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Pénurie de papier toilette : un signe de grande dépendance

Notre pays et ses habitants sont à la merci de multinationales souvent sans scrupiules ....
Pénurie de papier toilette : un signe de grande dépendance

Notre pays et ses habitants sont à la merci de multinationales souvent sans scrupules et de pays politiquement ou diplomatiquement peu recommandables.

Quand une amie m’en a fait part, ma réaction première a été de lui dire : « Il s’agit d’un canular ou d’un fake. Ou d’un poisson d’avril anticipé. » Eh bien non, c’était vrai !
Pour la deuxième fois en un an, un risque de pénurie de papier toilette plane au-dessus de nos cuvettes. Cette fois-ci, la Covid-19 et la panique collective n’y sont toutefois pour rien ! Si elle se produit, la pénurie qui menace ne sera pas due à des achats massifs tels que ceux qui sont survenus au début du premier confinement en mars 2020.

Par ailleurs, aucune ruée vers le PQ dans les grandes surfaces n’a été observée ces temps derniers et les étalages restent bien garnis. Mais quelle sera la cause d’une éventuelle pénurie ? Le responsable sera l’activité Fret maritime ! En effet, un dirigeant du géant industriel brésilien « Suzano Papel e Cellulose », premier producteur mondial de pâte à papier, a fait part sur un chanel US (Bloomberg) de difficultés à transporter par voie maritime ce produit de base indispensables à la fabrication de papier toilette, et de la perspective que cela dure au moins plusieurs semaines.

Ces difficultés résultent d’une conjonction entre le manque de navires et de conteneurs disponibles provoqué par une forte reprise des échanges à l’échelle mondiale, la nature non périssable de la pâte à papier qui permet un report de son acheminement et le fait que les armateurs préfèrent privilégier le transport de marchandises périssables car celui-ci offre des profits bien plus élevés que celui de marchandises ne l’étant pas. Il va sans dire que le blocage d’une partie du trafic maritime mondial durant ces dernier jours, et ce à la suite de l’échouage d’un porte-container sur une rive du canal de Suez, ne va pas arranger les choses.

Nous sommes dépendants

Cela pourrait prêter à sourire.
Mais il n’y a vraiment pas de quoi. Même si je déteste que l’on verse dans la trivialité ou la scatologie, je ne puis m’empêcher d’écrire que cet épisode du trafic maritime rappelle à quel point la délocalisation des productions et la mondialisation débridée des échanges, qui résultent l’une et l’autre de la recherche de profits maximaux, ont pour conséquence de « nous mettre dans la merde ».

En effet, si stocker préventivement quelques rouleaux de papier toilette est faisable et si les fabricants de ces précieuses marchandises auront probablement de quoi voir venir si la pénurie de pâte à papier ne dure que quelques semaines (d’autant que la France est grande productrice), il n’en n’est pas de même pour tout ce que le mondialisme économique et financier contraint à importer.

Les masques que nous portons depuis plusieurs mois sont pour la plupart fabriqués en Chine. Or, à ce jour, la plupart des masques étant encore confectionnés dans ce pax, nous restons dépendants. Les vaccins qui nous manquent cruellement ces dernière semaines sont produits hors de nos frontières et un laboratoire se permet de différer unilatéralement des livraisons.
Or, à ce jour, aucune dose n’étant produite dans notre pays, nous sommes dépendants et le resterons. Il ne s’agit hélas que de deux exemples, parmi tant d’autres, d’une situation qui met la réponse à des besoins vitaux de notre pays et de ses habitants, à la merci de multinationales souvent sans scrupules et de pays politiquement ou diplomatiquement peu recommandables.



Alexandra Sereni
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