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LP Architecture : «Un projet réussi est un projet auquel les clients ne s’attendent pas»

A la tête de l'agence LP Architecture, à Ajaccio : Léna Pantalacci 35 ans, prône une conception architecturale basée sur l’authentique et la réflexion. «Chaque projet est unique»
LP Architecture : « Chaque projet est unique »
À la tête de l’agence LP Architecture, à Ajaccio : Léna Pantalacci 35 ans, prône une conception architecturale basée sur l’authentique et la réflexion.

Après des études à Marseille suivies d’expériences parisiennes, Léna Pantalacci décide , en 2012, de rentrer au pays et de monter sa propre agence d’architecture. Seule. « J’ai des collaboratrices, mais pas d’associés », précise l’architecte. La raison ? « C’est par choix. Je pense que c’est lié à mon caractère, celui d’un chef d’entreprise »,ironise-t-elle. Un trait de personnalité qui en dit long sur sa vision du métier : « J’aime le défi, la diversité. Il y a évidemment, avant chaque projet, toujours le même fil conducteur : un client, un terrain, des contraintes d’usage, un budget… Mais en prenant le tout et en le mélangeant, le projet qui en ressort est unique.»

L’authenticité
, donc. «90% de mes commandes interviennent dans le domaine du privé, et principalement dans celui de la maison individuelle » explique Léna. « L’avantage avec les maisons, c’est justement cette diversité. Ce ne sont jamais les mêmes clients, jamais les mêmes terrains. On essaye de trouver la forme qui va s’adapter le plus au programme. Le but est que la maison implantée à cet endroit ne puisse pas l’être ailleurs. Elle est faite pour ce client, dans ce lieu.»

Adapter sa reflexion

Au delà de la simple réalisation, Léna met un point d’honneur à adapter sa réflexion à la situation qui se présente à elle. «Je m’occupe également beaucoup des petites maisons. Dans ce cas là, il faut plutôt penser en terme d’optimisation de l’espace.
En effet, lorsqu’il s’agit de maisons à gros budget, je cherche à développer l’esthétisme en sachant que le coût suivra. Cependant, pour des petites maisons, je vais chercher l’optimisation et l’
esthétisme à coût fixe.»
Des différences de pensées qui traduisent le côté humain du métier. «Ce sont des gens qui ont économisé toute leur vie pour pouvoir construire. Je ne veux pas qu’ils regrettent d’être venus vers moi; je m’efforce donc de leur trouver le maximum de solutions pour leur chantier.»

Une réflexion qui semble d’ailleurs accompagner la jeune femme au quotidien. « Quand je passe devant des maisons bâties à partir d’une architecture pauvre et des plans sans réflexion, je me dis que pour le même prix je pourrai apporter quelque chose de plus intéressant à ces gens, grâce à ce qu’on m’a appris. Pour qu’ils soient plus à l’aise, plus satisfaits. »

Une agence intimiste

La dimension sociale autour de son activité est en effet un élément très important pour l’architecte. «Des liens se créent à l’issue des chantiers. La relation avec le client mais aussi avec les entreprises qui travaillent sur le même projet que moi est quelque chose qui m’anime» Déterminée à ce que son travail soit toujours une source de plaisir, Léna n’envisage pas d’agrandir sa structure.
«Je préfère rester dans quelque chose d’intimiste. L’équipe que nous formons avec mes deux collaboratrices me convient parfaitement. Anne-Émilie Santoni est à mes côtés depuis deux ans et demi, et Marie Stefanaggi est arrivée il y a quelques mois. Heureusement qu’elles sont là : les projets, c’est toutes les trois. Je me lève tous les matins avec l’envie d’aller travailler car quand on est bien entourée, on fait les choses avec plaisir. »

« Un projet réussi est un projet auquel les clients ne s’attendent pas »

Pour Léna, un projet réussi est un projet auquel les clients ne s’attendent pas. « Le but, c’est que les gens nous disent ce qu’ils veulent mais qu’ils soient tout de même surpris au moment du résultat. C’est le bonheur quand quelqu’un dit de tes plans : « Je n’aurai jamais imaginé ça , c’est super ».


Récemment, LP Architecture a finalisé un projet de rénovation, après un an de chantier : l’auberge de Scaldasole, à Bastelica. En collaboration sur ce projet avec Anais Mathieu pour la décoration et le design, les deux jeunes femmes ont pris soin de déterminer l’ambiance qui conviendrait le mieux à l’emplacement. « On ne voulait pas faire quelque chose de trop moderne, car il fallait que ce soit adapté au rural et à la clientèle locale. Un endroit contemporain, dans lequel on se sent bien avec une décoration qui est à sa place. Le tout en faisant en sorte que ce soit représentatif du lieu et de son histoire personnelle », confie Léna.
Ainsi, l’auberge de Scaldasole est désormais caractérisée par son comptoir en rodins, sa véranda mais aussi sa terrasse ouverte qui s’apparente à un jardin d’hiver. « Nous avons tout transformé de A à Z, on nous a laissé carte blanche. »


Sur le site internet de son agence
, Léna résume bien sa perception du métier à travers un conseil adressé aux jeunes architectes : « Ne vous laissez pas manipuler, ne croyez pas un mot de ce que l’on vous dit, forgez votre expérience.. Soyez architectes en n’oubliant pas qu’on n’avance pas en salissant mais en donnant*. »

*« KH interviews Rudy Ricciotty»
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