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L'augmentation dramatique de la grande pauvreté en France

Ce sont les pluls fragiles qui ont rejoint la triste armée de l'extrème pauvreté en France
L’augmentation dramatique de la grande pauvreté en Franc

Ce sont les plus fragiles qu’ils soient étudiants, intérimaires, chômeurs, mais aussi autoentrepreneurs et artisans qui ont rejoint la triste armée de l’extrême pauvreté en France. Alors que la presse n’en a que pour les mesures anti-Covid, un drame énorme a débuté, qui fait reculer la France au seuil des années 60. Une solution s’impose : relever les minima sociaux.

Plus de dix millions de pauvres en France

La Covid a donc précipité un million de personnes dans la pauvreté qui viennent abonder le flot des 9,3 millions de personnes vivant déjà au-dessous du seuil de pauvreté monétaire calculé à 1 063 euros par mois et par unité de consommation.
La situation est devenue si grave que les représentants de dix associations ont été reçus par le Premier ministre qui n’a rien promis. Rendez-vous a été pris pour le 17 octobre Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a estimé que « ce chiffre d’un million supplémentaire de pauvres est malheureusement une estimation basse, compte tenu des 800 000 pertes d’emploi attendues fin 2020 ».
Pour information, la Banque de France confirme en anticipant un taux de chômage au-dessus des 10 % en 2020, puis de 11 % dès le premier semestre 2021.


Un tiers de plus de bénéficiaires de l’aide alimentaire
L’une des conséquences les plus visibles de la crise est l’augmentation spectaculaire des bénéficiaires de l’aide alimentaire. La Fédération française des banques alimentaires, qui approvisionne 5 400 structures, a augmenté ses distributions de 25 %.
La demande a été telle durant l’été et le mois de septembre qu’il a fallu ponctionner les stocks de longue durée. Le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a donné, le 8 septembre, le chiffre de 8 millions de personnes ayant besoin de cette aide, alors qu’elles n’étaient que 5,5 millions en 2019. Cette misère est un frein pour une égalité sociale déjà mise à mal par la politique libérale des gouvernements successifs.
Sans aide sociale ni bourse, une fois le loyer et les charges payés, les revenus ne suffisent plus pour assurer l’alimentation de bon nombre d’étudiants. Les autoentrepreneurs sont souvent réduits à la misère. Et nombre de patrons ont dû licencier ou ont profité de la crise sanitaire pour renvoyer des employés.
Le Monde cite un Resto du Cœur situé dans le 7e arrondissement de Lyon, qui en septembre, a aidé 428 familles, contre 330 en mars.
Dans le même temps, la fréquentation individuelle est passée de 391 à 1 106 personnes. De son côté, le Secours populaire a, depuis mars, enregistré une hausse moyenne de 45 % des demandes d’aide alimentaire dans les lieux dits défavorisés.


10 % de demandeurs supplémentaires pour le RSA
Les départements (et la région de Corse) ont constaté 10 % de demandeurs supplémentaires pour le RSA. Les dépenses consacrées au RSA ont bondi de 9,2 % en août par rapport à la même période en 2019. Une enquête publique montre qu’en Seine-Saint-Denis le nombre d’allocataires a augmenté de 4,7 % entre juin 2019 et juin 2020, la hausse la plus forte observée depuis 2014. Or ce territoire défavorisé consacre déjà 532 millions d’euros à cette prestation sociale, dont 207 millions à sa charge, car non compensés par l’État.
Dans les Bouches-du-Rhône, le nombre d’allocataires du RSA a fait un bond de 11 %depuis janvier, à désormais 78 713, pour la plupart marseillais. Et cela est vrai en Haute-Garonne (+ 6,7 %), à Lyon (+10 %), dans le Val-de-Marne, en Bretagne. Entre février et septembre, le département du Nord est passé de 100 000 à 107 000 allocataires.


Pour une augmentation des minima sociaux
Les associations de lutte contre la pauvreté réclament depuis longtemps la création d’un revenu minimal garanti accordé dès l’âge de 18 ans, contre 25 ans aujourd’hui. Elles réclament une revalorisation du RSA et son ouverture aux plus jeunes ce que refuse pour l’instant le gouvernement agitant la menace d’une création d’assistés. Véronique Fayet, présidente du Secours catholique, répond à cela dans les colonnes du Monde « Il faut faire confiance aux jeunes, cesser de demander des contreparties à la moindre aide, comme attester d’une recherche active d’emploi, plaide.
C’est une maltraitance institutionnelle qui sanctionne et insécurise en coupant les vivres. » Les droits de l’homme ce sont aussi la capacité d’un pays à offrir à ses citoyens le droit de vivre dignement. L’hiver approche et il serait honteux, indécent, révoltant que les mises à la rue s’intensifient avant la trêve hivernale. Une société est faite pour les hommes et non pour le marché.



GXC
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