Pèlerinage des Corses à Rome : sous le signe de la foi et de l'espérance
Nous reprenons cette semaine , la continuité du pèlerinage de près de 1400 Corses à Rome
Pèlerinage des Corses à Rome : sous le signe de la foi et de l’espérance
Nous reprenons, cette semaine, la continuité du pèlerinage de près de 1400 Corses à Rome du 15 au 19 mai dernier. Avec, en guise de temps fort, la messe d’intronisation du Pontificat du Pape Léon XIV sur la place Saint-Pierre devant près de 250000 fidèles…
Au terme d’une première journée très riche en émotions et marquée par le passage des portes saintes aux basiliques Saint-Jean de Latran et Sainte Marie Majeure, les pèlerins, dont certains avaient déjà pu visiter la cité éternelle et ses merveilles, se retrouvent le samedi matin. Le rituel ne change pas, départ vers 8.00 et retour à 18.00. Mais cette journée va marquer un temps fort dans ce pèlerinage. Vers 9.00, le rendez-vous est donné à la basilique Saint-Paul « hors les murs ». Ce magnifique édifice datant du troisième siècle est précédé d’un parc immense où tous, surtout les plus jeunes, peuvent échanger, courir, jouer car la messe, toujours célébrée par le Cardinal Bustillo, n’est prévue qu’à 10.30. L’occasion, également, d’admirer les abords de la basilique ou encore de prendre un café non loin de là. Puis, vient la célébration et un troisième passage devant une porte sainte, un rituel que les pèlerins connaissent déjà. Que dire de l’intérieur de l’édifice, encore plus majestueux que les précédents. Petit bémol, des groupes de touristes passant par l’une des allées sont quelque peu bruyants et viennent perturber la célébration.
Une procession de 3000 confrères
Une célébration à laquelle participent, par leurs chants, les quelque 300 confrères venus de toute l’île. Vers midi, c’est quartier libre, sauf pour les confrères conviés sur le coup des 14.00 à une procession à laquelle vont participer 3000 personnes venues d’Italie, bien sûr, mais aussi de Malte, Espagne, Pologne, Ukraine. La procession se déroule près des vestiges du cirque Maximus, plus grand édifice public de la Rome antique, principalement dédié aux courses de chars. C’est, toute vêtue d’une aube « blanc cassé » que la prestigieuse « Arciconfraternita di Sant’Anna de Parafrenieri », la confrérie du Vatican, ouvre la procession. « La confrérie date de 1328, souligne son prieur, nous sommes 300 à y oeuvrer, principalement au niveau de la solidarité et de la charité. »
Dans certaines confréries, notamment la « Congrega santa Marie delle Grazie », la tradition veut que, sur la base du volontariat, la famille toute entière intègre la structure. Point particulier de cette procession de près de deux heures, rares, à l’exception des Corses, Ukrainiens et Polonais, n’interprète de chant.
Vers 16.00, les pèlerins et confrères disposent de deux heures de shopping et/ou visite des vestiges de Rome. Le mythique Colisée, visité par les enfants de Serra di Ferru, a le plus la côte. Mais les différents édifices présents dans le centre historique, notamment le Panthéon ou la fontaine de Trevi où l’on peut jeter une pièce et faire un vœu, ne sont pas en reste. À 18.00, le rendez-vous est pris piazza Navone pour un retour à Civitavecchia. Avant de clore le périple le lendemain matin, place Saint-Pierre.
250000 fidèles place Saint-Pierre
Les yeux piquent en ce dimanche matin. Messe oblige prévue à 10.00, le petit déjeuner est prévu sur le bateau à...5.00, ce qui n’empêche pas une queue immense. Les cars partent vers 6.30 et rejoignent le centre-ville de Rome une heure et quart plus tard. Le reste, passage vers le Vatican, s’effectue à pied. Mais vers 8.00 déjà, la place Saint-Pierre est déjà bondée. Les murs qui entourent l’État Pontifical sont majestueux. Malgré la chaleur intense, aucun des pèlerins ne veut rater l’événement. Un instant, un carré dédié aux 1400 Corses à l’instar de la création de notre Cardinal, il y a deux ans, est évoqué mais l’affaire n’aura pas de suite. Qu’importe ! Vers 9.00, la place est noire de monde. On peut y apercevoir des dizaines de drapeaux corses qui flottent. Pour le reste, ils sont venus des quatre coins du monde. Europe, Afrique, USA, Amérique du Sud. Et c’est la liesse générale quand Léon XIV arrive en Papamonbile. Les clichés se succèdent les uns aux autres. Entre-temps, le choeur du Vatican entonne des chants religieux.
Un Ajaccien au Vatican
Dans la foule, un homme se distingue, un Ajaccien : Camille Dalmas, un membre du service com du Vatican. « Je suis journaiste accrédité à la salle de presse du Vatican, souligne-t-il, et je suis, à cet effet, toutes les activités du Pape. Je suis un Vaticaniste depuis 5 ans, installé à Rome. J’étais à Ajaccio pour le dernier voyage du Pape François, j’étais en Indonésie auparavant. Mon travail est de faire en sorte que les médias du monde entier puissent comprendre ce qu’il se passe ici, la vie du Pape et les changements que l’on peut apporter à l’Église. »
Avec un timing légèrement retardé, le Pape Léon XIV célèbre la toute première messe de son Pontificat. Une messe retransmise sur un écran géant, diffusé e dans le monde entier et dans les commerces de Rome. Malgré la chaleur accablante, la plupart des fidèles sont présents jusqu’au bout. 12.30. La célébration s’achève. Et comme le rendez-vous dans les cars est avancé à 16.30 en raison du match AS Roma-Milan AC, les pèlerins n’ont que peu de temps pour ramener quelques souvenirs, notamment de la mythique boutique du Vatican, ou savourer les succulentes pâtes « amatriciana », spécialité locale…
À 18.00, c’est le retour sur le Mega Esmeralda. Peu avant le dîner, un méga apero où l’abbé Constant invite les fidèles à un émouvant « Diu ». 22.00. Personne n’a vraiment sommeil. À hauteur du pont 5, c’est dans un espace dédié à la musique, avec une magnifique piste de danse, que les élèves de CM1 et CM2 de l’école Saint-Joseph d’Ajaccio vont entonner, avec leur maîtresses, quelques chansons. Avant d’inviter l’abbé Constant et quelques parents à une magnifique ronde musicale, histoire de montrer que la foi peut aussi s’exprimer dans notre quotidien.
Lundi 19 mai. 7.00. Les quelque mille pèlerins débarquent à Bastia. Chacun va progressivement reprendre son activité. Mais tous gardent en eux le souvenir impérissable de ces quatre jours. Rendez-vous en 2033 pour le jubilé de la Rédemption.
Philippe Peraut
Photo : Paule Santoni / Ph.P
Nous reprenons, cette semaine, la continuité du pèlerinage de près de 1400 Corses à Rome du 15 au 19 mai dernier. Avec, en guise de temps fort, la messe d’intronisation du Pontificat du Pape Léon XIV sur la place Saint-Pierre devant près de 250000 fidèles…
Au terme d’une première journée très riche en émotions et marquée par le passage des portes saintes aux basiliques Saint-Jean de Latran et Sainte Marie Majeure, les pèlerins, dont certains avaient déjà pu visiter la cité éternelle et ses merveilles, se retrouvent le samedi matin. Le rituel ne change pas, départ vers 8.00 et retour à 18.00. Mais cette journée va marquer un temps fort dans ce pèlerinage. Vers 9.00, le rendez-vous est donné à la basilique Saint-Paul « hors les murs ». Ce magnifique édifice datant du troisième siècle est précédé d’un parc immense où tous, surtout les plus jeunes, peuvent échanger, courir, jouer car la messe, toujours célébrée par le Cardinal Bustillo, n’est prévue qu’à 10.30. L’occasion, également, d’admirer les abords de la basilique ou encore de prendre un café non loin de là. Puis, vient la célébration et un troisième passage devant une porte sainte, un rituel que les pèlerins connaissent déjà. Que dire de l’intérieur de l’édifice, encore plus majestueux que les précédents. Petit bémol, des groupes de touristes passant par l’une des allées sont quelque peu bruyants et viennent perturber la célébration.
Une procession de 3000 confrères
Une célébration à laquelle participent, par leurs chants, les quelque 300 confrères venus de toute l’île. Vers midi, c’est quartier libre, sauf pour les confrères conviés sur le coup des 14.00 à une procession à laquelle vont participer 3000 personnes venues d’Italie, bien sûr, mais aussi de Malte, Espagne, Pologne, Ukraine. La procession se déroule près des vestiges du cirque Maximus, plus grand édifice public de la Rome antique, principalement dédié aux courses de chars. C’est, toute vêtue d’une aube « blanc cassé » que la prestigieuse « Arciconfraternita di Sant’Anna de Parafrenieri », la confrérie du Vatican, ouvre la procession. « La confrérie date de 1328, souligne son prieur, nous sommes 300 à y oeuvrer, principalement au niveau de la solidarité et de la charité. »
Dans certaines confréries, notamment la « Congrega santa Marie delle Grazie », la tradition veut que, sur la base du volontariat, la famille toute entière intègre la structure. Point particulier de cette procession de près de deux heures, rares, à l’exception des Corses, Ukrainiens et Polonais, n’interprète de chant.
Vers 16.00, les pèlerins et confrères disposent de deux heures de shopping et/ou visite des vestiges de Rome. Le mythique Colisée, visité par les enfants de Serra di Ferru, a le plus la côte. Mais les différents édifices présents dans le centre historique, notamment le Panthéon ou la fontaine de Trevi où l’on peut jeter une pièce et faire un vœu, ne sont pas en reste. À 18.00, le rendez-vous est pris piazza Navone pour un retour à Civitavecchia. Avant de clore le périple le lendemain matin, place Saint-Pierre.
250000 fidèles place Saint-Pierre
Les yeux piquent en ce dimanche matin. Messe oblige prévue à 10.00, le petit déjeuner est prévu sur le bateau à...5.00, ce qui n’empêche pas une queue immense. Les cars partent vers 6.30 et rejoignent le centre-ville de Rome une heure et quart plus tard. Le reste, passage vers le Vatican, s’effectue à pied. Mais vers 8.00 déjà, la place Saint-Pierre est déjà bondée. Les murs qui entourent l’État Pontifical sont majestueux. Malgré la chaleur intense, aucun des pèlerins ne veut rater l’événement. Un instant, un carré dédié aux 1400 Corses à l’instar de la création de notre Cardinal, il y a deux ans, est évoqué mais l’affaire n’aura pas de suite. Qu’importe ! Vers 9.00, la place est noire de monde. On peut y apercevoir des dizaines de drapeaux corses qui flottent. Pour le reste, ils sont venus des quatre coins du monde. Europe, Afrique, USA, Amérique du Sud. Et c’est la liesse générale quand Léon XIV arrive en Papamonbile. Les clichés se succèdent les uns aux autres. Entre-temps, le choeur du Vatican entonne des chants religieux.
Un Ajaccien au Vatican
Dans la foule, un homme se distingue, un Ajaccien : Camille Dalmas, un membre du service com du Vatican. « Je suis journaiste accrédité à la salle de presse du Vatican, souligne-t-il, et je suis, à cet effet, toutes les activités du Pape. Je suis un Vaticaniste depuis 5 ans, installé à Rome. J’étais à Ajaccio pour le dernier voyage du Pape François, j’étais en Indonésie auparavant. Mon travail est de faire en sorte que les médias du monde entier puissent comprendre ce qu’il se passe ici, la vie du Pape et les changements que l’on peut apporter à l’Église. »
Avec un timing légèrement retardé, le Pape Léon XIV célèbre la toute première messe de son Pontificat. Une messe retransmise sur un écran géant, diffusé e dans le monde entier et dans les commerces de Rome. Malgré la chaleur accablante, la plupart des fidèles sont présents jusqu’au bout. 12.30. La célébration s’achève. Et comme le rendez-vous dans les cars est avancé à 16.30 en raison du match AS Roma-Milan AC, les pèlerins n’ont que peu de temps pour ramener quelques souvenirs, notamment de la mythique boutique du Vatican, ou savourer les succulentes pâtes « amatriciana », spécialité locale…
À 18.00, c’est le retour sur le Mega Esmeralda. Peu avant le dîner, un méga apero où l’abbé Constant invite les fidèles à un émouvant « Diu ». 22.00. Personne n’a vraiment sommeil. À hauteur du pont 5, c’est dans un espace dédié à la musique, avec une magnifique piste de danse, que les élèves de CM1 et CM2 de l’école Saint-Joseph d’Ajaccio vont entonner, avec leur maîtresses, quelques chansons. Avant d’inviter l’abbé Constant et quelques parents à une magnifique ronde musicale, histoire de montrer que la foi peut aussi s’exprimer dans notre quotidien.
Lundi 19 mai. 7.00. Les quelque mille pèlerins débarquent à Bastia. Chacun va progressivement reprendre son activité. Mais tous gardent en eux le souvenir impérissable de ces quatre jours. Rendez-vous en 2033 pour le jubilé de la Rédemption.
Philippe Peraut
Photo : Paule Santoni / Ph.P