A L'ACCORTA
A l'accorta cette semaine
Prix du billet d’avion : Pierre Poggioli élève le débat
Dans le cadre des réactions ayant suivi l’annonce de la hausse du tarif résident de l’aérien du fait d’une augmentation de taxes imposée par l’État, Pierre Poggioli élève le débat. Dans un post Facebook intitulé « Prix du billet d'avion, le problème de fond occulté », il démontre que demander une revalorisation de l’enveloppe de continuité territoriale pour compenser l’effet de la hausse des taxes, relève de l’arbre qui cache la forêt. Voici la substance de son propos. L’enveloppe de continuité territoriale a été octroyée pour compenser le handicap de l'insularité. Elle devait permettre aux habitants de quitter la Corse et d'y revenir à un coût raisonnable. Elle devait aussi s’appliquer à l’importation en Corse de marchandises n'y étant pas produites - qui ne concurrençaient donc pas les productions locales ou à développer localement - pour permettre un développement d'une économie insulaire. Enfin, elle devait disparaître à terme (on tablait sur la mise en place d'une économie, surtout au plan agricole et agro-alimentaire, allant vers l'auto-suffisance et rompant avec la dépendance). Sauf que, depuis le tout-tourisme, les aides aux transport aérien et maritime pour les habitants (mais aussi pour les touristes malgré le tarif résident, tarif dont bénéficient d’ailleurs aussi immédiatement nombre de nouveaux arrivants, dont les propriétaires de résidences secondaires), ont connu une augmentation exponentielle. Sauf que la dépendance est devenue la règle, d'où les augmentations d'aides aux importations régulièrement demandées à la CdC par les professionnels qui dominent l'économie corse de dépendance et de non développement. Sauf que la CdC se retourne vers l’État pour demander l’augmentation de ladite enveloppe de continuité territoriale qui semble donc désormais vouée à ne pas disparaître, tandis que s'éloignent les objectifs initiaux de développement productif et de diminution progressive de la dépendance alimentaire, et donc aussi les perspectives de moins de fret à l'importation et de plus d'aide aux exportations corses.
PHOTO 01
Crédit photo : Pierre Poggioli
C’est le Pérou !
Le Cumitatu di Ricustruzzione di u Partitu Cumunistu s’est félicité du succès populaire du tournoi de sixte qu’il a organisé dans la région bastiaise « sous le signe de la solidarité internationaliste avec la résistance du peuple palestinien », qui a donné lieu à l’implication sportive de « 36 camarades », à la présence de « plus de 70 participants et participantes », à la tenue de stands politiques ayant permis de « nourrir la conscience, la réflexion et le débat ». Qui sont ces nouveaux venus sur la scène politique ? Difficile de le savoir car les visages des participants à l’événement susmentionné, ont été floutés sur les photos publiées sur Facebook. Un indice toutefois, ils veulent développer chez nous « la libération nationale et sociale » selon le slogan suivant : « Vive le marxisme-léninisme-maoïsme, Pensée Gonzalo ! ». Renseignements pris, la « Pensée Gonzalo » que l’on doit au péruvien Abimael Guzmán, dit « Camarada Gonzalo», a été la base idéologique du Parti communiste du Pérou, dit Sentier lumineux, qui, durant les années 1980, a imposé à ce pays andin une sanglante lutte armée révolutionnaire qui a donné lieu à en une répression souvent aveugle.
Le feu aux poudres
François-Xavier Ceccoli, député Les Républicains (LR) de la deuxième circonscription de Haute-Corse, a durement critiqué la rencontre entre Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif, et Éric Coquerel, député La France Insoumise (LFI), président de la Commission des finances de l’Assemblée Nationale, qui a donné lieu à des échanges concernant le texte de la révision constitutionnelle et après laquelle le parlementaire mélenchoniste a déclaré : « L’urgence, c’est que le texte arrive à l’Assemblée Nationale avant la fin de l’année. » François-Xavier Ceccoli n’a pas mâché ses mots. Il a dénoncé « la promiscuité » entre Femu a Corsica et LFI et l’a qualifiée de « terrible danger » pour la société corse. Il a mis en cause « le soutien annoncé de LFI a des candidats Femu a Corsica aux dernières législatives et demain aux municipales de Bastia » en l’assimilant à « un deal avec un mouvement islamo-gauchiste ». Alexandre Farina, le premier adjoint au maire de la ville d’Ajaccio, a remis une couche en relevant une « connivence politique extrêmement gênante » qui « dure depuis des années, précisément depuis que plusieurs membres de la majorité territoriale ont parrainé Jean-Luc Mélenchon lors de la dernière élection présidentielle ». Femu a Corsica après avoir déclaré « normal et sain que le président du Conseil exécutif échange avec les forces politiques françaises qui auront à se prononcer au Parlement sur la révision constitutionnelle », a lui aussi dégainé. Il a rappelé que parrainage ne vaut pas soutien et que pour preuve David Lisnard, maire de Cannes, dont Francois-Xavier Ceccoli est politiquement proche, avait parrainé Jean-Luc Melenchon pour l’élection présidentielle de 2022. Il a affirmé n’avoir pas de leçon à recevoir « d’un parlementaire élu grâce à la décision de l’État -major parisien du Rassemblement national de retirer sa candidate au second tour » . Quand une visite met le feu aux poudres...
Monte : sur fond de cynisme
Cinq associations et six agriculteurs avaient saisi le tribunal administratif de Bastia pour demander la suspension immédiate du permis de construire du centre de surtri et de valorisation des déchets de Monte, et en conséquence l’arrêt des travaux en cours. La décision rendue le 18 avril dernier a été : rejet de la demande. Pour motiver sa décision, le tribunal a rappelé que deux conditions doivent être remplies simultanément lors d'une procédure de référé suspension : situation d’urgence et doute sérieux sur la légalité de la décision administrative contestée, et a considéré que la condition d’urgence n’était pas remplie car « le projet de centre de tri et de valorisation de déchets présente un intérêt public et l’exécution de ce projet ne porte pas atteinte, de manière suffisamment grave et immédiate, à un intérêt public, à la situation des requérants ou aux intérêts qu’ils entendent défendre ». Dans l’argumentation visant à étayer l’absence d’urgence, le tribunal a notamment usé d’un considérant pour le moins cynique en relevant implicitement que la question d’empêcher la destruction d'espèces et d'habitats protégés ne se posait plus : « le permis litigieux a été précédé de l’arrêté du 24 février 2025 par lequel le préfet de la Haute-Corse a autorisé le Syvadec à exploiter le centre de Monte, conduisant d’ores et déjà à l’enlèvement de terre végétale sur le terrain d’assiette du projet. » La voie est donc libre pour l’exécution des travaux car le recours contre l'autorisation environnementale et celui contre le Plan territorial de prévention et de gestion des déchets adopté par l'Assemblée de Corse ne seront au mieux audiencés que dans plus d’un an.
Bastia: l'heure des comptes ?
Frédéric Poletti qui par ailleurs anime le collectif Agissons contre la cherté des carburants en Corse, appelle à « ne plus rester spectateurs » alors que selon lui, Bastia est « abîmée par l’arrogance d’une majorité municipale déconnectée » qui « ne masque que deux choses : l’amateurisme et l’incompétence ». Il crie « Cela suffit ! »
et annonce son total engagement dans une démarche citoyenne : « Je ne sais pas encore si je jouerai un rôle dans la prochaine campagne municipale […] Ce que je sais, en revanche, c’est que je refuse la passivité. Et encore plus le fatalisme [...] Aujourd’hui, il est temps de demander des comptes. C’est pourquoi je propose de lancer un collectif de contribuables bastiais. »
Avant même que le collectif soit constitué, Frédéric Poletti a pris deux initiatives. La première est un courrier adressé au maire de Bastia pour notamment obtenir des données précises sur les masses salariales de la mairie « dont les charges de personnel sont passées de 32 381 691 € en 2020 à 37 063 984 € en 2024 » et du CCAS « dont les frais de personnel sont passés de 872 500 € en 2018 à 1 221 400 € en 2023 ». La seconde est un courrier adressé au préfet de Haute-Corse pour notamment signaler « des irrégularités graves » dans les délibérations du 10 avril dernier sur le financement des travaux de rénovation du théâtre municipal de Bastia, en mettant en exergue d’une part, une délibération portant approbation d’un plan de financement à hauteur de 31,4 millions d’euros HT, financé à 80 % par des partenaires public dont l’État ; d’autre part, une délibération portant sur les autorisations de programmes et crédits de paiement, inscrivant au budget de la commune une autorisation à hauteur de 42,1 millions d’euros TTC. Par ailleurs, Frédéric Poletti a à la fois ironisé et prévenu : « À Bastia, la sincérité budgétaire c’est comme au théâtre, ce n’est pas ce qui est vrai qui compte mais ce que le citoyen est censé croire. Mais cette fois, le public pourrait bien demander à voir les comptes… avant d’acheter sa place. »
Portivechju : un pont entre mémoire et avenir
La municipalité de Portivechju a entrepris la pose de plusieurs centaines de plaques de rues et panneaux indicateurs qui, une fois achevée, fixera, en langue corse, les noms de lieux, de hameaux, de rues, de chemins… Cette action que le maire Jean-Christophe Angelini a salué comme représentant « un pont entre mémoire et avenir », a fait suite à trois années d’un travail mené par les élus, des militants culturels, des anciens et les services municipaux, sous l’égide de Dumenica Verdoni, adjointe au maire à la Culture. Un précieuse expertise a été apportée par Francescu Maria Luneschi, maître de conférences en Sciences du Langage au sein du laboratoire « Lieux, Identités, espaces et Activités » de l’Università di Corsica et du CNRS, chargé de mission Langue et Culture Corses, dont les travaux sur les sciences du langage appliquées à la langue corse font autorité et qui, au sein l’Université, porte une dynamique de projets visant à y intégrer dans la vie de l’établissement, un épanouissement de la corsophonie. Les travaux se sont déroulés dans le cadre d’une Commission dénommée « I Noma di i Loca ». Cette commission a œuvré sur l’ensemble du territoire communal. 1700 « noma di i loca » ont été retrouvés ou recueillis puis vérifiés. Elle a œuvré en ayant recours au Plan Terrier, au cadastre napoléonien, aux cartes IGN et à la mémoire des anciens. Les noms ont été validés ou corrigés dans le respect des spécificités portovecchiaises de la langue corse. Des ajouts permettront cette année d’honorer des personnalités portovecchiaises ou de remettre en usage des toponymes originels qui étaient en voie d’oubli.
PHOTO 02
Crédit photo : Cità di Purtivechju
Dans le cadre des réactions ayant suivi l’annonce de la hausse du tarif résident de l’aérien du fait d’une augmentation de taxes imposée par l’État, Pierre Poggioli élève le débat. Dans un post Facebook intitulé « Prix du billet d'avion, le problème de fond occulté », il démontre que demander une revalorisation de l’enveloppe de continuité territoriale pour compenser l’effet de la hausse des taxes, relève de l’arbre qui cache la forêt. Voici la substance de son propos. L’enveloppe de continuité territoriale a été octroyée pour compenser le handicap de l'insularité. Elle devait permettre aux habitants de quitter la Corse et d'y revenir à un coût raisonnable. Elle devait aussi s’appliquer à l’importation en Corse de marchandises n'y étant pas produites - qui ne concurrençaient donc pas les productions locales ou à développer localement - pour permettre un développement d'une économie insulaire. Enfin, elle devait disparaître à terme (on tablait sur la mise en place d'une économie, surtout au plan agricole et agro-alimentaire, allant vers l'auto-suffisance et rompant avec la dépendance). Sauf que, depuis le tout-tourisme, les aides aux transport aérien et maritime pour les habitants (mais aussi pour les touristes malgré le tarif résident, tarif dont bénéficient d’ailleurs aussi immédiatement nombre de nouveaux arrivants, dont les propriétaires de résidences secondaires), ont connu une augmentation exponentielle. Sauf que la dépendance est devenue la règle, d'où les augmentations d'aides aux importations régulièrement demandées à la CdC par les professionnels qui dominent l'économie corse de dépendance et de non développement. Sauf que la CdC se retourne vers l’État pour demander l’augmentation de ladite enveloppe de continuité territoriale qui semble donc désormais vouée à ne pas disparaître, tandis que s'éloignent les objectifs initiaux de développement productif et de diminution progressive de la dépendance alimentaire, et donc aussi les perspectives de moins de fret à l'importation et de plus d'aide aux exportations corses.
PHOTO 01
Crédit photo : Pierre Poggioli
C’est le Pérou !
Le Cumitatu di Ricustruzzione di u Partitu Cumunistu s’est félicité du succès populaire du tournoi de sixte qu’il a organisé dans la région bastiaise « sous le signe de la solidarité internationaliste avec la résistance du peuple palestinien », qui a donné lieu à l’implication sportive de « 36 camarades », à la présence de « plus de 70 participants et participantes », à la tenue de stands politiques ayant permis de « nourrir la conscience, la réflexion et le débat ». Qui sont ces nouveaux venus sur la scène politique ? Difficile de le savoir car les visages des participants à l’événement susmentionné, ont été floutés sur les photos publiées sur Facebook. Un indice toutefois, ils veulent développer chez nous « la libération nationale et sociale » selon le slogan suivant : « Vive le marxisme-léninisme-maoïsme, Pensée Gonzalo ! ». Renseignements pris, la « Pensée Gonzalo » que l’on doit au péruvien Abimael Guzmán, dit « Camarada Gonzalo», a été la base idéologique du Parti communiste du Pérou, dit Sentier lumineux, qui, durant les années 1980, a imposé à ce pays andin une sanglante lutte armée révolutionnaire qui a donné lieu à en une répression souvent aveugle.
Le feu aux poudres
François-Xavier Ceccoli, député Les Républicains (LR) de la deuxième circonscription de Haute-Corse, a durement critiqué la rencontre entre Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif, et Éric Coquerel, député La France Insoumise (LFI), président de la Commission des finances de l’Assemblée Nationale, qui a donné lieu à des échanges concernant le texte de la révision constitutionnelle et après laquelle le parlementaire mélenchoniste a déclaré : « L’urgence, c’est que le texte arrive à l’Assemblée Nationale avant la fin de l’année. » François-Xavier Ceccoli n’a pas mâché ses mots. Il a dénoncé « la promiscuité » entre Femu a Corsica et LFI et l’a qualifiée de « terrible danger » pour la société corse. Il a mis en cause « le soutien annoncé de LFI a des candidats Femu a Corsica aux dernières législatives et demain aux municipales de Bastia » en l’assimilant à « un deal avec un mouvement islamo-gauchiste ». Alexandre Farina, le premier adjoint au maire de la ville d’Ajaccio, a remis une couche en relevant une « connivence politique extrêmement gênante » qui « dure depuis des années, précisément depuis que plusieurs membres de la majorité territoriale ont parrainé Jean-Luc Mélenchon lors de la dernière élection présidentielle ». Femu a Corsica après avoir déclaré « normal et sain que le président du Conseil exécutif échange avec les forces politiques françaises qui auront à se prononcer au Parlement sur la révision constitutionnelle », a lui aussi dégainé. Il a rappelé que parrainage ne vaut pas soutien et que pour preuve David Lisnard, maire de Cannes, dont Francois-Xavier Ceccoli est politiquement proche, avait parrainé Jean-Luc Melenchon pour l’élection présidentielle de 2022. Il a affirmé n’avoir pas de leçon à recevoir « d’un parlementaire élu grâce à la décision de l’État -major parisien du Rassemblement national de retirer sa candidate au second tour » . Quand une visite met le feu aux poudres...
Monte : sur fond de cynisme
Cinq associations et six agriculteurs avaient saisi le tribunal administratif de Bastia pour demander la suspension immédiate du permis de construire du centre de surtri et de valorisation des déchets de Monte, et en conséquence l’arrêt des travaux en cours. La décision rendue le 18 avril dernier a été : rejet de la demande. Pour motiver sa décision, le tribunal a rappelé que deux conditions doivent être remplies simultanément lors d'une procédure de référé suspension : situation d’urgence et doute sérieux sur la légalité de la décision administrative contestée, et a considéré que la condition d’urgence n’était pas remplie car « le projet de centre de tri et de valorisation de déchets présente un intérêt public et l’exécution de ce projet ne porte pas atteinte, de manière suffisamment grave et immédiate, à un intérêt public, à la situation des requérants ou aux intérêts qu’ils entendent défendre ». Dans l’argumentation visant à étayer l’absence d’urgence, le tribunal a notamment usé d’un considérant pour le moins cynique en relevant implicitement que la question d’empêcher la destruction d'espèces et d'habitats protégés ne se posait plus : « le permis litigieux a été précédé de l’arrêté du 24 février 2025 par lequel le préfet de la Haute-Corse a autorisé le Syvadec à exploiter le centre de Monte, conduisant d’ores et déjà à l’enlèvement de terre végétale sur le terrain d’assiette du projet. » La voie est donc libre pour l’exécution des travaux car le recours contre l'autorisation environnementale et celui contre le Plan territorial de prévention et de gestion des déchets adopté par l'Assemblée de Corse ne seront au mieux audiencés que dans plus d’un an.
Bastia: l'heure des comptes ?
Frédéric Poletti qui par ailleurs anime le collectif Agissons contre la cherté des carburants en Corse, appelle à « ne plus rester spectateurs » alors que selon lui, Bastia est « abîmée par l’arrogance d’une majorité municipale déconnectée » qui « ne masque que deux choses : l’amateurisme et l’incompétence ». Il crie « Cela suffit ! »
et annonce son total engagement dans une démarche citoyenne : « Je ne sais pas encore si je jouerai un rôle dans la prochaine campagne municipale […] Ce que je sais, en revanche, c’est que je refuse la passivité. Et encore plus le fatalisme [...] Aujourd’hui, il est temps de demander des comptes. C’est pourquoi je propose de lancer un collectif de contribuables bastiais. »
Avant même que le collectif soit constitué, Frédéric Poletti a pris deux initiatives. La première est un courrier adressé au maire de Bastia pour notamment obtenir des données précises sur les masses salariales de la mairie « dont les charges de personnel sont passées de 32 381 691 € en 2020 à 37 063 984 € en 2024 » et du CCAS « dont les frais de personnel sont passés de 872 500 € en 2018 à 1 221 400 € en 2023 ». La seconde est un courrier adressé au préfet de Haute-Corse pour notamment signaler « des irrégularités graves » dans les délibérations du 10 avril dernier sur le financement des travaux de rénovation du théâtre municipal de Bastia, en mettant en exergue d’une part, une délibération portant approbation d’un plan de financement à hauteur de 31,4 millions d’euros HT, financé à 80 % par des partenaires public dont l’État ; d’autre part, une délibération portant sur les autorisations de programmes et crédits de paiement, inscrivant au budget de la commune une autorisation à hauteur de 42,1 millions d’euros TTC. Par ailleurs, Frédéric Poletti a à la fois ironisé et prévenu : « À Bastia, la sincérité budgétaire c’est comme au théâtre, ce n’est pas ce qui est vrai qui compte mais ce que le citoyen est censé croire. Mais cette fois, le public pourrait bien demander à voir les comptes… avant d’acheter sa place. »
Portivechju : un pont entre mémoire et avenir
La municipalité de Portivechju a entrepris la pose de plusieurs centaines de plaques de rues et panneaux indicateurs qui, une fois achevée, fixera, en langue corse, les noms de lieux, de hameaux, de rues, de chemins… Cette action que le maire Jean-Christophe Angelini a salué comme représentant « un pont entre mémoire et avenir », a fait suite à trois années d’un travail mené par les élus, des militants culturels, des anciens et les services municipaux, sous l’égide de Dumenica Verdoni, adjointe au maire à la Culture. Un précieuse expertise a été apportée par Francescu Maria Luneschi, maître de conférences en Sciences du Langage au sein du laboratoire « Lieux, Identités, espaces et Activités » de l’Università di Corsica et du CNRS, chargé de mission Langue et Culture Corses, dont les travaux sur les sciences du langage appliquées à la langue corse font autorité et qui, au sein l’Université, porte une dynamique de projets visant à y intégrer dans la vie de l’établissement, un épanouissement de la corsophonie. Les travaux se sont déroulés dans le cadre d’une Commission dénommée « I Noma di i Loca ». Cette commission a œuvré sur l’ensemble du territoire communal. 1700 « noma di i loca » ont été retrouvés ou recueillis puis vérifiés. Elle a œuvré en ayant recours au Plan Terrier, au cadastre napoléonien, aux cartes IGN et à la mémoire des anciens. Les noms ont été validés ou corrigés dans le respect des spécificités portovecchiaises de la langue corse. Des ajouts permettront cette année d’honorer des personnalités portovecchiaises ou de remettre en usage des toponymes originels qui étaient en voie d’oubli.
PHOTO 02
Crédit photo : Cità di Purtivechju