<< Camerata Figarella >> du 19 au 29 septembre
Festivale di Musica Classica è Tradiziunale. Une liste de villages et de cités traversés ,à donner le tournis
« Camerata Figarella » du 19 au 29 septembre
Festivale di Musica Classica è Tradiziunale
14 concerts pour clore en beauté l’été 2025. 14 concerts de Rogliano à Prunelli di Fium’Orbu en passant par Luri, Sisco, Brando, Santa Maria di Lota, Ville de Pietrabugno, Corte, Cervione, Volpajola et Pigna. Une liste de villages et de cités à donner le tournis ! Une initiative née il y a sept ans. Promoteurs : Ange Sierakowski et Lauriane Maudry qui ont tous deux des attaches capcorsines, à Figarella précisément. Tous deux clarinettistes participant à de prestigieux orchestres européens.
Ce festival, Ange Sierakowski et Lauriane Maudry le conçoivent lors d’une résidence d’artistes qui se tient début septembre à Figarella. Il réunit de très nombreux musiciens d’orchestre, des solistes, des jeunes artistes corses et européens jouant d’instruments à cordes et à vents surtout. Il se développe sur trois axes : le répertoire de la musique classique de chambre, sacrée, symphonique et de chefs d’œuvres in (ou) méconnus. Des créations originales qui interrogent l’histoire et la modernité pour les faire résonner en musique. La mise en lumière linguistique, patrimoniale, musicale de la Corse.
Nouveauté 2025, l’ouverture de Camerata Figarella à la danse avec Ammancu, chorégraphie de Marion Gautier de Charnacé, danseuse à l’Opéra de Paris, sur une Partita de Bach jouée par Juliette Beauchamp au violon. Spectacle donné sur le parvis de l’église de Rogliano et la tour de Miomo.
Création pour l’édition présente du festival : San Ghjuvanni in Patmos. Texte de théâtre en langue corse sur un arrangement des cantates de Bach. Récit de Marc Biancarelli inspiré de l’Apocalypse. Interprétation Roselyne de Nobili et Pierre Laurent Santelli avec Salomé Gasselin à la viole de gambe et Lorenzo Gabriele au traverso. On pourra assister à cette création à Pigna et Volpajola en l’église de l’Annonciation.
Autre création, « Le mythe de la lyre en Méditerranée », œuvre originale de Martha Mavroidi inspirée de chants de la communauté grecque de Cargèse. Un dialogue entre Orient et Occident autour de l’instrument millénaire du Mare Nostrum avec à la viole de gambe Salomè Gasselin. Concert à découvrir à Santa Maria du Lota en l’église de Figarella. On retrouve Martha Mavroidi pour le spectacle, « Isula luntane, balli cumuni » qui évoque la musique traditionnelle du Dodécanèse. À voir et à écouter à Anima, à Prunelli di Fium’Orbu, à l’église de Figarella et au musée de Cervione.
En ouverture à Luri ne pas manquer, « Cantà in Cumpagnia », rencontre entre le cantu in paghjella, la musique de la Renaissance italienne et quatre improvisateurs : Enea Sorini, baryton italien, William Dongois au cornetto, Stephan Légée au sacqueboute, Fausto Sierakowski au saxophone.
Michèle Acquaviva-Pache.
Dates et lieux des concerts
Vendredi, 19/09, 20 h 30, Luri : « Cantà in Cumpagnia ». Samedi, 20/09, 18 h, Rogliano : « Ammancu », danse et « Salomé’s danse for peace ». Dimanche, 21/09, 18 h 30, Brando, église de Poretto : ouverture. Lundi, 22/09,19 h, Tour de Miomo : « Ammancu ». Mardi, 23/09, 21 h, musée de Corte : « Le phonographe et la plume II. Mercredi, 24/09, Sisco, église San Martinu : “150 ans de Ravel”. Jeudi, 25/09, 19 h 30, église de Ville de Pietrabugno : “Le phonographe et la plume II”. Vendredi, 26/09, 20 h 30, Pigna et samedi 27/09, 18 h, Volpajola : “San Ghjuvanni in Patmos”. Vendredi, 26/ 09, 20 h 30, Prunelli di Fium’Orbu, Anima : « Isule luntane, balli cumuni ». Dimanche, 28/09, 17 h, Brando, église di Castello : “Concerto Classico”. Dimanche, 28 /09, 17 h, Figarella : « Le mythe de la lyre en Méditerranée ». À 18 h 30, “ Isule luntane, balli cumuni. Lundi 29/09, 18 h 30, musée de Cervione : ‘Isule luntane, balli cumuni’.
ENTRETIREN AVEC ANGE ZIERAKOWSKI CO-ORGANISAEUR.
Comment est né le festival ‘Camereta Figarella’ ?
En 2019, avec ma coorganisatrice, Lauriane Madry nous avons eu l’idée de réunir de jeunes musiciens corses et européens jouant de la musique classique et traditionnelle pour réinvestir notre connaissance patrimoniale et créer un espace d’échanges et de création à Figarella. Notre intitulé, ‘Camerata Figarella’, vient d’ailleurs de la très célèbre, ‘Camerata Fiurentina’, lieu d’intenses relations artistiques à la Renaissance, concept que nous aimerions transposer ici, dans notre village où sont hébergés les musiciens que nous invitons.
Avez-vous transformé Figarella en résidence d’artistes ?
Nos artistes sont hébergés chez l’habitant ou dans les villages proches. Ils sont spécialisés dans le répertoire classique, dans la musique ancienne et dans la musique traditionnelle. Pendant dix jours ils répètent ensemble. Notre objectif est, en effet, de faire dialoguer musiques savantes et traditionnel oral. Notre festival itinérant propose chaque soir un ou deux concerts, un moyen d’apporter la musique directement dans les villages afin que les villageois puissent profiter du talent d’artistes insulaires et européens. Ceux-ci ont pour eux la jeunesse mais aussi de l’expérience pour les plus confirmés.
Cette itinérance est-elle une nouveauté ou se rattache-t-elle à l’histoire ?
Dans les archives, en particulier génoises, nous avons retrouvé traces de communautés villageoises corses, qui rémunéraient sur leurs fonds des musiciens. On a noté en outre que dès le VII è siècle des musiciens itinérants parcouraient l’île là où on les appelait. C’est à cette démarche que nous désirons redonner vie.
Quelles conditions matérielles demandez-vous aux lieux qui vous accueillent ?
Dans les églises dont nous mettons en valeur la richesse patrimoniale, nous collaborons, par exemple, avec les confréries. Pareil dans les endroits comme Prunelli di Fium’Orbu, Pigna, Cervione avec les structures culturelles existantes. Dans les lieux plus insolites, telle la tour génoise de Miomo, tel le parvis de l’église de Rogliano on s’adapte en veillant à l’acoustique et on apporte des lumières. Avant tous les concerts, on prépare les artistes aux conditions qu’ils vont rencontrer pour qu’ils puissent y répondre.
Institutions, mairies accueillent-elles favorablement le festival ?
La Collectivité de Corse nous aide. Nous avons aussi un mécénat privé. Les mairies partenaires s’occupent de la logistique (chaises, montage de scène). Certaines ont également des relais culturels efficace. À Volpajola où nous nous produisons pour la première fois, l’association Arte Locu, animée par Patrick Vignoli est à nos côtés. Il en va de même de l’association Anima à Prunelli di Fium’Orbu et du musée de la Corse où c’est notre première intervention.
Les artistes invités où les rencontrez-vous ?
Je suis clarinettiste comme Lauriane Maudry. J’ai reçu ma formation au conservatoire de Rome, au Mozarteum de Salzbourg, au conservatoire supérieur de Paris et dans son homologue de Berlin. Quant à Lauriane, elle a fait ses études supérieures à Berlin et à Paris. Dans les différents ensembles prestigieux que nous accompagnons, nous avons l’occasion de rencontrer de très bons musiciens que nous pouvons inviter. En Corse nous avons noué des liens avec le groupe Tavagna. Les artistes contactés viennent volontiers ici parce que c’est le sud, parce que nous offrons un espace d’échanges où on ne fait pas que passer, mais où l’on peut rester plusieurs jours en étant heureux de participer à une communauté. Résultat : nous avons un noyau dur de musiciens qui revient parallèlement à de nouveaux invités.
Dans votre programmation vous accordez une belle place aux instruments anciens. Lesquels ?
Je citerai le cornetto, instrument roi de l’ancienne Venise, qui est à la croisée de la flûte et de la trompette. La viole de gambe dont joue Salomé Gasselin, lauréate des Victoires de la Musique 2024. Le pianoforte sur lequel excelle Eleonore Luciani d’Erbalumga. Le traverso en bois, ancêtre de la flûte. La lyre crétoise, instrument de Panormitis Boubas.
Quels concerts attirent le plus le public ?
D’abord le public insulaire n’est pas attiré par la starification des interprètes ! Il apprécie la musique baroque et aime beaucoup de chant. Il sera ainsi heureux d’écouter la voix d’or de Martha Mavroidi programmée trois fois avec ‘Le mythe de la lyre en Méditerranée’ et avec ‘Isule luntane, balli cumuni’.
Qui vient aux concerts ?
Les villageois. Des mélomanes qui se déplacent spécialement. Des jeunes qui assistent à nos projets pédagogiques au conservatoire de Bastia et de la classe unique de Figarella.
M.A-P
* Les concerts sont à entrée libre à partir de 5 euros. Il est préférable de réserver sur :
www.helloasso.com/associations...