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Eventi e Fatti di a Settimana

L'accorta de la semaine

Eventi è fatti di a settimana



Aiacciu : merci la famille Bonaparte

Stéphane Sbraggia, maire d’Aiacciu, a récemment inauguré les travaux de restauration et de modernisation et annoncé la réouverture de la bibliothèque Fesch qui compte plus de 18000 ouvrages et documents dont certains sont très anciens et très rares (notamment 29 incunables, des lettres de la famille impériale, une biographie de Jules César écrite et dédicacée par Napoléon III, le « Thésaurum Hyeroglyphicorum », traité d’égyptologie dont huit exemplaires seulement sont recensés dans le monde et dont l’exemplaire conservé à Aiacciu aurait appartenu à Colbert, ministre de Louis XIV). Ce remarquable lieu patrimonial a pour origines : la Bibliothèque nationale du Liamone constituée à partir du fonds représenté par 12000 livres envoyés à Aiacciu à la demande de Napoléon Bonaparte alors Premier consul (1801) ; l’enrichissement du fonds par des dons et legs ; la volonté du cardinal Fesch, oncle de Napoléon Bonaparte, de doter sa ville natale, Aiacciu, d’un Institut des Arts et des Sciences destiné à l’éducation des jeunes Corses (années 1820) ; la décision de la Ville d’Aiacciu d’aménager une bibliothèque dans l’aile nord du palais Fesch (1855). Durant les trois dernières années, la Ville d’Aiacciu a conduit des travaux de rénovation (réfection de la grande salle de lecture et de son mobilier, de l’escalier d’honneur, du hall d’entrée) et de modernisation (refonte du système de gestion et de traitement de l’air, mise aux normes des installations électriques et de sécurité, nouvel éclairage, signalétique revisitée, connexion Wi-Fi) destinés à assurer la conservation des lieux et du fonds et à favoriser la découverte, l’étude et la connaissance des collections. Les financeurs ont été : l’État (590 569 €), la Collectivité de Corse (425 000 €), la Mission Bern / Fondation du patrimoine (500 000 €), la Dotation Dassault Histoire et Patrimoine (200 000 €), des donateurs ayant contribué à partir d’une plateforme de collecte de dons. Pour plus d’infos et notamment découvrir l’actuelle exposition-événement présentant les plus belles restaurations de livres du fonds ancien et les travaux ayant été effectués : https://bibliothequefesch.ajaccio.fr/


Crédit photo : Cità d’Aiacciu


Bastia : difficile de plaire à tout le monde

Autour de l'amphithéâtre en cours de réalisation sur l’emplacement de l'ancien parking du Vieux port, et plus précisément sur le haut de ce qui a longtemps été une aire de carénage, ont été plantés une quinzaine de pins parasol destinés à verdir et rafraîchir ce lieu qui sera destiné au repos des promeneurs, à la contemplation du site le plus pittoresque de Bastia (regard pouvant courir de l’église Saint-Jean jusqu’à la Citadelle) et à des représentations scéniques. Ces jours derniers, se déroule une action de remplacement d’arbres ayant dû être coupés car étant atteints par la maladie ou rongés par un coléoptère nuisible (charançon rouge attaquant les palmiers). Cette opération appelée « Requalification paysagère des secteurs à palmiers de la façade maritime » concerne actuellement les parties Nord et Sud de la place Saint-Nicolas et l’allée du 173ème Régiment d’Infanterie qui longe côté mer ladite place. Dans les prochaines mois, elle sera étendue au Spassimare et à l’avenue Pascal Lota. Plusieurs dizaines d’arbres seront plantés (Magnolias à grandes fleurs, Arbres de Judée, Tilleul argentés, Marronniers d’Inde, Copalme d’Amérique). L’opération comprend le dessouchage, la préparation des sols, le terrassement, la création des fosses, la plantation des jeunes arbres. Quelques critiques sont émises concernant la pertinence du choix des essences. La ville de Bastia qui commande l’ensemble de l’opération rétorque que celle-ci a été élaborée selon une consultation publique qui a donné lieu à 3285 votes à partir d’une liste d’essences adaptées aux conditions climatiques méditerranéenne, établie par des professionnels. Difficile de plaire à tout le monde ! Les financeurs sont : l’État (507 000 €), la Collectivité de Corse (169 000 €), la Ville de Bastia (169 000 €).


Crédit photo : Journal de la Corse


Pression sur l’État et la Collectivité de Corse

Qui invitait à se réunir à Portivechju sur le parvis du centre culturel autour du mot d’ordre « Pà salvà a noscia attività » ? L’initiative - qui semblait vouloir faire entendre la voix de socioprofessionnels considérant leurs entreprises fragilisées par les normes (notamment celles de la loi Zéro artificialisation et du Padduc), la lourdeur des charges sociales et fiscales, les taux d'intérêt élevés, le remboursement des prêts garantis par l'État durant la crise Covid, le déclin de la commande publique, les coûts exorbitants des transports et de l’énergie, la concurrence jugée déloyale de la para-hôtellerie et autres, l’État mais aussi la Collectivité de Corse étaient de ce fait mis sous pression- rencontrerait-elle un écho favorable et donnerait-elle lieu à une mobilisation significative ? L’initiative bénéficierait-elle de soutiens politiques conséquents ? Les réponses ont été apportées. Des socioprofessionnels dont certains étaient déjà bien connus pour leurs actions revendicatives passées, étaient à la manœuvre ; avec en première ligne César Filippi, président de la section régionale du Groupement des Hôteliers et Restaurateurs, souvent pourfendeur, car la jugeant timorée et inefficace, de la politique de l’Agence Corse du Tourisme, ainsi que souvent dénonciateur de règles juridiques entravant selon lui et les adhérents du Groupement, le développement de l’activité touristique. Chefs d'entreprise et quelques salariés étaient présents et ont fait part d’une nécessité d’agir pour sauver la pérennité de l’activité et de l’emploi - nécessité d’ailleurs ainsi résumée par un des orateurs : « Ou nous acceptons la situation qu'on nous impose sans rien dire, ou nous faisons entendre notre mécontentement avec toute l'énergie nécessaire pour sauver nos professions et nos entreprises » - et exprimé leur crainte de l’avenir du fait de carnets de commandes peu garnis et d’activités au ralenti : « Il va y avoir de la casse ». Les maires de Portivechju, Lecci et Sotta, et le député François-Xavier Ceccoli, ont été vus sur place. Uniti n’entend pas s’en tenir à cette première mobilisation et à exister uniquement dans l’Extrême-Sud.


Saine et sainte colère

Sur sa page Facebook, Pierre Poggioli livre presque quotidiennement son analyse des événements politiques de chez nous et d’ailleurs ainsi que des faits de société. Il le fait toujours avec retenue et une approche constructive, associant le souci de ne pas sombrer dans la polémique et la volonté de contribuer constructivement au débat. Mais dernièrement, la coupe ayant été rendue pleine par les geignards du « c’était mieux avant » et les « révolutionnaires du clavier AZERTY », il a piqué une sainte et saine colère et l’a fait savoir n ces termes : « C'est déprimant… Basta ces pleurnicheries du genre nos valeurs", "c'est de pire en pire", "je ne reconnais plus ma Corse", et autres répétitions de désolation... La société corse n'est plus celle de nos grands-pères, plus ou moins protégée par les structures clanistes des temps passés, où la "loi du plus notable" l'emportait néanmoins et où les pauvres subissaient aussi beaucoup de travers de l'époque. Aujourd’hui les jeunes générations (en majorité, même si ceux qui travaillent ne sont pas assez valorisés et mis en avant) sont bien loin de tout ça, fascinées par l'argent, le paraître, le mythe du voyou et gangrenées par les drogues. Alors ceux qui larmoient sur ces évènements plus que condamnables, partez et vivez à Paris, Lyon ou Marseille, et chaque jour lisez dans les médias locaux, les faits divers énoncés à n'en plus finir, et vous verrez qu'il y a encore de la marge chez nous. La société corse est critiquable et cela à bien des égards, mais c'est la nôtre. Alors indignons-nous, engageons-nous et œuvrons collectivement à changer tout cela. L’Éden n'existe nulle part, et une société sans contradictions, sans antagonismes, sans intérêts opposés, sans travers, baignant dans la béatitude, non plus. Et si cela était, elle se scléroserait et mourrait. »


Core In Fronte en sera

Core in Fronte sera en lice lors des élections municipales de mars prochain car « le pouvoir local est un enjeu pour l'émancipation et le bien-être au quotidien du peuple corse » et cela est « en cohérence avec le projet étapiste » du parti, à savoir la « reconquête de la souveraineté. Les militants et les sympathisants devront porter ces deux blocs de priorités programmatiques : répondre aux enjeux sociaux et sociétaux afin de défendre le peuple corse menacé de disparition ; répondre aux enjeux d'une société paupérisée, déstructurée et désocialisée, ouverte à toutes les logiques d'assujettissement, de dépendance et de mafiosation. Nous serons naturellement présents à ce rendez-vous démocratique avec une cohérence nationale. L’implication différera selon les terrains : dans les villes moyennes et les villages, participation à des listes convergentes ; à Bastia et Aiacciu qui présentent un intérêt stratégique politique, recherche d’une alternative patriotique avec l'ensemble du mouvement national. C’est clair, Core in Fronte ne veut pas rompre avec les autres formations de la mouvance nationaliste, mais entend se tailler une place importante dans l’espace qu‘elles occupent.


Un moins qui n’est pas acquis

Bruno Retailleau a très largement battu Laurent Wauquiez dans la course à la présidence de Les Républicains. Celui qui est et entend manifestement rester ministre de l’Intérieur en obtenant un score dépassant les 75 %, a clairement assis un leadership incontestable dans son parti, renforcé sa position au sein du gouvernement Bayrou et acquis une légitimité forte à concourir pour être candidat à la candidature et même tout simplement candidat lors du scrutin présidentiel. Il a d’ailleurs laissé paraître son intention d’être en lice. Répondant à la question suivante posée par un journaliste (Cnews) : « Comment imaginer que vous ne pensez pas à 2027 ? », il a lâché : « C’est difficile à imaginer, je vous l’avoue […] Je serai le premier artisan de notre victoire en 2027. » Chez nous, Bruno Retailleau a aussi été quasiment plébiscité. Il faut dire qu’il bénéficiait du soutien de la plupart de élus et des cadres Les Républicains. Ceux-ci, avant même le scrutin, ont d’ailleurs souligné percevoir « un effet Retailleau » matérialisé par une forte augmentation des adhésions à leur parti. Ce qui l’a considérablement renforcé (pour les deux fédérations départementales, une hausse de près de 300 cartes). Les Républicains comptent désormais près de 400 adhérents en Haute-Corse et près de 280 adhérents en Corse-du-Sud. Cette élection triomphale et ce renforcement ne sont pas une bonne nouvelle pour ceux qui espéraient encore arracher une évolution institutionnelle incluant un véritable pouvoir législatif de l’Assemblée de Corse. Il leur faudra sans doute se contenter de moins. Un moins qui n’est d’ailleurs pas acquis si l’on considères les oppositions au sein de l’Assemblée nationale et au Sénat.
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