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Jean- Luc Pesce, directeur de l'hôpital d'Ajaccio

"Nous considérons qu'il y a davantage de risques de ne pas se faire vacciner plutôt que de le faire"
Jean-Luc Pesce,
« Nous considérons qu’il y a davantage de risques de ne pas se faire vacciner plutôt que de le faire »


Le directeur de l’hôpital d’Ajaccio a mis en place depuis le 7 janvier, trois unités de vaccination en Ville pour les soignants de plus de 50 ans.
Une située aux Salines, et les deux autres au sein de l’hôpital et à l’Ehpad Eugénie.


Qu’elle est la situation aujourd’hui à l’hôpital ?


Elle est plutôt stable. Nous avons eu quelques cas Covid en long séjour la semaine dernière, mais toutes les protections ont été mises en place. Nous avons stoppé les admissions long séjour et nous avons engagé les tests dépistages des résidents ainsi que ceux des personnels soignants. Six patients ainsi que six personnels soignants ont été déclarés positifs et tous les test ont été réalisé entre le 6, 15 et 19 janvier selon la disponibilité jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de nouveaux cas. Nous avons également dû nous réorganiser le 18 janvier et une unité Covid a été ouverte avec 4 patients. Ils sont en chambre seul. Le virus circule très peu et la partie Ehpad n’est pas touchée.

Quels dispositifs ont été mis en place pour vacciner vos soignants ?


Les premières personnes vaccinées ont été les personnes âgées en Ehpad et en unité longue durée. Il faut bien entendu qu’ils le souhaitent ou que leur famille donne leur accord si les personnes concernées ne sont pas en état de prendre une décision. Par la suite, le gouvernement a souhaité élargir la vaccination pour les personnels de plus de 50 ans.
Nous avons donc ouvert, le 7 janvier, le premier centre des Salines, destinés aux soignants du privé, public et en profession libéral. Et dans un second temps, pour ne pas perturber le flux de l’unité des Salines, nous avons ouvert une autre unité sur le site de l’hôpital de la Miséricorde pour que les soignants puissent se faire vacciner.
Ainsi quelques jours après nous avons réalisé la même action à Eugénie. A l’hôpital, une quinzaine de soignants se font vacciner par jour.

Vous avez été le premier à vous faire vacciner. Cela a été important pour vous ?


Très important. Oui j’étais le premier, mais ce qui est important de rappeler, c’est qu’il y avait beaucoup de médecins qui souhaitaient montrer l’exemple. Cela démontre que nous croyons fortement à ce vaccin et que nous considérons qu’il y a davantage de risques de ne pas se faire vacciner plutôt que de le faire.
C’est un geste citoyen et un geste d’espoir. Nous en avons tous marre de ne plus vivre normalement. Nous avons tous envie de retourner au restaurant, au cinéma et de partager des moments agréable avec nos proches et nos amis sans les masques. Pour le moment, le vaccin est la seule voie de sortie.

Est-ce que la tension est montée après les fêtes de fin d’année ? Vous-préparez-vous à une troisième vague ?


En Corse-du-Sud, nous n’avons pas eu d’augmentation, je trouve que les Corses respectent bien les gestes barrières et sont responsables.
Pourtant, nous avons tous guetté le J+7 après Noël et jour de l’an, avec une petit peur au ventre et honnêtement le résultat est rassurant. Néanmoins, si la troisième vague arrive, nous serons prêts, même si les soignants sont fatigués.

Nous connaissons le danger, Ajaccio et son hôpital ont été une ville entièrement Covid et le fait d’avoir été un cluster important laisse des traces… Les soignants sont fatigués et marqués psychologiquement.
Nous sommes et serons donc particulièrement vigilants.
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