Municipalità naziunalista di Bastia : Un bilanciu mezu mezu
Deux visions sont en présence pour la municipalité de Bastia
Cità di Bastia
Municipalità naziunalista di Bastia : Un bilanciu mezu mezu
Deux visions sont en présence. Celle de Pierre Savelli révèle une volonté de faire de Bastia une ville plus belle, plus sociale, plus culturelle et plus conviviale en privilégiant des actions d’amélioration du quotidien des habitants, quitte à ce que la cité soit moins immédiatement attractive pour des producteurs de richesses. Celle des opposants donne à voir une volonté de priorité accordée au développement global de la cité afin de la rendre plus attractive pour des opérateurs économiques, des porteurs de projet et des compétences susceptibles de produire rapidement de la richesse. Ceci conduit à considérer que le bilan de dix ans de municipalité nationaliste est « mezu mezu ».
La majorité municipale bastiaise (du moins les membres soutenant encore le maire Pierre Savelli ; la composante de droite qui était absente, a révélé que cela résultait de profonds désaccords), a récemment rendu compte de ses réalisations et aussi fait part de ses projets lors d’une campagne de communication intitulée « 2014-2024 : 10 anni di mandatura in fiure è in azzione ». Cela s’est fait dans le cadre de la communication municipale. Rien d’original. Rien de formellement répréhensible. La plupart des équipes municipales sortantes font de même quand la mandature touche à sa fin. Le compte-rendu de mandat est même une pratique louable car il représente un temps fort de la vie démocratique permettant aux administrés d’être informés ainsi que de faire connaître leurs satisfactions, leurs attentes non satisfaites, leurs propositions, et n’est soumis à aucune restriction particulière si est respecté l’article L. 52-1, alinéa 2 du Code électoral (ce qui a été le cas concernant Bastia) qui indique : « À compter du premier jour du sixième mois précédant le mois au cours duquel il doit être procédé à des élections générales, aucune campagne de promotion publicitaire des réalisations ou de la gestion d'une collectivité ne peut être organisée sur le territoire des collectivités intéressées par le scrutin. »
En revanche, la débauche de moyens à laquelle a donné lieu la campagne de communication de la majorité municipale bastiaise, peut être jugée contestable car il est évident qu’il n’a pas été regardé à la dépense : luxueux numéro spécial du bulletin municipal (U Bastiese) ; locaux du Musée utilisés pour trois séquences d’information et une exposition temporaire portant sur une rétrospective des actions et une présentation de projets ; achat d’encarts dans les médias ; distribution de flyers dans les boîtes aux lettres ; affichages dans les rues de la ville ; invitations adressées à des personnalités du monde associatif et à des scolaires.
Cet aspect contestable a d’ailleurs été relevé et dénoncé. Julien Morganti, conseiller municipal d'opposition, a adressé au maire de Bastia une lettre intitulée « Quantu face, o sgiò merre ? » pour lui demander de rendre public les coûts : « Merci de nous indiquer avec les justificatifs nécessaires le mode de financement et le coût de ces opérations (exposition, atelier, support papier, flyers, frais de réception, heures supplémentaires, encart publicitaire dans les médias…) » Jean-Louis Milani, deuxième adjoint au maire, leader de la composante libérale de la majorité municipale, a pour sa part évoqué dans les médias un usage de fonds publics à des fins cachées de propagande électorale : « Nous n'avons pas voulu cautionner, sur la forme, une opération de campagne électorale financée par les contribuables bastiais. » Enfin, Frédéric Poletti, opposant et lanceur d’alerte, a rebondi sur les propos du deuxième adjoint : « Ces accusations sont graves et nécessitent une réponse claire. En tant que contribuables bastiais, nous sommes en droit de savoir si l’argent public a été utilisé à bon escient. J’ai donc signalé ces faits susceptibles de constituer une infraction pénale au préfet de Haute-Corse et au procureur de la République. J’ai également sollicité la Chambre régionale des comptes de Corse pour qu’elle vérifie la régularité des dépenses engagées dans le cadre de cette exposition. » La débauche de moyens semble d’ailleurs d’autant plus contestable que le maire lui-même, devant les médias, a donné le bâton pour se faire battre en soulignant que sa commune ne roule pas sur l’or : « On a une ville qui est très pauvre, qui prélève très peu d'impôts, avec des dotations d'État qui diminuent tous les ans » et en connotant d’une couleur partisane la campagne de communication : « Nous avions constitué une liste plurielle avec des nationalistes, des gens de gauche et de droite réunis autour d’un projet commun. Au bout de dix ans, ces objectifs ont pour la plupart été atteints, car nous souhaitions changer la ville, faire de la politique autrement et de faire du social, ce que nous avons réussi ensemble. »
Cependant, tout semblant formellement légal même cela peut sembler contestable et même si le maire s’est maladroitement exprime, il est probable que des magistrats n’auront pas à trancher et qu’il appartiendra aux électeurs de valider ou sanctionner. Venons en au fond. Pierre Savelli se félicite de ce qui a été réalisé : « Cette décennie a été marquée par des avancées significatives dans de nombreux domaines » (éditorial du numéro spécial du bulletin municipal consacré au compte-rendu de mandat). Par contre, l’opposition juge très négativement la gestion nationaliste. Jean Zuccarelli écrit « Face à ce sombre constat, il est crucial que Bastia amorce un sursaut » et Julien Morganti liste tout ce qui n’a pas été fait et ce qui l’aurait été s’il avait été aux commandes (Parolla à l'uppusizione, numéro spécial du bulletin municipal consacré au compte-rendu de mandat). Il convient d’être plus mesuré. Pierre Savelli, s’il n’a pas tout réussi, n’a pas non plus totalement failli.
En fait, deux visions sont en présence. Celle de Pierre Savelli révèle une volonté de faire de Bastia une ville plus belle et accueillante, plus conviviale, plus culturelle, plus solidaire, plus éducative en privilégiant des actions d’amélioration du quotidien des habitants, quitte à ce que la cité soit moins immédiatement attractive pour des producteurs de richesses. Celle des opposants donne à voir une volonté de priorité accordée au développement global de la cité afin de la rendre plus attractive pour des opérateurs économiques, des porteurs de projet et des compétences susceptibles de produire rapidement de la richesse
. Ceci conduit à considérer que le bilan de dix ans de municipalité nationaliste est « mezu mezu ». Ce qui ressort d’ailleurs nettement de ce qui suit où sont listées les réalisations les plus significatives.et les critiques les plus argumentées.
Réalisations et critiques
Bastia plus belle et accueillante, cela ressort nettement. Le Spassimare et l’Aldilonda rendent à la ville sa façade maritime et sont à la fois un parcours de promenade pour les habitants, un chemin de découverte touristique et une artère de mobilités douces qui relie le nord et le sud de la ville. L’espace Mantinum, théâtre minéral tourné vers la mer et son ascenseur relient la ville haute et notamment la Citadelle à la ville basse via le Vieux port.
La rénovation et la piétonisation de ses quais Nord et Sud mettent en valeur le Vieux port qui est désormais un parcours de promenade pour les habitants et un réel circuit touristique. L’aménagement d’un parcours naturel depuis les hauts du Palais de Justice jusqu’au site de Forte à A Croce préserve les lieux de l’urbanisation et connecte les quartiers Sant’Untò, Munserrà et San Gaetanu au centre-ville. Le quartier du Puntettu et plus globalement le centre ancien sont en cours de réhabilitation : réfection des réseaux et des circulations ; nouveaux logements sociaux ; reconstructions et rénovations privées subventionnées ; réouverture d’activités commerciales boulevard Auguste Gaudin ; aménagement de la place Vattelapesca…)
Des restaurations de bâtiments publics et privés ont été menées à bien : corps de garde de la Citadelle ; cathédrale Sainte Marie ; Octroi, façades d’immeubles du Centre ancien... Bastia plus conviviale, cela est favorisé par l’aménagement de lieux de détente et d’échanges : places Claude Papi et Parc Nelson Mandela à Lupinu ; espace U Castagnu à Sant'Untò ; place Guasco à la Citadelle ; place Vattelapesca dans le centre ancien; square Saint-Victor dans le centre ville. Bastia plus culturelle, c’est très lisible. L’ouverture de l'Alb'Oru et de la Casa di e Scenze a permis d’apporter aux habitants des quartiers Sud un accès direct et régulier à des manifestations culturelles, artistiques et scientifiques.
Le Musée connaît un réel essor : expositions temporaires ; hausse de la fréquentation ; augmentation des recettes d’exploitation ; édition de catalogues d’exposition ; commercialisation d’objets dérivés ; acquisitions ; œuvres restaurées… Le développement de l’accès à la culture corse et à la langue corse est aisément vérifiable : ouverture de a Casa di e lingue ; 50% de créations corses chaque année dans les programmations du spectacle vivant ; création d’un service communal « Lingua è cultura corsa » ; multiples évènementiels et animations autour de la langue corse et de la culture corse ; manifestations en partenariat avec des acteurs culturels et associatifs (Festa di a lingua, Festa di a Nazione, Sant’Andria, Festa di u Veranu, Festa di a Musica, Festa di a lingua Materna, Lupinu in Festa, Citatella in Festa, Fucarè di a San Ghjuvà…) ; corsisation de la communication municipale et de la signalétique communale…
La culture pour tous est encouragée : pôle ressource en matière de développement de l’éducation artistique et culturelle à destination des enfants ; tarifications incitatives et accès facilité aux activités culturelles et artistiques dans le cadre due Contrat de Ville ; 1,35 M€ de subventions versés annuellement aux associations culturelles…
Bastia plus solidaire, c’est incontestable à partir du développement de l’action du CCAS (Centre communal d’action sociale) : guichet unique pour toutes les demandes d’information et d’obtentions et d’accompagnement concernant les aides sociales ; aide à la gestion du budget et de l’endettement des ménages ; épicerie sociale ; portage de repas à domicile auprès des personnes âgées et en situation de handicap ; animation de A Casa di l’Anziani ; aide financière aux paiement des frais de cantine scolaire ; Pass Loisirs pour les 3 à 17 ans ; distribution de colis de Noël ; aide financière à l’adhésion à une mutuelle pour les plus de 60 ans s’étant vu refuser l’octroi de la Complémentaire Santé Solidaire r; eprise de la gestion du Centre Social François Marchetti suite au désengagement de la CAF ; dispositif Bastia, territoire zéro non recours aux droits ; restaurant solidaire, ateliers d’aide aux devoirs, ateliers créatifs…
Bastia plus éducative, c’est lisible à partir de l’attention portée à la qualité des établissements scolaires : rénovation du groupe scolaire Calloni ; programme de numérisation des classes ; extension de l’école Subissi ; création d’un espace restauration à l’école Defendini ; projet éducatif écoles Gaudin-Venturi visant à développer un nouveau projet pédagogique. avec la création de plateaux techniques perormabts et innovants notamment dans les secteurs des sciences, du numérique et des mathématiques. Les opposants dénoncent une insuffisante priorité accordée au développement global de Bastia et donc une incapacité rendre la ville plus attractive pour des opérateurs économiques, des porteurs de projet et des compétences susceptibles de produire rapidement de la richesse.
Parmi les critiques les plus entendues ou lues concernant cette vision critique figurent : une attractivité de la ville asphixiée par les problèmes de stationnement ; la situation étant dénoncée comme aggravée par la non réalisation des parkings de Toga au nord et de Capoghja au sud ; le non avancement du projer « Métro bastiais » ; le retard pris par de grands projets structurants (nouveau port de commerce, réaménagemnt du site la gare, aménagement de l’îlot de la Poste resté au stade des esquisses d’architectes, nauffrage du projet immobilier Hôtel île de Beauté, projet ilot Bon pasteur en panne, abandon de la réhabilitation du couvent Saint Francois, programme de construction ou rénovation de logements sociaux ; travaux de rénovation des école Desanti et de Cardu … ) Les opposants denonce aussi une situation fincière préoccupantes hypothéquant une politique d’investissement. Enfin, ils s’inquiètent du déclassement administratif et économique de Bastia qui se traduit par la perte d’institutions, d’entreprises, de services.
Pour fonder ou étayer leurs critiques, les opposant ont quelques exemples particulièrement significatifs et impactants d’échecs ou d’inititiatives en panne : le projet de nouveau port bien entendu ; la candidature de Bastia, Capitale européenne de la culture ; le projet de restructuration et de rénovation du Théâtre (fermeture depuis plus d’un an sans ouverture réelle du chantier, doutes sur le financement) ; le retard de plusieurs années pris par la requalification de l’école Gaudin menées dans le cadre du Programme de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés ; le projet de l’îlot de la Poste boudé par les promoteurs ; le projet de rénovation des cités des Lacs, des Monts et des Arbres.
Pierre Corsi
Crédit photos : Cità di Bastia, journal de la Corse
Municipalità naziunalista di Bastia : Un bilanciu mezu mezu
Deux visions sont en présence. Celle de Pierre Savelli révèle une volonté de faire de Bastia une ville plus belle, plus sociale, plus culturelle et plus conviviale en privilégiant des actions d’amélioration du quotidien des habitants, quitte à ce que la cité soit moins immédiatement attractive pour des producteurs de richesses. Celle des opposants donne à voir une volonté de priorité accordée au développement global de la cité afin de la rendre plus attractive pour des opérateurs économiques, des porteurs de projet et des compétences susceptibles de produire rapidement de la richesse. Ceci conduit à considérer que le bilan de dix ans de municipalité nationaliste est « mezu mezu ».
La majorité municipale bastiaise (du moins les membres soutenant encore le maire Pierre Savelli ; la composante de droite qui était absente, a révélé que cela résultait de profonds désaccords), a récemment rendu compte de ses réalisations et aussi fait part de ses projets lors d’une campagne de communication intitulée « 2014-2024 : 10 anni di mandatura in fiure è in azzione ». Cela s’est fait dans le cadre de la communication municipale. Rien d’original. Rien de formellement répréhensible. La plupart des équipes municipales sortantes font de même quand la mandature touche à sa fin. Le compte-rendu de mandat est même une pratique louable car il représente un temps fort de la vie démocratique permettant aux administrés d’être informés ainsi que de faire connaître leurs satisfactions, leurs attentes non satisfaites, leurs propositions, et n’est soumis à aucune restriction particulière si est respecté l’article L. 52-1, alinéa 2 du Code électoral (ce qui a été le cas concernant Bastia) qui indique : « À compter du premier jour du sixième mois précédant le mois au cours duquel il doit être procédé à des élections générales, aucune campagne de promotion publicitaire des réalisations ou de la gestion d'une collectivité ne peut être organisée sur le territoire des collectivités intéressées par le scrutin. »
En revanche, la débauche de moyens à laquelle a donné lieu la campagne de communication de la majorité municipale bastiaise, peut être jugée contestable car il est évident qu’il n’a pas été regardé à la dépense : luxueux numéro spécial du bulletin municipal (U Bastiese) ; locaux du Musée utilisés pour trois séquences d’information et une exposition temporaire portant sur une rétrospective des actions et une présentation de projets ; achat d’encarts dans les médias ; distribution de flyers dans les boîtes aux lettres ; affichages dans les rues de la ville ; invitations adressées à des personnalités du monde associatif et à des scolaires.
Cet aspect contestable a d’ailleurs été relevé et dénoncé. Julien Morganti, conseiller municipal d'opposition, a adressé au maire de Bastia une lettre intitulée « Quantu face, o sgiò merre ? » pour lui demander de rendre public les coûts : « Merci de nous indiquer avec les justificatifs nécessaires le mode de financement et le coût de ces opérations (exposition, atelier, support papier, flyers, frais de réception, heures supplémentaires, encart publicitaire dans les médias…) » Jean-Louis Milani, deuxième adjoint au maire, leader de la composante libérale de la majorité municipale, a pour sa part évoqué dans les médias un usage de fonds publics à des fins cachées de propagande électorale : « Nous n'avons pas voulu cautionner, sur la forme, une opération de campagne électorale financée par les contribuables bastiais. » Enfin, Frédéric Poletti, opposant et lanceur d’alerte, a rebondi sur les propos du deuxième adjoint : « Ces accusations sont graves et nécessitent une réponse claire. En tant que contribuables bastiais, nous sommes en droit de savoir si l’argent public a été utilisé à bon escient. J’ai donc signalé ces faits susceptibles de constituer une infraction pénale au préfet de Haute-Corse et au procureur de la République. J’ai également sollicité la Chambre régionale des comptes de Corse pour qu’elle vérifie la régularité des dépenses engagées dans le cadre de cette exposition. » La débauche de moyens semble d’ailleurs d’autant plus contestable que le maire lui-même, devant les médias, a donné le bâton pour se faire battre en soulignant que sa commune ne roule pas sur l’or : « On a une ville qui est très pauvre, qui prélève très peu d'impôts, avec des dotations d'État qui diminuent tous les ans » et en connotant d’une couleur partisane la campagne de communication : « Nous avions constitué une liste plurielle avec des nationalistes, des gens de gauche et de droite réunis autour d’un projet commun. Au bout de dix ans, ces objectifs ont pour la plupart été atteints, car nous souhaitions changer la ville, faire de la politique autrement et de faire du social, ce que nous avons réussi ensemble. »
Cependant, tout semblant formellement légal même cela peut sembler contestable et même si le maire s’est maladroitement exprime, il est probable que des magistrats n’auront pas à trancher et qu’il appartiendra aux électeurs de valider ou sanctionner. Venons en au fond. Pierre Savelli se félicite de ce qui a été réalisé : « Cette décennie a été marquée par des avancées significatives dans de nombreux domaines » (éditorial du numéro spécial du bulletin municipal consacré au compte-rendu de mandat). Par contre, l’opposition juge très négativement la gestion nationaliste. Jean Zuccarelli écrit « Face à ce sombre constat, il est crucial que Bastia amorce un sursaut » et Julien Morganti liste tout ce qui n’a pas été fait et ce qui l’aurait été s’il avait été aux commandes (Parolla à l'uppusizione, numéro spécial du bulletin municipal consacré au compte-rendu de mandat). Il convient d’être plus mesuré. Pierre Savelli, s’il n’a pas tout réussi, n’a pas non plus totalement failli.
En fait, deux visions sont en présence. Celle de Pierre Savelli révèle une volonté de faire de Bastia une ville plus belle et accueillante, plus conviviale, plus culturelle, plus solidaire, plus éducative en privilégiant des actions d’amélioration du quotidien des habitants, quitte à ce que la cité soit moins immédiatement attractive pour des producteurs de richesses. Celle des opposants donne à voir une volonté de priorité accordée au développement global de la cité afin de la rendre plus attractive pour des opérateurs économiques, des porteurs de projet et des compétences susceptibles de produire rapidement de la richesse
. Ceci conduit à considérer que le bilan de dix ans de municipalité nationaliste est « mezu mezu ». Ce qui ressort d’ailleurs nettement de ce qui suit où sont listées les réalisations les plus significatives.et les critiques les plus argumentées.
Réalisations et critiques
Bastia plus belle et accueillante, cela ressort nettement. Le Spassimare et l’Aldilonda rendent à la ville sa façade maritime et sont à la fois un parcours de promenade pour les habitants, un chemin de découverte touristique et une artère de mobilités douces qui relie le nord et le sud de la ville. L’espace Mantinum, théâtre minéral tourné vers la mer et son ascenseur relient la ville haute et notamment la Citadelle à la ville basse via le Vieux port.
La rénovation et la piétonisation de ses quais Nord et Sud mettent en valeur le Vieux port qui est désormais un parcours de promenade pour les habitants et un réel circuit touristique. L’aménagement d’un parcours naturel depuis les hauts du Palais de Justice jusqu’au site de Forte à A Croce préserve les lieux de l’urbanisation et connecte les quartiers Sant’Untò, Munserrà et San Gaetanu au centre-ville. Le quartier du Puntettu et plus globalement le centre ancien sont en cours de réhabilitation : réfection des réseaux et des circulations ; nouveaux logements sociaux ; reconstructions et rénovations privées subventionnées ; réouverture d’activités commerciales boulevard Auguste Gaudin ; aménagement de la place Vattelapesca…)
Des restaurations de bâtiments publics et privés ont été menées à bien : corps de garde de la Citadelle ; cathédrale Sainte Marie ; Octroi, façades d’immeubles du Centre ancien... Bastia plus conviviale, cela est favorisé par l’aménagement de lieux de détente et d’échanges : places Claude Papi et Parc Nelson Mandela à Lupinu ; espace U Castagnu à Sant'Untò ; place Guasco à la Citadelle ; place Vattelapesca dans le centre ancien; square Saint-Victor dans le centre ville. Bastia plus culturelle, c’est très lisible. L’ouverture de l'Alb'Oru et de la Casa di e Scenze a permis d’apporter aux habitants des quartiers Sud un accès direct et régulier à des manifestations culturelles, artistiques et scientifiques.
Le Musée connaît un réel essor : expositions temporaires ; hausse de la fréquentation ; augmentation des recettes d’exploitation ; édition de catalogues d’exposition ; commercialisation d’objets dérivés ; acquisitions ; œuvres restaurées… Le développement de l’accès à la culture corse et à la langue corse est aisément vérifiable : ouverture de a Casa di e lingue ; 50% de créations corses chaque année dans les programmations du spectacle vivant ; création d’un service communal « Lingua è cultura corsa » ; multiples évènementiels et animations autour de la langue corse et de la culture corse ; manifestations en partenariat avec des acteurs culturels et associatifs (Festa di a lingua, Festa di a Nazione, Sant’Andria, Festa di u Veranu, Festa di a Musica, Festa di a lingua Materna, Lupinu in Festa, Citatella in Festa, Fucarè di a San Ghjuvà…) ; corsisation de la communication municipale et de la signalétique communale…
La culture pour tous est encouragée : pôle ressource en matière de développement de l’éducation artistique et culturelle à destination des enfants ; tarifications incitatives et accès facilité aux activités culturelles et artistiques dans le cadre due Contrat de Ville ; 1,35 M€ de subventions versés annuellement aux associations culturelles…
Bastia plus solidaire, c’est incontestable à partir du développement de l’action du CCAS (Centre communal d’action sociale) : guichet unique pour toutes les demandes d’information et d’obtentions et d’accompagnement concernant les aides sociales ; aide à la gestion du budget et de l’endettement des ménages ; épicerie sociale ; portage de repas à domicile auprès des personnes âgées et en situation de handicap ; animation de A Casa di l’Anziani ; aide financière aux paiement des frais de cantine scolaire ; Pass Loisirs pour les 3 à 17 ans ; distribution de colis de Noël ; aide financière à l’adhésion à une mutuelle pour les plus de 60 ans s’étant vu refuser l’octroi de la Complémentaire Santé Solidaire r; eprise de la gestion du Centre Social François Marchetti suite au désengagement de la CAF ; dispositif Bastia, territoire zéro non recours aux droits ; restaurant solidaire, ateliers d’aide aux devoirs, ateliers créatifs…
Bastia plus éducative, c’est lisible à partir de l’attention portée à la qualité des établissements scolaires : rénovation du groupe scolaire Calloni ; programme de numérisation des classes ; extension de l’école Subissi ; création d’un espace restauration à l’école Defendini ; projet éducatif écoles Gaudin-Venturi visant à développer un nouveau projet pédagogique. avec la création de plateaux techniques perormabts et innovants notamment dans les secteurs des sciences, du numérique et des mathématiques. Les opposants dénoncent une insuffisante priorité accordée au développement global de Bastia et donc une incapacité rendre la ville plus attractive pour des opérateurs économiques, des porteurs de projet et des compétences susceptibles de produire rapidement de la richesse.
Parmi les critiques les plus entendues ou lues concernant cette vision critique figurent : une attractivité de la ville asphixiée par les problèmes de stationnement ; la situation étant dénoncée comme aggravée par la non réalisation des parkings de Toga au nord et de Capoghja au sud ; le non avancement du projer « Métro bastiais » ; le retard pris par de grands projets structurants (nouveau port de commerce, réaménagemnt du site la gare, aménagement de l’îlot de la Poste resté au stade des esquisses d’architectes, nauffrage du projet immobilier Hôtel île de Beauté, projet ilot Bon pasteur en panne, abandon de la réhabilitation du couvent Saint Francois, programme de construction ou rénovation de logements sociaux ; travaux de rénovation des école Desanti et de Cardu … ) Les opposants denonce aussi une situation fincière préoccupantes hypothéquant une politique d’investissement. Enfin, ils s’inquiètent du déclassement administratif et économique de Bastia qui se traduit par la perte d’institutions, d’entreprises, de services.
Pour fonder ou étayer leurs critiques, les opposant ont quelques exemples particulièrement significatifs et impactants d’échecs ou d’inititiatives en panne : le projet de nouveau port bien entendu ; la candidature de Bastia, Capitale européenne de la culture ; le projet de restructuration et de rénovation du Théâtre (fermeture depuis plus d’un an sans ouverture réelle du chantier, doutes sur le financement) ; le retard de plusieurs années pris par la requalification de l’école Gaudin menées dans le cadre du Programme de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés ; le projet de l’îlot de la Poste boudé par les promoteurs ; le projet de rénovation des cités des Lacs, des Monts et des Arbres.
Pierre Corsi
Crédit photos : Cità di Bastia, journal de la Corse