Gesticulations

Gesticulations

Vous souvient-il de la bande dessinée des années 20 intitulée "Les aventures de Bicot Président de club »?
Né aux USA sous le nom de Perry Winkle, le jeune Bicot gagnera en France une popularité énorme, par sa juvénilité, son enthousiasme gamin et sa situation d'enfant gâté d'une bourgeoisie suburbaine rivalisant d'ingéniosité pour sa bande d'admirateurs puisée dans le voisinage résidentiel de la demeure de ses parents.

Rien ne lui fait peur et il escalade les impostures comme comme on bat une omelette, avec bonne humeur, effronterie et pour tout dire totale incompétence, d’où provient le comique irrésistible des situations. Son sosie presque parfait officie de nos jours au plus clair de la sphère publique, depuis le Palais de la rue du Faubourg Saint Honoré. Ah! il en a vu ce joli palais, jadis résidence de Josephine, avant d'abriter le tout jeune Président fraichement élu de 1848, Louis-Napoleon Bonaparte, futur Empereur.

La dernière trouvaille de Bicot est d'insulter publiquement le Tsar d'à côté pour améliorer la perception des dangers encourus du fait de la guerre en Ukraine. Ah, Bicot! Encore 20 mois à tenir.
Tandis qu'outre les murs de nos cités endormies, de dangereux fanatiques organisent des rodéos urbains afin de terroriser les automobilistes et les piétons attardés, nos édiles se font menacer et poignarder par la fange clapotique de la pègre courroucée par l'existence.

Ah!bah! Il ne fallait pas être grand clerc pour deviner la hideuse perspective qu'offrait leur déterminisme aux héros de West Side story transposés dans nos contrées aux racines moins emmêlées qu'elles ne le deviendront sous l'action de la décolonisation et du modele américain. Aujourd'hui nous y sommes, le Bronx des romans de Chester Himes c'est Nanterre, La Courneuve, Lyon et même Bordeaux, ô Juppé ! apôtre de la troisième gauche, celle qui se dit de droite.

Oui, encore vingt mois à redouter la catastrophe qu'un reniement aussi patent de la politique du General de Gaulle entraîne et même inspire. Gribouille de Gribouille !

Comment rêver encore lorsque l'on constate que les recours désespérément quis auprès des exemples glorieux fournis par l'histoire nationale demeurent béants et absents par la seule ignorance du passé ! Et même du passé récent, du passé-présent pourrait-on ironiquement préciser.

Ce n'est plus la quatrième république que nos boxeurs manchots tentent de ressusciter, c'est la funeste commune de Paris, porteuse des illusions délétères, et même hugoliennes, du chaos social dont le Second Empire avait fort heureusement protégé la France pendant les vingt ans de son épanouissement culturel et politique.

Il suffit de constater ce que les pitres ont fait aujourd'hui de Paris qui fut la capitale du monde par sa beauté, pour se rendre compte de ce qu'est au sens propre une dégringolade.

Oui, vingt mois encore !

Dans le branlement social du jour quelques lueurs cependant:la mise au pas du wokisme aux Etats Unis, dont les effets ne tarderont pas à traverser l'Atlantique et l'effort prometteur réalisé par Cuba pour replanter 13 000 ha de champs de tabac afin de pouvoir pallier les effets du désastre entrainé par l'ouragan IAN il y a deux ans qui avait divisé la production de cigares par deux et tari nos civettes.

Il reste donc quelques raisons d’espérer, n'en déplaise aux grincheux et au Mussolini d’ Opérette qui grimace sur les estrades à force de menaces au grand remplacement par melting aussi bien que par potes. Une fois encore Victor Hugo, irremplaçable poète, quelque grief que l'on puisse nourrir à son endroit du fait de ses erreurs politiques, nous donne le vers approprié:


Je suis un être heureux, poussez vous, c'est moi, j'entre
Citoyens regardez, je vis, je prends du ventre
J'inspire du respect aux crétins étonnés
Je bois force vin rouge qui fait rougir mon nez
Je voudrais être Mars si jen'étais Silene!


Tout est dit


Jean-François Marchi