Trois ouvrages à parcourir , conserver, consulter , à vie
En cette époque où le nationalisme se cherche entre institutionnalisation de sa démarche
Trois ouvrages à parcourir, conserver, consulter, à vie
En cette époque où le nationalisme se cherche entre institutionnalisation de sa démarche et besoin de retrouver ou conserver ses fondamentaux, deux auteurs et trois livres sont de nature à lui apporter des repères et des pistes (Jean-Guy Talamoni, ancien président de l’Assemblée de Corse, militant indépendantiste, auteur de « Avanzà ! » / Pierre Poggioli, ancien dirigeant du FLNC, auteur de « Images et écrit d’une lutte », tomes 1 et 2 ).
« Avanzà ! » révèle un Jean-Guy Talamoni qui projette sa pensée et celles de ses lecteurs vers l’avenir. Ce que devrait faire tout acteur politique. Est-il pour autant volontairement oublieux de l’Histoire ou insensible à l’influence qu’elle a sur le présent et aura sur le futur ? Certes non ! Dans « Avanzà ! », l’Histoire côtoie en permanence l’évocation de l’action et du projet. Sampieru, Paoli, Bonaparte et Napoléon sont tous convoqués pour montrer que le destin d’un peuple et la force d’une nation résident autant dans la connaissance et l’acceptation lucides du passé que dans la bonne appréhension des enjeux contemporains et des défis futurs. Constater cela donne à Jean-Guy Talamoni cette dimension qui différencie Périclès de Caton l’Ancien, Alexandre de César, Napoléon de Charles Quint ; plus prosaïquement les premiers ont la dimension de l’homme politique qui construit, les seconds celle du politicien pour qui prime la conquête et la conservation du pouvoir.
Jean-Guy Talamoni use de l’histoire de la cité pour en imaginer l’avenir. Il positionne le nationalisme corse dans l’évolution, laissant à d’autres le nationalisme de l’identité nombriliste et conservatrice qui immobilise et rancit, le nationalisme réformiste et conciliant qui finit par se perdre idéologiquement et politiquement, ou le nationalisme de la révolution permanente qui ergote et éructe mais ne construit rien de solide et finit par ramener les luttes à leur point de départ sinon plus en arrière. Son nationalisme est éclairé par une vision humaniste donnant à voir une continuité de progrès tout au long de l’Histoire mouvementée du peuple corse
.Dans le millier de pages des tomes 1 et 2 de « Images et écrit d’une lutte », Pierre Poggioli, mêle chronologiquement documents, photos et textes, avec la relation de ses propres action et analyses. Dans le tome 1, défilent les événements de l’après-guerre puis ceux qui, depuis les années 1960 jusqu’au début des années 1990, ont fait ce qui a déterminé l’essor du régionalisme, de l’autonomisme, de la clandestinité et de la stratégie de Lutte de Libération Nationale initiée par le FLNC. Dans le tome 2 sont traité des évènements allant des années noires du nationalisme marquées par des affrontements internes devenus sanglants, en passant par l’assassinat du préfet Claude Erignac et en allant jusqu’à l’obtention en 2015 de la majorité par les Nationalistes à la Collectivité Territoriale de Corse. Trois ouvrages à parcourir, à conserver, à consulter, à vie. Et vivement le tome 3 de « Images et écrit d’une lutte » de Pierre Poggioli qui notamment relatera et analysera dix années de gestion nationalise issue de la « victoire historique » de décembre 2015.
Alexandra Sereni
En cette époque où le nationalisme se cherche entre institutionnalisation de sa démarche et besoin de retrouver ou conserver ses fondamentaux, deux auteurs et trois livres sont de nature à lui apporter des repères et des pistes (Jean-Guy Talamoni, ancien président de l’Assemblée de Corse, militant indépendantiste, auteur de « Avanzà ! » / Pierre Poggioli, ancien dirigeant du FLNC, auteur de « Images et écrit d’une lutte », tomes 1 et 2 ).
« Avanzà ! » révèle un Jean-Guy Talamoni qui projette sa pensée et celles de ses lecteurs vers l’avenir. Ce que devrait faire tout acteur politique. Est-il pour autant volontairement oublieux de l’Histoire ou insensible à l’influence qu’elle a sur le présent et aura sur le futur ? Certes non ! Dans « Avanzà ! », l’Histoire côtoie en permanence l’évocation de l’action et du projet. Sampieru, Paoli, Bonaparte et Napoléon sont tous convoqués pour montrer que le destin d’un peuple et la force d’une nation résident autant dans la connaissance et l’acceptation lucides du passé que dans la bonne appréhension des enjeux contemporains et des défis futurs. Constater cela donne à Jean-Guy Talamoni cette dimension qui différencie Périclès de Caton l’Ancien, Alexandre de César, Napoléon de Charles Quint ; plus prosaïquement les premiers ont la dimension de l’homme politique qui construit, les seconds celle du politicien pour qui prime la conquête et la conservation du pouvoir.
Jean-Guy Talamoni use de l’histoire de la cité pour en imaginer l’avenir. Il positionne le nationalisme corse dans l’évolution, laissant à d’autres le nationalisme de l’identité nombriliste et conservatrice qui immobilise et rancit, le nationalisme réformiste et conciliant qui finit par se perdre idéologiquement et politiquement, ou le nationalisme de la révolution permanente qui ergote et éructe mais ne construit rien de solide et finit par ramener les luttes à leur point de départ sinon plus en arrière. Son nationalisme est éclairé par une vision humaniste donnant à voir une continuité de progrès tout au long de l’Histoire mouvementée du peuple corse
.Dans le millier de pages des tomes 1 et 2 de « Images et écrit d’une lutte », Pierre Poggioli, mêle chronologiquement documents, photos et textes, avec la relation de ses propres action et analyses. Dans le tome 1, défilent les événements de l’après-guerre puis ceux qui, depuis les années 1960 jusqu’au début des années 1990, ont fait ce qui a déterminé l’essor du régionalisme, de l’autonomisme, de la clandestinité et de la stratégie de Lutte de Libération Nationale initiée par le FLNC. Dans le tome 2 sont traité des évènements allant des années noires du nationalisme marquées par des affrontements internes devenus sanglants, en passant par l’assassinat du préfet Claude Erignac et en allant jusqu’à l’obtention en 2015 de la majorité par les Nationalistes à la Collectivité Territoriale de Corse. Trois ouvrages à parcourir, à conserver, à consulter, à vie. Et vivement le tome 3 de « Images et écrit d’une lutte » de Pierre Poggioli qui notamment relatera et analysera dix années de gestion nationalise issue de la « victoire historique » de décembre 2015.
Alexandra Sereni