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Conservatismes et progressismes : des relations incestueuses

Les dangers s 'accumulent sur une Europe qui semble singulièrement désarmée

Conservatismes et progressismes : des relations incestueuses


Alors que Donald Trump a été investi signifiant une défaite en rase campagne du camp adverse au centre duquel végétait le wokisme, les dangers s’accumulent sur une Europe qui semble singulièrement désarmée. Plus grave encore, les concepts de conservatisme et de progressisme, qui ont guidé les sociétés humaines durant deux siècles, semblent avoir perdu tout sens.


Racisme contre racialisme


Plusieurs des hommes que Donald Trump a placés en haut de la hiérarchie étatique sont des racistes avoués. Trois d’entre eux avec en tête Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, ont passé leur enfance en Afrique du Sud sous l’apartheid. Musk ne cache pas son goût pour l’élitisme blanc et viriliste. Mais que trouve-t-on en face ? Un petit monde wokiste où le séparatisme règne en roi. On est distingué selon sa couleur, son sexe, sa sexualité, son âge, sa religion. Le racialisme est devenu la manière « de gauche » d’être raciste. On ne sait plus très bien qui est progressiste et qui est conservateur au sein de cette mêlée indescriptible. Et puis au fond que signifie aujourd’hui le progrès ? Le débat est ouvert jusqu’au sein de la majorité trumpiste. Pour les raisons aristocratiques énoncées plus haut, Elon Musk et ses mousquetaires demandent que les États-Unis deviennent une pompe mondiale des plus grands talents. Il reprend même le fantasme de prix Nobel fascisant qui avaient offert leur sperme pour inséminer des femmes belles et intelligentes. À son époque Boris Vian en avait fait un roman sous le nom de Vernon Sullivan, intitulé On tuera tous les affreux. Entre les deux guerres, les États-Unis et certains pays scandinaves avaient pratiqué un eugénisme criminel en euthanasiant les êtres humains jugés inférieurs. Les nazis avaient ensuite repris ce principe en gazant les déficients mentaux et en organisant des pouponnières où devait éclore la race des seigneurs. Il est vrai qu’Elon Musk est combattu au sein même des troupes trumpistes par ce vieux fasciste de Steve Bannon s’est opposé à ce qu’on importe des étrangers fussent-ils géniaux au nom de la préférence nationale. Quant au camp d’en face qui pratique un antisémitisme virulent au nom de l’antisionisme, il semble à bout de souffle et sonné par la victoire de leur pire ennemi. Où se cache donc le progressisme ? Dans le camp trumpiste partagé entre des évangéliques qui pensent qu’Adam et Ève se baladaient au milieu des dinosaures il y a quelques milliers d’année ou dans cet autre qui ne rêve que de l’homme idéal bourré d’informatique et ne cherchant que la réussite dans les affaires ? Ou peut-être parmi ces cinglés qui militent pour l’intersectionnalité des genres divers et variés et pratiquent la censure comme autrefois les puritains de Salem ?

La fin de l’empathie


Musk et ses partisans militent pour la fin de l’empathie. C’est ainsi qu’ils formulent la façon dont ils envisagent les rapports dans les affaires et même dans la vie. Leur mantra — est la réussite économique. Pas de place pour les solidarités inutiles dans la société ou dans l’entreprise et pas de pitié pour les canards boiteux. Cela rappelle fâcheusement l’idéologie nazie, mais aussi stalinienne avec toutefois une différence majeure. Hitler plaçait au centre de son cosmos le monde germanique qui valait tous les sacrifices tandis que Staline prétendait vouloir le bonheur du prolétariat mondial. Au nom de ces idéaux, les uns et les autres pensaient que les individus pesaient peu. Trum, Musk and co sont des oligarques de taille planétaire qui ne visent que la réussite de leurs seules affaires. Leur unique but est la ploutocratie : bonheur aux plus riches et tant pis pour les autres. L’histoire humaine a mis des millénaires à constituer des états. Eux veulent les défaire en quelques années. Et l’Europe, cœur de l’histoire occidentale risque d’être la première victime. Mais rendons-nous compte que ce qu’ils visent comme les nazis et les communistes c’est l’éradication du christianisme dont le message essentiel est l’amour. Nous voilà donc au confluent de plusieurs haines : venue de l’ouest celle des Américains prométhéens, de l’Orient l’islamisme, de l’Est le poutinisme qui cherche à créer un nouveau continent, l’Eurasie et à l’Extrême-Orient une Chine impérialiste qui se moque des territoires matériels, mais cherche une expansion commerciale majeure.

Un monde de plus en plus cruel


La démocratie avait quoi qu’on en pense réussi à donner aux rapports sociaux une harmonie de surface. Le capitalisme est basé sur une expansion à l’infini des rapports commerciaux et de la croissance ce qui est impossible. Cependant l’équation comprend une donnée hautement paradoxale : la satisfaction des besoins élémentaires de cette masse est à la fois indispensable pour satisfaire une morale sociale, mais la composante essentielle de la catastrophe climatique. Et arrive le moment où il va falloir choisir et comprendre où se situent les conservatisme et les progressismes. Les ploutocrates l’ont déjà fait.


GXC
PHOTOS illustration D.R
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