Eventi e fatti di a settimana
A l'accorta cette semaine
Eventi è fatti di a settimana
La vérité, même dans la fiction, cela fait mal
Il y a une dizaine d’années, Pierre Leccia réalisait la dernière saison de « Mafiosa ». Ces derniers jours, en avant-première à l’Espace Carlu Rocchi à Biguglia, puis sur Canal + : le choc produit par les deux premiers épisodes de sa nouvelle réalisation. « Plaine orientale » est consacrée au grand banditisme d’un territoire de chez nous. Mais, contrairement à « Mafiosa », d’où le choc, « Plaine orientale » n’est pas le produit d’une vision romancée mettant en scène beaucoup de personnages susceptibles de susciter de la sympathie du fait que, tout étant âpres au gain et capables de cruauté, ils restent attachés à des valeurs traditionnelles de nos famille et de notre peuple. « Plaine orientale » a la forme d’un reportage cru qui ne cède rien à la convenance ou à la complaisance. Les prises de vue ont été faites sur des lieux aisément identifiables de la vie de tous les jours. Les mots sont ceux de la violence, de la taule et de la marginalité. Les délinquants et les criminels sont glauques et antipathiques. Le « capu » est capable de tout et prêt à s’allier avec n’importe ou trahir. L’emprise sur l’élu ou le chef d’entreprise est tentaculaire, incontournable et impitoyable. L’expression de la violence n’est ni aseptisée, ni esthétisée, elle est crasseuse, crapuleuse et sanguinolente. Et, chocs dans le choc, sont montrés de grands tournants. Le personnage principal est un mezu-mezu (de père d’origine corse et de mère d’origine maghrébine) dont le projet dès sa sortie de prison, cela crève les yeux, est de prendre la place du « capu » qui ne le considère pas comme corse et qui pourtant tient sous sa coupe des délinquants issus de la communauté d’origine maghrébine. Ce qui jette au visage ce que beaucoup de Corses ne veulent pas voit ou admettre : la double origine qui souvent exclut ; le banditisme corse ne répugne plus à sous-traiter ses méfaits et ses trafics à une communauté qu’il méprise ; les petites mains humiliées aspirent à voler de leurs propres ailes et à prendre le pouvoir. Pas étonnant que des réactions de rejet se manifestent, notamment celle d’élus de la Plaine orientale disant craindre la stigmatisation de leur région. La vérité, même dans la fiction, cela fait mal.
Crédit photo : Journal de la Corse
Bastia : difficile de plaire à tout le monde 1793
Grande figure du syndicalisme corse et de la Lutte de Libération Nationale (LLN), Jacky Rossi n’est plus. Au début des années 1980, il a contribué à la création des conditions de mise en place d’un syndicalisme corse voulu par le FLNC, en créant un « associu naziunalistu » de salariés au sein de la Société autonome des autobus ajacciens. Il a été un des fondateurs en mai 1984 et le secrétaire général à la fin des années 1990 - alors qu’Étienne Santucci, secrétaire général en exercice, avait été emprisonné - du Sindicatu di i Travagliadori Corsi (STC). Il a grandement participé à toutes les luttes sociales des salariées corses des années 1980 et 1990, et été un des artisans de l’accession du STC en pôle position du syndicalisme de salariés dans l’île. Jacky Rossi a aussi été animateur et président de l'Associu di i ritirati corsi réunissant d'anciens militants du STC dans la défense des retraités corses. Jacky Rossi a également très tôt été un militant clandestin. Selon Pierre Poggioli, étant alors militant du FPCL (Fronte Paesanu Corsu di Liberazione), Jacky Rossi a participé aux discussions de cette organisation avec Ghjustizia Paolina en vue de créer le FLNC. Au début des années 1990, lors de l’éclatement du FLNC et des ruptures et antagonismes au sein des organisations de la Lutte de Libération Nationale, il s’est politiquement rangé aux côtés du MPA, tout en œuvrant à conserver l’unité du STC et à le préserver d’une emprise partisane. Et a refusé d’entrer dans des logiques d'affrontement. La Corse vient de perdre un défenseur de ses droits nationaux et des droits fondamentaux de ses salariés. Ripusate in santa pace Jacky Rossi Duglianze cummosse à tutti i vosrti.
Crédit photos : STC
La droite bastiaise s’agite et cogite
Sylvain Fanti a affiché dès la fin de décembre dernier sa volonté d’aller à la bataille. Il l’a fait l’an passé, la veille du réveillon de Noël, dans un bar du centre de Bastia, en réunissant quelques amis et en rendant publics quelques lignes directrices d’une vision, « Bastia Capitale » et un questionnaire invitant les Bastiaises et les Bastiais à faire part de leurs attentes et leurs propositions pour leur ville. Jean-Louis Milani cache de moins en moins qu’il ne se considère plus ni partenaire, ni solidaire de la majorité municipale sortante. À l’entendre, seule la nouvelle donne (très improbable) que signifierait soit un renoncement de Pierre Savelli, soit une éviction de ce dernier par son camp, serait de nature à l’inciter à renouer. La plupart des électeurs, des militants et des sympathisants de droite déclarent ouvertement ne plus vouloir de la majorité municipale sortante. Ils le disent très fort depuis que la victoire de François-Xavier Ceccoli aux élections législatives de l’an passé, a mis KO le député sortant Jean-Félix Acquaviva, un des principaux piliers du siméonisme ; et encore plus fort que très fort depuis que Bruno Retailleau redonne des couleurs, du peps et de l’ambition à la droite conservatrice. Dernièrement, dans un restaurant du Vieux port, Jean-Martin Mondoloni et Sylvain Fanti ont confirmé à plusieurs militants et sympathisants leur volonté de mettre fin à l’épisode Savelli. Reste à choisir une stratégie. Sont probablement sur la table : soit élaborer un projet de droite et trouver l’homme qui l’incarnera ; soit se joindre d’emblée à une coalition en apportant des idées et des hommes (et pourquoi pas en revendiquant le leadership). Rien n’est décidé. Cela s’agite et cogite. Cependant deux réalités s’imposent au vu des données des deux derniers scrutins municipaux : la droite ne peut aller au combat divisée, la droite ne peut pas gagner seule. En effet, lors du premier tour des élections municipales de 2014, la liste que conduisait Jean-Louis Milani a réalisé moins de 10 % des suffrages et celle de Sylvain Fanti a péniblement atteint 3 % ; lors du premier tour des élections municipales de 2020, la liste que menait Jean-Martin Mondoloni n’a totalisé que 8,96% des suffrages exprimés.
Sulidarità appelle aux dons
Dans le cadre de l'enquête menée par le Parquet National Antiterroriste (PNAT) concernant une série d'attentats commis en Corse entre 2021 et 2025, et après les interpellations, perquisitions, transfèrements immédiats à Paris au siège de la Sous Direction Antiterroriste (SDAT) et gardes à vue, sept personnes ont été mises en examen. Six d'entre elles ont été placées en détention provisoire et une septième, une femme, a été placée sous contrôle judiciaire. L'Associu Sulidarità, Association de défense des prisonniers politiques corses, dénonce le retour à la répression et appelle à la solidarité politique et matérielle : « Aiutemu a lotta di liberazione naziunale di a Corsica. Sustegnu à u nostru populu. Di pettu à l’inghjustizie, femu Fronte […] Des femmes et des hommes ont été arrachés à leur terre, déportés à Paris dans des conditions inhumaines : bandeau sur les yeux, casque antibruit, sac sur la tête… Cette violence psychologique vise autant les patriotes que leurs familles [...] Une stratégie claire : frapper les familles, détruire moralement, casser les liens. Face à cette répression, l’Associu Sulidarità continue d’agir comme depuis des décennies […] Cela a un coût : chaque déportation entraîne des frais importants en avocats, billets d’avion, hébergements et soutien matériel et moral aux familles. Cette solidarité de terrain repose sur des moyens concrets […} Faites un don à l’Associu Sulidarità. Soutenons ceux qu’on veut faire taire » Les informations concernant l’action de l’Associu sont consultables sur sa page Facebook et contact peut être pris avec ses responsables sur Messenger, pour connaître les modalités d’apport d’un soutien financier.
Paul-André Colombani contre la mortalité infantile
Le député de la seconde circonscription de Corse-du-Sud a fait adopter une proposition de loi pour lutter contre la mortalité infantile. Le texte prévoit : une mesure majeure, l’arrêt pendant trois ans des fermetures de petites maternité ; la création d’un registre national des naissances afin de mieux centraliser et exploiter les données de périnatalité ; une formation renforcée et continue, même dans les structures de taille réduite, des personnels de maternité afin de garantir la qualité des soins. Cette victoire importante a été obtenue, en usant de la « niche » parlementaire du groupe LIOT, à une quasi unanimité, (97 voix pour, 4 contre issues du groupe macroniste Ensemble pour la République).
L’emploi se fait rare
Les premiers mois de cette année, dans l’île, le nombre de personnes sans emploi a considérablement augmenté. On compte désormais 14 050 demandeurs d’emploi sans activité déclarés (inscrits à France Travail). Cette hausse est de 5 % par rapport aux trois derniers mois de 2024. Le niveau du chômage affectant la jeunesse est particulièrement préoccupant. Chez les moins de 25 ans, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a augmenté de + 28,6 % en seulement trois mois. Des disparités existent entre les territoires. La hausse du nombre de demandeurs d’emplois est plus importante en Haute-Corse (+ 5,3 %) qu’en Corse-du-Sud (+ 4,7 %). Cette dégradation du marché de l’emploi confirme la tendance observée par l’INSEE dès l’an passé. En effet, dans sa note de conjoncture publiée début janvier dernier, l’Institut a relevé qu’au troisième trimestre 2024 : « L’activité, l’emploi et les chiffres d’affaires progressent dans les secteurs très touristiques. Cependant, ce dynamisme n’empêche pas le marché du travail insulaire de se dégrader ». Cela fait malheureusement écho au cri d’alarme lancé dernièrement par les 300 personnes qui se sont réunies à Portivechju, à l'initiative du collectif « Uniti per a salvezza di a noscia attività » (réunissant des professionnels du tourisme et du BTP). Celles-ci ont mis l’accent sur « les carnets de commandes vides » ainsi que sur la dégradation de la situation économique, de l’activité, de l’emploi et de la santé financière de leurs entreprises résultant des incertitudes politiques, des taux d'intérêt en hausse, de la difficulté de rembourser les prêts garantis par l'État durant la crise Covid, des normes trop astreignantes, de la chute de la commande publique, des coûts de transports élevés, du développement incontrôlé de la para-hôtellerie.