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Bianca Fazi, conseillère territoriale en charge de la santé : «Il faudra vacciner l’ensemble de la population mondiale pour gagner cette course contre le virus»

"Le risque de la pandémie est plus important que les risques éventuels d’effets secondaires suite à la vaccination."
Sur le front pour lutter contre la pandémie depuis le début en mars 2020, l’élue en charge, entre autres, de la santé revient sur cette année douloureuse avant d’évoquer les perspectives à court et moyen terme.

Un an s’est écoulé depuis début de la pandémie.

Quel bilan peut-on tirer de cette période ?


D’un point de vue sanitaire, on aurait pu mieux faire. Nous avons enregistré un trop grand nombre de décès et de patients gravement touchés pour une petite région. On ne connaît pas, en outre, cette maladie en totalité, il se peut qu’il y ait des séquelles chez certaines personnes. Et en plus de l’épidémie qui aurait été encore plus dévastatrice en termes de mortalité sans les périodes de confinement, les dommages collatéraux ont été importants.
Dans le cadre du Plan Blanc, tout ce qui relevait de la médecine conventionnelle a été déprogrammé avec pour conséquences, des patients atteints de pathologie grave fortement impactés (retard dans la prise en charge et pronostic péjoratif pour certains)…

Pour autant, beaucoup restent persuadés qu’un retour à une vie dite normale, c’est-à-dire, celle d’avant mars 2020 n’est plus très loin. Qu’en pensez-vous en tant que médecin ?

Il faudra certainement encore vivre quelques mois de cette façon. Nous comptons beaucoup sur  la vaccination pour faire avancer les choses. Mais ce virus cherche un hébergeur et si une grande partie de la population n’est pas vaccinée et que nous n’arrivons pas à une immunité collective très vite, nous  risquons de devoir faire face à un rebond de l’épidémie avec un virus  qui va muter. C’est un danger.
Il y a tout de même un aspect optimiste. L’exemple d’Israël qui en est à 90 % de vaccination et des hospitalisations et contaminations en baisse très nette le démontre.

Où en est la vaccination aujourd’hui ?


Il semblerait qu’il y ait eu des retards au niveau de l’Europe qui est en  charge d’approvisionner tous les pays. Mais nous avons été assurés que  début avril un deuxième vaccin nécessitant une seule dose sera distribué. L’enjeu des mois à venir sera ensuite d’aller très vite sur la vaccination et sur l’ensemble des personnes. Pour l’heure, 90 % des personnes vivant en Epadh ont été vaccinés, il est en quasiment de même pour les personnes dites à risque. À partir d’avril, nous pourrons vacciner progressivement l’ensemble de la population ce qui nous  permettra d’arriver à une immunité collective et de gagner cette course  contre le virus.

Peut-on craindre les variants, d’autant que la vaccination n’y est pas spécialement adaptée ?

C’est un peu le souci des virologues et des épidémiologistes. C’est la raison pour laquelle la vaccination doit se faire dans le monde entier et pas uniquement sur les pays occidentaux. Il appartient à ces pays d’alimenter les autres continents comme l’Afrique ou les pays les plus reculés d’Asie afin d’arriver à une immunité collective mondiale.

En tant que médecin, vous ne croyez sans doute pas à la théorie du complot ?

Pas le moins du monde ! Le risque de la pandémie est plus important que les risques éventuels d’effets secondaires suite à la vaccination.
Quel pays peutavoir un intérêt dans cette pandémie ?


La Corse est-elle un « bon élève » dans le respect des gestes barrières et des protocoles ?

L’insularité nous protège ce qui est déjà un bon filtre. Les tests comme le green-pass en amont également. Enfin, les gestes barrières sont il est vrai très bien respectés malgré certaines fêtes qui n’étaient pas  autorisées.
Ce n’est pas le moment de se relâcher ! D’autant que le  variant anglais est beaucoup plus contagieux. On constate en outre, qu’avec les gestes barrières, les pathologies virales sont en baisse.
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