« Le Mohican » (Frédéric Farucci) : une fiction sur fond de réalité
Après plusieurs avant-premières dans l’île, « Le mohican » sort au niveau national le 12 février.
« Le Mohican » (Frédéric Farucci) : une fiction sur fond de réalité
Après plusieurs avant-premières dans l’île, « Le mohican » sort au niveau national le 12 février. Frédéric Farucci, déjà auteur de « La nuit venue » (2020) signe un thriller très proche malheureusement de la réalité, mettant en exergue l’emprise mafieuse sur la spéculation foncière.
« En plein cœur de l’été, Joseph, l’un des derniers bergers du littoral corse, voit son terrain convoité par la mafia pour un projet immobilier. Il refuse de céder. Cela signerait la fin d’un monde. Quand il tue accidentellement l’homme venu l’intimider, il est forcé de prendre la fuite et devient la proie d’une traque sans répit du sud au nord de l’île. Portée par sa nièce Vannina, la légende de Joseph, incarnant une résistance réputée impossible, grandit au fil des jours et se propage dans toute la Corse... »
Une idée basée sur deux documentaires
Tel est le synopsis du dernier film de Frédéric Farucci, diffusé en avant-première dans les salles insulaires avant une sortie nationale le 12 février. Natif de la cité impérial, le réalisateur s’est orienté logiquement vers le septième art au terme de son parcours étudiant. Particulièrement sensible à la dimension politique de l’île, il signe, avec « Le mohican », sont deuxième long métrage après « La nuit venue », sorti en 2020, un film qui avait obtenu le César de la meilleure musique, et pour lequel l’acteur Guang Huo avait été nominé parmi les meilleurs espoirs masculins. Frédéric Farucci avait auparavant écrit et réalisé quatre court-métrages de fiction, dont « Entre les lignes », sélectionné aux César 2020, ainsi qu’une dizaine de documentaires. Un parcours déjà digne d’éloges avant de réaliser « Le mohican »qui semble promis à un bel avenir. « L’idée, souligne le réalisateur, puise sa source dans deux documentaires réalisés en 2017. Le premier dédié à Marc Memmi, un vétérinaire agricole qui, du reste, interprète son propre rôle dans « Le Mohican » et le deuxième qui évoquait Joseph Terrazzoni, un berger de l’Extrême-Sud, qui a largement inspiré le film. L’élevage en zones littorales, jadis répandu dans l’île, a disparu progressivement avec l’émergence de la spéculation foncière et du tourisme qui y est lié. »
Une pléiade d’acteurs insulaires
« Le mohican » s’apparente, quelque peu, au film « Le Royaume », auto-biographique dans certains de ses aspects. Un peu moins à « À son image », adaptation d’une œuvre littéraire. Pour autant, il s’articule autour d’un problème récurrent en Corse, celui de la pression foncière. « Joseph Terrazzoni porte en lui tous les éléments de résistance, ajoute le réalisateur, lors du tournage du documentaire, il se considérait déjà comme « le dernier des Mohicans ». Dans le film, on est certes dans une fiction mais le berger précisait à l’époque qu’il était convaincu que cette pression foncière allait, un jour ou l’autre, le contraindre à rencontrer des gens auxquels « on ne dit pas non », venus acheter ses terres pour y pratiquer d’autres activités. Cela ne s’est guère produit mais c’est le cas pour d’autres agriculteurs. On est donc très proche de la réalité dans ce film. »
Dévoilé à la 81e « Mostra » de Venise
Côté distribution, Frédéric Farucci a fait appel quasi-essentiellement à des acteurs insulaires autour d’Alexis Manenti, qui a déjà une sacrée carte de visite (une trentaine de films, des courts-métrages, séries et scénario). Il est déjà présent dans « Enquête sur un scandale d’Etat » et « À son image », de Thierry de Peretti. À ses côtés, des visages bien connus tels que Michel Ferracci, plus dans la comédie ces derniers temps (« Inestimable », « Le clan », « On aurait dû aller en Grèce », « Permis de construire »), les incontournables Paul Garatte et Marie-Pierre Nouveau mais aussi le prometteur Théo Frimigacci et Mara Taquin, une jeune actrice belge.
« Le Mohican », dévoilé à la 81e« Mostra » de Venise a déjà connu un grand succès dans les salles insulaires. Sortie officielle le 12 février. Un film qui démontre avec les autres présentés avec brio cette année, la nouvelle dynamique initiée par le septième art insulaire. À voir, si ce n’est déjà fait.
Philippe Peraut
Après plusieurs avant-premières dans l’île, « Le mohican » sort au niveau national le 12 février. Frédéric Farucci, déjà auteur de « La nuit venue » (2020) signe un thriller très proche malheureusement de la réalité, mettant en exergue l’emprise mafieuse sur la spéculation foncière.
« En plein cœur de l’été, Joseph, l’un des derniers bergers du littoral corse, voit son terrain convoité par la mafia pour un projet immobilier. Il refuse de céder. Cela signerait la fin d’un monde. Quand il tue accidentellement l’homme venu l’intimider, il est forcé de prendre la fuite et devient la proie d’une traque sans répit du sud au nord de l’île. Portée par sa nièce Vannina, la légende de Joseph, incarnant une résistance réputée impossible, grandit au fil des jours et se propage dans toute la Corse... »
Une idée basée sur deux documentaires
Tel est le synopsis du dernier film de Frédéric Farucci, diffusé en avant-première dans les salles insulaires avant une sortie nationale le 12 février. Natif de la cité impérial, le réalisateur s’est orienté logiquement vers le septième art au terme de son parcours étudiant. Particulièrement sensible à la dimension politique de l’île, il signe, avec « Le mohican », sont deuxième long métrage après « La nuit venue », sorti en 2020, un film qui avait obtenu le César de la meilleure musique, et pour lequel l’acteur Guang Huo avait été nominé parmi les meilleurs espoirs masculins. Frédéric Farucci avait auparavant écrit et réalisé quatre court-métrages de fiction, dont « Entre les lignes », sélectionné aux César 2020, ainsi qu’une dizaine de documentaires. Un parcours déjà digne d’éloges avant de réaliser « Le mohican »qui semble promis à un bel avenir. « L’idée, souligne le réalisateur, puise sa source dans deux documentaires réalisés en 2017. Le premier dédié à Marc Memmi, un vétérinaire agricole qui, du reste, interprète son propre rôle dans « Le Mohican » et le deuxième qui évoquait Joseph Terrazzoni, un berger de l’Extrême-Sud, qui a largement inspiré le film. L’élevage en zones littorales, jadis répandu dans l’île, a disparu progressivement avec l’émergence de la spéculation foncière et du tourisme qui y est lié. »
Une pléiade d’acteurs insulaires
« Le mohican » s’apparente, quelque peu, au film « Le Royaume », auto-biographique dans certains de ses aspects. Un peu moins à « À son image », adaptation d’une œuvre littéraire. Pour autant, il s’articule autour d’un problème récurrent en Corse, celui de la pression foncière. « Joseph Terrazzoni porte en lui tous les éléments de résistance, ajoute le réalisateur, lors du tournage du documentaire, il se considérait déjà comme « le dernier des Mohicans ». Dans le film, on est certes dans une fiction mais le berger précisait à l’époque qu’il était convaincu que cette pression foncière allait, un jour ou l’autre, le contraindre à rencontrer des gens auxquels « on ne dit pas non », venus acheter ses terres pour y pratiquer d’autres activités. Cela ne s’est guère produit mais c’est le cas pour d’autres agriculteurs. On est donc très proche de la réalité dans ce film. »
Dévoilé à la 81e « Mostra » de Venise
Côté distribution, Frédéric Farucci a fait appel quasi-essentiellement à des acteurs insulaires autour d’Alexis Manenti, qui a déjà une sacrée carte de visite (une trentaine de films, des courts-métrages, séries et scénario). Il est déjà présent dans « Enquête sur un scandale d’Etat » et « À son image », de Thierry de Peretti. À ses côtés, des visages bien connus tels que Michel Ferracci, plus dans la comédie ces derniers temps (« Inestimable », « Le clan », « On aurait dû aller en Grèce », « Permis de construire »), les incontournables Paul Garatte et Marie-Pierre Nouveau mais aussi le prometteur Théo Frimigacci et Mara Taquin, une jeune actrice belge.
« Le Mohican », dévoilé à la 81e« Mostra » de Venise a déjà connu un grand succès dans les salles insulaires. Sortie officielle le 12 février. Un film qui démontre avec les autres présentés avec brio cette année, la nouvelle dynamique initiée par le septième art insulaire. À voir, si ce n’est déjà fait.
Philippe Peraut