’obtenir, comme l’ont fait d’autres dirigeants indépendantistes, la clémence des autorités espagnoles. Ce qui lui a valu d’être poursuivi sans relâche et de l’être encore par les juges espagnols, qui ont été jusqu’à lancer contre sa personne un mandat d'arrêt européen (qui a été suspendu et réactivé à plusieurs reprises). C’est donc sans surprise que l’on découvre sa prise de position après le scrutin du 12 mai. Il indique clairement que lui et son parti Junts se prononcent pour la formation d’un gouvernement catalan et prévient le premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez que Junts remettra en cause le soutien conditionnel qu’il lui apporte et lui assure une majorité au Cortès (Parlement espagnol), si le PSC tente de constituer une coalition de partis espagnols pour disposer d’une majorité à la Generalitat et en prendre les commandes. Le propos est clair : « Nous devons donner à la Catalogne un gouvernement qui fait fonctionner le pays et qui a des conditions pour continuer à affronter Madrid[...] Nous avons déjà dit que si le PSC embrassait le Parti Populaire dans le gouvernement de Catalogne, comme il l'a fait avec le conseil municipal de Barcelone, cela rendrait inutile l'accord que nous avons avec le PSOE à Madrid. »


Pierre Corsi
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