• Le doyen de la presse Européenne

Moral des troupes : Bof !

Il y a des anniversaires qu'on se passerait bien de célébrer.
Moral des troupes : bof

Il est des anniversaires qu’on se passerait bien de célébrer. Celui du premier confinement par exemple.
De quoi plomber l’ambiance, déjà bien morose.
La crise sanitaire qui dure oriente fortement les différents baromètres, qui mesurent la confiance, dans les médias ou la politique, et le moral. Les Français balancent entre pessimisme, peur des conséquences économiques de la crise et regain de confiance dans les institutions, et ils s’intéressent davantage à l’actualité.


Confiance en berne

Chaque année depuis onze ans, le Centre d'étude de la vie politique (Cevipof) de Sciences Po publie le baromètre sur la confiance des Français vis-à-vis de l'action politique. Sans aucune surprise, celui de 2020 est très marqué par la crise sanitaire du Covid-19.
La lassitude domine (41 %), avant la morosité et la méfiance.
Quant aux sentiments exprimés pour la politique, on ne peut pas dire que cela soit très rose : méfiance (39 %), dégoût (23 %), ennui (12 %). Aujourd’hui, il semblerait que ce qui est craint soit davantage les effets souterrains de la crise sanitaire, que les effets directs. Et ce pessimisme est intergénérationnel.
Les jeunes comme leurs ainés n’ont pas confiance en l’avenir. La jeune génération croit de moins en moins qu’il est possible de changer la société par ses choix et ses actions. En réduisant les perspectives de court et de moyen terme et en entraînant un changement drastique des modes de vie, la crise liée à la Covid-19 rend les Français fébriles.

Mieux vaut prévenir…

Selon le baromètre de l’Insee, paru le mercredi 27 janvier, le moral des Français est en forte baisse, après avoir connu un rebond en décembre dernier.
En janvier, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France va s’améliorer au cours des douze prochains mois a fortement baissé. Les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage progressent nettement.
Les ménages estiment toujours que les prix vont augmenter au cours des douze prochains mois. D’où leur idée qu’il est très opportun de reporter les gros achats et d’épargner. En prévision des vaches maigres à venir. Car si les conséquences sanitaires de la crise auraient pu être pires que ce qu’elles ont été, l’avenir est vu plutôt sombre. 39 % des Français se disent « très inquiets » de la situation économique de la France et 45 % se déclarent également « assez inquiets ».

… avant de guérir

Le désamour envers les politiques ne s’éteint pas.

58 % des Français estiment que le gouvernement n’est pas à la hauteur, l’équipe au pouvoir a mal géré la crise sanitaire. Côté institutions, ça n’est pas plus glorieux. Ceux qui tirent leur épingle du jeu sont les équipes municipales.
Le maire reste la personnalité politique qui inspire le plus confiance aux Français (65 % des sondés). Et le président de la République et le Premier ministre celles qui en inspirent le moins (37 % et 34 %).
Mieux que les partis politiques (à peine 16 %), mais très loin derrière le personnel médical (85 %), les hôpitaux (81 %) et la science (78 %). Autre sujet de méfiance de la part des Français, celui des vaccins contre le Covid-19 : en janvier, pratiquement un tiers des personnes interrogées n'avaient pas l'intention de se faire vacciner. 49 % « envisageaient » de se faire vacciner. 19 % des Français n’ont pas encore pris de décision. Les débats sur le passeport vaccinal pour voyager pourraient changer la donne des réfractaires.

Les médias grands gagnants

Selon le 34e baromètre annuel réalisé par l'institut Kantar pour le quotidien La Croix, la crise du Covid-19 a redonné le goût de l’actualité aux Français.
Ils ne sont plus que trois sur dix à se détourner de l’information (contre quatre l’an passé). Pour autant, une large majorité de Français restent très suspicieux à l'égard de l'indépendance des journalistes et pensent qu'ils ne résistent pas aux pressions politiques ou du pouvoir ou aux pressions de l'argent (environ 60 % ou plus).
Pour eux, la conférence citoyenne pour le climat, les révélations d'abus sexuels dans le monde sportif et le mouvement pour la démocratie en Biélorussie sont les trois événements dont on n'a pas assez parlé. Contrairement au coronavirus. Le Covid-19 a été en une des médias durant 306 des 366 jours de 2020. Même si avec le temps, là encore, la lassitude a gagné, préférant les réseaux sociaux, moins anxiogènes, aux médias traditionnels. Bref, globalement, tout le monde dit ras-le-bol et vivement qu’on passe à autre chose.


Maria Mariana


Partager :