• Le doyen de la presse Européenne

Librerie, sì ! Amazon, Nò !

Pour acheter nos livres , et ce particulièrement pour Noël, oublions toutes et tous Amazon et autres, et allons chez nos libraires.
Librerie, sì ! Amazon, nò !
Pour acheter nos livres, et ce particulièrement pour Noël, oublions toutes et tous Amazon et autres, et allons chez nos libraires.

Après le premier confinement, les libraires ont cru au retour de leur bonne étoile car les lecteurs sont revenus massivement vers eux. En effet, le 11 mai, date de leur réouverture et jusqu’au cœur de l’été, les librairies ont bénéficié du rebond des ventes de livres. Mais cet automne, l'inquiétude domine.
Les libraires ne comprennent pas que leurs espaces de vente consacrés à la nourriture de l’esprit soient considérés être des commerces « non essentiels ». Ils s’interrogent sur le refus d’une prise en compte des enjeux d’accès à la culture, d’activité économique et de lien social dont est porteur tout ce qui touche au livre et à sa diffusion de proximité. Enfin, ils sont ulcérés qu’il ne soit pas tenu compte que, depuis des années, ils sont durement concurrencés par les plates-formes numériques de ventes. Le fonds de solidarité, l’exonération de cotisations sociales et la prise en charge des frais de port sont certes des mesures d’aide importantes.
En se lançant dans le « click and collect » (le client commande et paie à distance puis vient récupérer ses livres), les libraires font certes face. Ils montrent une fois de plus leur capacité d'adaptation et leur volonté de faire vivre leur activité qui place le livre au plus près de ses acheteurs. Mais, pour beaucoup de librairies, tout cela risque de ne pas suffire car la crise sanitaire affecte une activité qui était déjà en souffrance.
Pour s’en convaincre, il suffit de se référer aux fermetures de librairies qui menacent ou se multiplient.

Combat pour que vive une noble activité

A proximité de Notre-Dame de Paris, la librairie Shakespeare and Company pourrait fermer ses portes. Il s’agit pourtant d’une enseigne prestigieuse. Depuis 1919, elle accueille les auteurs anglophones de passage à Paris et les passionnés de littérature anglophone s’y donnent rendez-vous.
A Paris, une autre enseigne est en danger de mort : la librairie Joseph Gibert, située place Saint-Michel. Ce point de vente du livre neuf, du livre d’occasion et du livre soldé, bien connu de tous les lycéens, étudiants et enseignants, pourrait être mis en cessation d'activité en mars 2021. Après Boulinier, autre point de vente réputé du livre d’occasion et du livre soldé qui était situé dans le même quartier et a tiré définitivement tiré son rideau, le Quartier latin perdrait une autre des dresses qui ont fait sa réputation de centre de la littérature et de la culture.

La Corse n’est pas épargnée.
A Bastia, la disparition de librairies se poursuit. Après Les Deux mondes qui avait pignon sur la rue Napoléon, Album située boulevard Paoli vient de fermer ses portes. L’ouverture annoncée d’une librairie rue César-Campinchi sera une maigre consolation. Heureusement Papi (boulevard Paoli) et a Piuma Lesta (polygone Lupinu) sont encore de ce monde.
Je leur souhaite que cela dure longtemps et étend ce vœu à La Marge et la librairie des Palmier à Ajaccio, à Flore et Valentini (Maison de la presse) à Corti et aux quelques autres qui chez nous se battent au quotidien pour que vive leur noble activité.

Vive la Loi Lang !


Je veux aussi appeler à soutenir toutes les librairies.

Le faire est simple, il suffit d’acheter ses livres dans les librairies les plus proches de chez soi au lieu de commander sur les plateformes numériques genre Amazon. Il convient d’autant plus de le faire que cela coûte quasiment rien si l’on souhaite acquérir un livre neuf. En effet, commander à distance un livre neuf sur une plate-forme numérique ne peut représenter qu’un ridicule moindre coût (5 % maximum).

Ceci grâce à une loi dont la France peut à mon sens être fière : la loi Lang (du nom de Jack Lang, ministre de la Culture d’alors qui l’a inspirée). Adopté le 10 août 1981 cette loi impose un prix unique du livre neuf afin de limiter la concurrence sur le prix de vente au public et d’ainsi protéger la filière Livre.

En conséquence, un livre neuf vendu en France doit avoir un prix unique fixé par l'éditeur, qui doit être imprimé sur la couverture. Le vendeur n’est autorisé à consentir qu’une réduction maximale de 5 %. Donc pour acheter nos livres, et ce particulièrement pour Noël, oublions toutes et tous Amazon et autres, et allons chez nos libraires.
La loi Lang ne s'applique malheureusement pas au livre d'occasion ou au livre soldé.

Mais pourquoi, sauf recherche d’un livre rare ou introuvable sur place, se rendre sur une plate-forme numérique ? Chez le bouquiniste, on fouine, on feuillette, on discute, on échange, alors pourquoi s’en priver ?


Alexandra Sereni
Partager :