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"La petite cuisine de Marie" : promouvoir le local au service de la gourmandise

Sur sa page Instagram dédiée à la cuisine, Marie-Estelle Hallerc partage quotidiennement des recettes tout en mettant en valeur des produits locaux et de saison.
« La petite cuisine de Marie » : promouvoir le local au service de la gourmandise

Sur sa page Instagram dédiée à la cuisine, Marie-Estelle Hallerc partage quotidiennement des recettes tout en mettant en valeur des produits locaux et de saison. « La petite cuisine de Marie » frôle désormais les 11 000 abonnés.


Passionnée.
C’est l’adjectif qui qualifierait le mieux Marie-Estelle Hallerc, blogueuse culinaire de 24 ans originaire de Balagne. « Dans mon entourage, tout le monde cuisine ; que ce soit dans ma famille ou dans ma belle famille. J’ai commencé à cuisiner il y a 3 ans, mais je ne tenais pas de compte spécialement dédié à cette activité », contextualise la jeune femme, désormais installée à Moltifao.

Une passion qu’elle a décidé, il y a un an, de partager sur les réseaux sociaux
: « Je poste une recette différente tous les deux jours, voire parfois tous les jours, élaborée à partir de produits locaux et de saison. Certaines sont des recettes de famille, comme les viandes en sauce ou encore les migliacci.
Mais il y a également beaucoup de créations tirées de recettes « tendances » du moment auxquelles j’essaye d’apporter une touche corse et personnelle. Je m’inspire des photos de plats que je vois, en imaginant ce qu’il y’a dedans. Je teste, et si ça me convient, j’écris la recette que je complète jusqu’à ce que tout soit parfait.
C’est dans cet ordre là que je procède, jamais l’inverse
», explique Marie-Estelle, soulignant que « ce qui était au début un divertissement a rapidement pris de l’ampleur. »

«
Le confinement a impacté l’ensemble des restaurateurs. Étant donné que je suis présente uniquement sur les réseaux sociaux, l’effet a été l’inverse me concernant : mon compte Instagram a beaucoup évolué pendant cette période durant laquelle j’ai gagné entre 4000 et 5000 abonnés supplémentaires. À ce moment-là, le monde virtuel représentait pour les gens une sorte d’ouverture sur l’extérieur. Ça m’a permis d’acquérir une communauté plus large, qui m’est fidèle. »

« J’aime la cuisine et les réseaux sociaux, et j’ai trouvé un moyen d’allier les deux »
Un essor dont profite la jeune femme pour mettre en lumière les petits producteurs locaux. « J’utilise beaucoup de produits locaux car j’accorde énormément d’importance à acheter en circuit-court, sans passer par les grands intermédiaires industriels. Je mets en valeur leurs produits à travers mes recettes et mes photos », explique l’apprentie cuisinière, qui cumule aujourd’hui une dizaine de partenariats avec différents petits producteurs locaux.
Pourtant, rien ne prédestinait la jeune femme à s’engager dans cette voie. « Je viens de terminer mon Master 2 de Ressources Humaines. Je n’ai jamais pris de cours de cuisine ni de cours de photographie. Mais cette passion m’anime : j’aime la cuisine et les réseaux sociaux et j’ai trouvé un moyen d’allier les deux. »

Si les préparations culinaires demandent du temps et de l’investissement, l’aspect virtuel nécessite également un travail en amont : « Publier une photo ne se fait pas en 5 minutes. Il faut compter une cinquantaine de prises avant de trouver la bonne. J’accorde beaucoup d’importance à l’art de la table, je ne néglige jamais la présentation.»

Sur sa page Instagram
, de quoi ravir les amateurs de salé et de sucré : côtelettes d’agneau en croûte de noisette, linguines à la truffe en passant par des des tartines d’automne mais aussi des brioches à la vanille ou encore des banana bread. « Si je devais définir ma cuisine, je la qualifierai de gourmande et tendance. Je mise sur le côté appétissant et familial, et non sur le gastronomique , le minimaliste », affirme Marie-Estelle, qui suit entre autres ses propres envies pour décider des plats et recettes qu’elle expose : « Je me prends souvent en exemple et je me demande : «Qu’est ce que j’aimerai manger ?».
J’aime les choses naturelles, savoir d’où viennent les produits. Lorsque je vais au restaurant, je choisis un plat qui me fait me sentir comme à la maison, avec une cuisine simple, bonne et gourmande. Je me base également sur les désirs de mes abonnés en faisant des sondages pour savoir ce qu’ils aimeraient. Par exemple, en ce moment c’est le retour des soupes, des gâteaux, de tout ce qui rappelle l’hiver. »



Partage et transmission de savoir-faire

Depuis peu, «La petite cuisine de Marie» a élargi son activité en proposant un service de brunch à emporter ou en livraison « Ces brunch sont conçus pour des groupes de 10 à 20 personnes. Je propose aussi des pique-niques et des apéritifs dinatoires, avec une possibilité de livraison sur Calvi

Parallèlement, la jeune femme gère également les réseaux sociaux de certains producteurs. « Je me déplace pour prendre des photos de leur entreprise et de leurs produits pour alimenter leurs comptes Instagram. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à cette bienveillance, celle de mes abonnés mais aussi celle de ces professionnels qui me font confiance. » Mais également grâce à la patience de son entourage : « À l’heure du repas, je prends des photos, au risque de manger froid. Comme dirait Benoît, mon compagnon : Tu donnes à manger à tes followers !»

Pour Marie-Estelle, l’essentiel est donc «de trouver le bon rythme» : « J’essaye de garder du temps pour moi car c’est compliqué de se donner des limites, surtout quand on fait les choses avec passion », affirme celle qui concède avoir déjà pensé que
« les blogueurs ne travaillent pas vraiment
» : « Je retire entièrement ce que j’ai pu dire par le passé ! Que je n’entende personne dire une chose pareille, plaisante-elle. Les gens veulent savoir, mais aussi apprendre, il faut être présent pour eux, maintenir cette fidélité.»


Une aventure caractérisée par le partage, mais aussi par une transmission de savoir-faire au sein d’une communauté en pleine expansion, celle de « La petite cuisine de Marie ».

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