• Le doyen de la presse Européenne

Menace sur les libertés ...

La Birmanie / Poutine / En Chine / En Europe
Menace sur les libertés…

La Birmanie se trouve à nouveau sous la botte d’une armée qui, dans les faits, n’a jamais accepté la démocratie.
Poutine vient de faire enfermer, une fois encore, son principal opposant après avoir tenté de l’empoisonner.
En Chine, la parenthèse enchantée ouverte par les révoltes de Hong Kong, a fini par une vague d’arrestations sans précédent pendant qu’aux confins de l’Empire des centaines de milliers d’Ouigours, travaillent dans des bagnes.
En Europe enfin, sous la pression du terrorisme islamiste et de la pandémie, les libertés sont mises à mal. Tous ces faits mis bout à bout témoignent d’un bouleversement au sein même de l’humanité et d’un durcissement des pouvoirs en place face à des peuples qui, dans le plus grand désordre, expriment leur mécontentement.

Une paix déguisée


Les nouvelles modes racialistes et sexistes occultent un fait majeur : jamais la lutte des classes n’a été aussi impactante qu’aux jours d’aujourd’hui.
Prise en tenaille entre un libéralisme débridé et la crise causée par les mesures adoptées pour faire face à la Covid, les populations connaissent désormais une paupérisation accélérée qui détruit notamment les couches moyennes. Aucun souci à se faire pour les plus riches qui, d’ores et déjà, gagnent plus qu’avant la crise. Les plus fragiles d’entre nous — et par nous j’entends les humains — franchissent soudainement la frontière qui sépare l’univers d’une vie chichement gagnée à celui de la véritable pauvreté qui induit une survie quotidienne.
Les plus touchés sont les jeunes et plus particulièrement ceux qui ne possèdent pas de familles suffisamment fortunées pour leur accorder un soutien. Et à l’autre bout de la chaîne, on trouve les plus âgées qui vivotaient grâce à une petite retraite. Tous ceux-là ne se font guère de soucis pour les libertés tout simplement parce que la première de leur liberté serait de trouver ou de retrouver des fins de mois correctes.
Il n’en reste pas moins que la question des libertés soulève celle des démocraties.

La démocratie : un régime de riches


L’être humain est un animal comme les autres qui, dans des conditions de crise extrême, s’attaque à son pareil pour lui prendre son dû.
C’est ce qu’avaient découvert les déportés et qui les avait menés au bout du désespoir. Je pense à Primo Levi et à Robert Antelme parmi tant d’autres. La démocratie sert à réguler les relations entre les individus et à rendre la vie possible pour les plus démunis. Mais que les conditions matérielles se dégradent et voilà l’homme qui part à la recherche du sauveur suprême, du parti dirigeant ou de la religion salvatrice.
Peu lui importent alors les libertés ou au moins une partie des libertés. Il veut du pain et de la sécurité. Et comment lui en vouloir ? L’humanité vit aujourd’hui une phase de contraction causée en partie par son consumérisme, en partie par les conséquences climatiques de sa boulimie insatiable.

Un peu de sagesse et de spiritualité


Les religions et le marxisme possèdent la même matrice : l’espérance eschatologique.
Un jour viendra qui verra le bonheur sur la Terre et dans le ciel. Le marxisme est mort pour s’être trompé sur la nature humaine et son animalité. Les religions chrétiennes classiques ne se portent pas bien.
` Seul l’évangélisme, cette espérance désordonnée et conquérante tient à la route face à un islamisme qui, dans une grande partie méridionale de la planète, a remplacé le communisme. Nos démocraties et son matérialisme de bas étage possèdent peu de réponses rassurantes face à la promesse des anges.
Le désir de liberté est nécessairement le corollaire de l’usage possible de ces libertés. Si les riches, si l’Occident n’accepte pas de partager, alors des catastrophes surviendront. Cependant les communistes promettaient d’édifier une république du bonheur universelle, mais une société bien réelle. Les religions annoncent le royaume de Dieu qui, dans la plupart des récits prophétiques passe par la disparition de la société matérielle donc humaine. C’est à un tel esprit nihiliste et religieux que nous avons à faire.

Sans un changement profond de nos mentalités, sans un zeste de spiritualité nous menant à relativiser le désir de possession, nous risquons pourtant de vivre un drame planétaire.
Il reste à savoir si les hommes sont capables de changer sans connaître de tragédies.

GXC
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