EVENTI E FATTI
A l'accorta cette semaine
Au service du Peuple corse et de la Nation corse
Est récemment paru le tome 3 de « Images et Écrits d’une lutte ». L’auteur de cet ouvrage, Pierre Poggioli, figure du nationalisme que l’on ne présente plus, y traite de la situation politique chez nous de janvier 2016 jusqu’en avril dernier. Sont notamment évoqués : les victoires électorales, la gestion et la rupture de Per a Corsica ; la mise en place de la Collectivité unique ; Gilles Simeoni et Femu a Corsica seuls aux commandes de la Collectivité de Corse ; le décès d’Edmond Simeoni ; le dialogue de sourds entre les nationalistes et Emmanuel Macron ; l’assassinat d’Yvan Colonna ; le processus Beauvau… L’ouvrage représente un immense travail de collecte et mise en perspective de documents, ainsi que d’écriture passionnée mais toujours soucieuse d’honnêteté intellectuelle et de respect des hommes et des faits (530 pages, articles de presse, documents, photos) En quatrième de couverture, Pierre Poggioli laisse transparaître que ce qui motive son travail est d’encore contribuer à la lutte du peuple corse et à la pérennité de la Nation corse. Il écrit : « À l’heure où beaucoup s’accordent à dire que nous sommes dans une période de discussions entre les élus de la Corse avec l’État en vue d’une perspective d’Autonomie, formulons le vœu pour notre part, de toujours privilégier notre unité patriotique et de rappeler que, quel que soit le futur statut de l’île, la Nation corse existe, existait et était reconnue bien avant l’instauration de la République en France. De ce fait elle ne saurait être enfermée ad æternam dans un quelconque corset institutionnel quel qu’il soit, ayant vocation à renaître et à s’épanouir pour le bien-être collectif de son peuple, in casa soia, sur sa terre. Evviva u Populu corsu, evviva a Nazione corsa ». Contact : [email protected]/
Crédit photo : Pierre Poggioli
Soutien aux sapeurs-pompiers volontaires
L’heure étant à la réduction des dépenses publiques notamment en taillant dans les conquêtes sociales (il en sera très probablement de même avec le gouvernement qui succédera au gouvernement Bayrou), les organisations syndicales de sapeurs-pompiers craignent un coup de rabot budgétaire au détriment du volontariat. Partageant cette inquiétude, le député de Corse-du-Sud Paul-André Colombani attire l’attention, sur la nécessité de respecter les dispositions et engagements en faveur des sapeurs-pompiers volontaires (question écrite au ministre de l’Intérieur). Il demande en ce sens : comment sera assuré un financement clair et pérenne de la prestation de fidélisation retraite ; dans quel délai sera publié le décret devant permettre de valoriser l’engagement par l’attribution de trimestres de retraite ; quelles garanties immédiates et concrètes seront apportées afin de préserver le statut, la reconnaissance et l’avenir de « ces femmes et de ces hommes qui constituent un maillon essentiel du service public de sécurité civile ». Dans le texte de la question, Paul-André Colombani évoque aussi les incidences négatives qu’aurait chez nous une moindre reconnaissance du volontariat : « En Corse, les conséquences seraient particulièrement lourdes : la fermeture des centres d’incendie et de secours de l’intérieur faute de personnels disponibles, la diminution des capacités opérationnelles dans les zones urbaines, l’augmentation de la fiscalité locale pour compenser la disparition des volontaires et, à terme, l’exode des populations rurales privées de secours de proximité. »
Crédit photo : Paul-André Colombani.
Un seul vote pour Bayrou !
François Bayrou n’a pas réussi à convaincre. Une forte majorité de députés ne lui a pas accordé la confiance. Sur les 573 députés en mesure de participer au vote : 364 ont voté contre la confiance, 194, ont voté pour, 15 se sont abstenus. Les quatre députés corses étaient présents dans l’hémicycle. Un seul vote pour Bayrou ! Xavier Lacombe a voté pour, François-Xavier Ceccoli, Paul-André Colombani et Michel Castellani se sont abstenus. Xavier Lacombe (Horizon) a fait de même que la quasi-totalité des députés du bloc central MoDem/Horizon/Ensemble pour la République (169 sur 170 ont voté pour). François-Xavier Ceccoli en s’abstenant a fait partie des 20 députés Les Républicains qui n’ont pas voté la confiance (13 contre, 9 abstentions). Seulement 27 députés de ce parti ont voté pour. Paul-André Colombani et Michel Castellani se sont abstenus contrairement à la majorité des députés de leur groupe. En effet, au sein du groupe Libertés, indépendants, Outremer et territoires (LIOT) réunissant des centristes, des divers droites et des élus régionalistes, 15 députés ont voté contre, 4 ont voté pour et 4 se sont abstenus.
De la rixe à l’ire politisée
Dernièrement à Bastia, précisément dans la nuit du 4 au vendredi 5 septembre, dans une rue du centre-ville, un jeune corse (19 ans) a été victime d’un coup de couteau. Sa blessure jugée grave a nécessité une hospitalisation. L’auteur présumé du coup de couteau, d’origine syrienne (en situation régulière, employé d’un restaurant), s’est constitué prisonnier quelques heures après les faits et a été placé en garde à vue. Ayant reconnu les faits et livre sa version, il a été déféré au Parquet, présenté à un juge d’instruction dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire (tentative d’homicide volontaire et contre auteurs encore à stade inconnus, de violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail à huit jours et commises en réunion), mis en examen et placé en détention provisoire. Le procureur de la République de Bastia a communiqué que les faits avaient eu pour cause une rixe, écartant ainsi toute connotation islamiste : « Des premiers éléments de l’enquête et notamment des différents témoignages recueillis à ce stade, il résulte qu’à l’issue d’un échange verbal survenu au sein d’un débit de boisson de Bastia au cours de la nuit du 4 au 5 septembre, une altercation aurait opposé deux groupes d’individus. » La rixe a cependant suscité une ire politisée. Répondant à l’appel du parti nationaliste Forza nova, classé à l’extrême-droite, initiative ayant été soutenue par le Rassemblement national et Reconquête, une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant le commissariat de Bastia et ont développé un message semblant s’en prendre davantage à des envahisseurs qu’à l’auteur d’un fait divers : « Nous le disons clairement à tous ces esprits moyenâgeux : faites très attention, la Corse n’est pas et ne sera jamais votre terrain de jeu. Nous ne serons ni martyrs ni victimes. Nous vous affronterons et nous vous repousserons à la mer comme nous l’avons toujours fait depuis des siècles. » L’organisation nationaliste Ghjuventù Indipendentista, soutenue par Nazione, qui a mobilisé une centaine de personnes devant la préfecture de Haute-Corse, a elle aussi dénoncé une forme d’invasion et mis en cause l’État : « Nous nous retrouvons aujourd’hui confrontés à l’arrivée d’étrangers venant de contrées ayant une philosophie moyenâgeuse. Nous sommes maintenant en minorité sur notre propre sol et à présent confrontés à des pratiques venues d’Afghanistan. Nous n’avons pas vocation à ce que la Corse soit prise en étau entre le marteau de la colonisation française et l’enclume islamiste. Nous adressons ce message à l’État français. Vous qui par l’intermédiaire de vos préfectures, accordez des titres de séjour, encouragez la venue en masse de personnes étant à l’exact opposé de ce que sont la Corse et son peuple, afin de noyer celui-ci et ses revendications et ainsi parachever son projet de génocide des Corses ». Le parti Core in Fronte qui n’a pas appelé à un rassemblement, a néanmoins lui aussi pointé du doigt une invasion et l’État : « Nous refusons de voir se développer ou se banaliser, en Corse, des comportements qui participent à un changement sociétal majeur. A terra di Corsica hè di u populu corsu. Ùn hè quella di tutti sti ghjunghjiticci chì prufittanu di a pulitica francese pè spuntà ind'è noi. »
Une partie de la jeunesse va mal et a mal
Chez nous, environ 28 % des 15-29 ans seraient atteints de dépression. C’est le chiffre préoccupant extrait d’une récente étude intitulée « Santé mentale des jeunes de l’Hexagone aux Outre-mer, cartographie des inégalités » commandée notamment par la Mutualité française, qui a révélé un grave malaise générationnel (jeunesse traversée par des sentiments d’incertitude, de désenchantement, voire d’angoisse face à un horizon perçu comme instable). La situation corse est, mince consolation, toutefois moins alarmante que dans les départements et territoires ultramarins où 39 % des jeunes seraient atteints de dépression, des taux records étant atteints en Guyane (52 %), en Martinique (44 %) et à Mayotte (43 %). L’étude souligne plusieurs facteurs aggravants pour la santé mentale des jeunes : l’isolement, la précarité sociale et aussi un accès restreint aux services de santé mentale. Ces facteurs sont le triste lot de la jeunesse corse. Concernant l’accès aux soins, la situation est particulièrement déplorable : près de 40 % des jeunes insulaires disent rencontrer des difficultés pour consulter un psychologue (27 % en moyenne dans l’Hexagone) ; la période entre la prise de rendez-vous chez un psychiatre et la consultation peut dépasser chez nous six mois (deux à trois mois de l’autre côté de l’eau). Tout cela suscite ou renforce un sentiment de solitude et d’impasse, qui aggrave le fait que dans notre société insulaire marquée par le manque d’anonymat, beaucoup hésitent à solliciter de l’aide, de peur d’être stigmatisés. L’étude indique enfin que la détresse psychique n’est pas un simple malaise individuel mais est le symptôme d’un déséquilibre de la société déterminé par des conditions de vie difficiles et des perspectives d’avenir bouchées ou moroses. La jeunesse doit en effet affronter « une conjoncture inédite, marquée par l’intensification des crises climatiques, la recrudescence des tensions géopolitiques et une instabilité économique et politique persistante ». Conclusion de l’étude, il convient de faire de la santé mentale des jeunes un axe structurant du contrat social, car il ressort nettement qu’une partie conséquente de la jeunesse va mal et a mal : « La santé mentale des jeunes s’érige en ligne de faille majeure, révélatrice d’un désajustement entre les aspirations d’une génération et les structures dans lesquelles elle est sommée de se construire. Car ce que l’étude donne à voir ne se limite pas à un faisceau de symptômes. Ce sont une dynamique d’épuisement, une érosion diffuse du sentiment de stabilité, un effritement de la confiance qui traversent la jeunesse dans la pluralité ».
Est récemment paru le tome 3 de « Images et Écrits d’une lutte ». L’auteur de cet ouvrage, Pierre Poggioli, figure du nationalisme que l’on ne présente plus, y traite de la situation politique chez nous de janvier 2016 jusqu’en avril dernier. Sont notamment évoqués : les victoires électorales, la gestion et la rupture de Per a Corsica ; la mise en place de la Collectivité unique ; Gilles Simeoni et Femu a Corsica seuls aux commandes de la Collectivité de Corse ; le décès d’Edmond Simeoni ; le dialogue de sourds entre les nationalistes et Emmanuel Macron ; l’assassinat d’Yvan Colonna ; le processus Beauvau… L’ouvrage représente un immense travail de collecte et mise en perspective de documents, ainsi que d’écriture passionnée mais toujours soucieuse d’honnêteté intellectuelle et de respect des hommes et des faits (530 pages, articles de presse, documents, photos) En quatrième de couverture, Pierre Poggioli laisse transparaître que ce qui motive son travail est d’encore contribuer à la lutte du peuple corse et à la pérennité de la Nation corse. Il écrit : « À l’heure où beaucoup s’accordent à dire que nous sommes dans une période de discussions entre les élus de la Corse avec l’État en vue d’une perspective d’Autonomie, formulons le vœu pour notre part, de toujours privilégier notre unité patriotique et de rappeler que, quel que soit le futur statut de l’île, la Nation corse existe, existait et était reconnue bien avant l’instauration de la République en France. De ce fait elle ne saurait être enfermée ad æternam dans un quelconque corset institutionnel quel qu’il soit, ayant vocation à renaître et à s’épanouir pour le bien-être collectif de son peuple, in casa soia, sur sa terre. Evviva u Populu corsu, evviva a Nazione corsa ». Contact : [email protected]/
Crédit photo : Pierre Poggioli
Soutien aux sapeurs-pompiers volontaires
L’heure étant à la réduction des dépenses publiques notamment en taillant dans les conquêtes sociales (il en sera très probablement de même avec le gouvernement qui succédera au gouvernement Bayrou), les organisations syndicales de sapeurs-pompiers craignent un coup de rabot budgétaire au détriment du volontariat. Partageant cette inquiétude, le député de Corse-du-Sud Paul-André Colombani attire l’attention, sur la nécessité de respecter les dispositions et engagements en faveur des sapeurs-pompiers volontaires (question écrite au ministre de l’Intérieur). Il demande en ce sens : comment sera assuré un financement clair et pérenne de la prestation de fidélisation retraite ; dans quel délai sera publié le décret devant permettre de valoriser l’engagement par l’attribution de trimestres de retraite ; quelles garanties immédiates et concrètes seront apportées afin de préserver le statut, la reconnaissance et l’avenir de « ces femmes et de ces hommes qui constituent un maillon essentiel du service public de sécurité civile ». Dans le texte de la question, Paul-André Colombani évoque aussi les incidences négatives qu’aurait chez nous une moindre reconnaissance du volontariat : « En Corse, les conséquences seraient particulièrement lourdes : la fermeture des centres d’incendie et de secours de l’intérieur faute de personnels disponibles, la diminution des capacités opérationnelles dans les zones urbaines, l’augmentation de la fiscalité locale pour compenser la disparition des volontaires et, à terme, l’exode des populations rurales privées de secours de proximité. »
Crédit photo : Paul-André Colombani.
Un seul vote pour Bayrou !
François Bayrou n’a pas réussi à convaincre. Une forte majorité de députés ne lui a pas accordé la confiance. Sur les 573 députés en mesure de participer au vote : 364 ont voté contre la confiance, 194, ont voté pour, 15 se sont abstenus. Les quatre députés corses étaient présents dans l’hémicycle. Un seul vote pour Bayrou ! Xavier Lacombe a voté pour, François-Xavier Ceccoli, Paul-André Colombani et Michel Castellani se sont abstenus. Xavier Lacombe (Horizon) a fait de même que la quasi-totalité des députés du bloc central MoDem/Horizon/Ensemble pour la République (169 sur 170 ont voté pour). François-Xavier Ceccoli en s’abstenant a fait partie des 20 députés Les Républicains qui n’ont pas voté la confiance (13 contre, 9 abstentions). Seulement 27 députés de ce parti ont voté pour. Paul-André Colombani et Michel Castellani se sont abstenus contrairement à la majorité des députés de leur groupe. En effet, au sein du groupe Libertés, indépendants, Outremer et territoires (LIOT) réunissant des centristes, des divers droites et des élus régionalistes, 15 députés ont voté contre, 4 ont voté pour et 4 se sont abstenus.
De la rixe à l’ire politisée
Dernièrement à Bastia, précisément dans la nuit du 4 au vendredi 5 septembre, dans une rue du centre-ville, un jeune corse (19 ans) a été victime d’un coup de couteau. Sa blessure jugée grave a nécessité une hospitalisation. L’auteur présumé du coup de couteau, d’origine syrienne (en situation régulière, employé d’un restaurant), s’est constitué prisonnier quelques heures après les faits et a été placé en garde à vue. Ayant reconnu les faits et livre sa version, il a été déféré au Parquet, présenté à un juge d’instruction dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire (tentative d’homicide volontaire et contre auteurs encore à stade inconnus, de violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail à huit jours et commises en réunion), mis en examen et placé en détention provisoire. Le procureur de la République de Bastia a communiqué que les faits avaient eu pour cause une rixe, écartant ainsi toute connotation islamiste : « Des premiers éléments de l’enquête et notamment des différents témoignages recueillis à ce stade, il résulte qu’à l’issue d’un échange verbal survenu au sein d’un débit de boisson de Bastia au cours de la nuit du 4 au 5 septembre, une altercation aurait opposé deux groupes d’individus. » La rixe a cependant suscité une ire politisée. Répondant à l’appel du parti nationaliste Forza nova, classé à l’extrême-droite, initiative ayant été soutenue par le Rassemblement national et Reconquête, une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant le commissariat de Bastia et ont développé un message semblant s’en prendre davantage à des envahisseurs qu’à l’auteur d’un fait divers : « Nous le disons clairement à tous ces esprits moyenâgeux : faites très attention, la Corse n’est pas et ne sera jamais votre terrain de jeu. Nous ne serons ni martyrs ni victimes. Nous vous affronterons et nous vous repousserons à la mer comme nous l’avons toujours fait depuis des siècles. » L’organisation nationaliste Ghjuventù Indipendentista, soutenue par Nazione, qui a mobilisé une centaine de personnes devant la préfecture de Haute-Corse, a elle aussi dénoncé une forme d’invasion et mis en cause l’État : « Nous nous retrouvons aujourd’hui confrontés à l’arrivée d’étrangers venant de contrées ayant une philosophie moyenâgeuse. Nous sommes maintenant en minorité sur notre propre sol et à présent confrontés à des pratiques venues d’Afghanistan. Nous n’avons pas vocation à ce que la Corse soit prise en étau entre le marteau de la colonisation française et l’enclume islamiste. Nous adressons ce message à l’État français. Vous qui par l’intermédiaire de vos préfectures, accordez des titres de séjour, encouragez la venue en masse de personnes étant à l’exact opposé de ce que sont la Corse et son peuple, afin de noyer celui-ci et ses revendications et ainsi parachever son projet de génocide des Corses ». Le parti Core in Fronte qui n’a pas appelé à un rassemblement, a néanmoins lui aussi pointé du doigt une invasion et l’État : « Nous refusons de voir se développer ou se banaliser, en Corse, des comportements qui participent à un changement sociétal majeur. A terra di Corsica hè di u populu corsu. Ùn hè quella di tutti sti ghjunghjiticci chì prufittanu di a pulitica francese pè spuntà ind'è noi. »
Une partie de la jeunesse va mal et a mal
Chez nous, environ 28 % des 15-29 ans seraient atteints de dépression. C’est le chiffre préoccupant extrait d’une récente étude intitulée « Santé mentale des jeunes de l’Hexagone aux Outre-mer, cartographie des inégalités » commandée notamment par la Mutualité française, qui a révélé un grave malaise générationnel (jeunesse traversée par des sentiments d’incertitude, de désenchantement, voire d’angoisse face à un horizon perçu comme instable). La situation corse est, mince consolation, toutefois moins alarmante que dans les départements et territoires ultramarins où 39 % des jeunes seraient atteints de dépression, des taux records étant atteints en Guyane (52 %), en Martinique (44 %) et à Mayotte (43 %). L’étude souligne plusieurs facteurs aggravants pour la santé mentale des jeunes : l’isolement, la précarité sociale et aussi un accès restreint aux services de santé mentale. Ces facteurs sont le triste lot de la jeunesse corse. Concernant l’accès aux soins, la situation est particulièrement déplorable : près de 40 % des jeunes insulaires disent rencontrer des difficultés pour consulter un psychologue (27 % en moyenne dans l’Hexagone) ; la période entre la prise de rendez-vous chez un psychiatre et la consultation peut dépasser chez nous six mois (deux à trois mois de l’autre côté de l’eau). Tout cela suscite ou renforce un sentiment de solitude et d’impasse, qui aggrave le fait que dans notre société insulaire marquée par le manque d’anonymat, beaucoup hésitent à solliciter de l’aide, de peur d’être stigmatisés. L’étude indique enfin que la détresse psychique n’est pas un simple malaise individuel mais est le symptôme d’un déséquilibre de la société déterminé par des conditions de vie difficiles et des perspectives d’avenir bouchées ou moroses. La jeunesse doit en effet affronter « une conjoncture inédite, marquée par l’intensification des crises climatiques, la recrudescence des tensions géopolitiques et une instabilité économique et politique persistante ». Conclusion de l’étude, il convient de faire de la santé mentale des jeunes un axe structurant du contrat social, car il ressort nettement qu’une partie conséquente de la jeunesse va mal et a mal : « La santé mentale des jeunes s’érige en ligne de faille majeure, révélatrice d’un désajustement entre les aspirations d’une génération et les structures dans lesquelles elle est sommée de se construire. Car ce que l’étude donne à voir ne se limite pas à un faisceau de symptômes. Ce sont une dynamique d’épuisement, une érosion diffuse du sentiment de stabilité, un effritement de la confiance qui traversent la jeunesse dans la pluralité ».