• Le doyen de la presse Européenne

A droga fora !

" Mouf " , le plus gros trafiquant de drogue français a été arrêté à Dubai ; un important trafic de drogue a été démantelé entre Marseille et Ajaccio ....
A DROGA FORA !
Toute une économie

« Mouf », le plus gros trafiquant de drogue français a été arrêté à Dubaï ; un important trafic de drogue a été démantelé entre Marseille et Ajaccio... Les coups de filet des trafiquants de drogue rappellent combien les stupéfiants circulent et sont consommés. Core In Fronte a d’ailleurs engagé des actions pour inciter la société corse à se mobiliser contre la drogue, banalisée et très présente sur l’île.

Les marchés du cannabis, de la cocaïne et de l’héroïne sont les trois plus gros marchés de drogues illicites en France. En 2015, le chiffre d’affaires global des drogues illicites (cannabis, cocaïne, héroïne, MDMA/ecstasy, amphétamines) était estimé à 2,34 milliards d’euros. Une estimation qui doit être revue à la hausse compte tenu de la forte augmentation de la prévalence des usages de cocaïne et de cannabis depuis les épisodes de confinement. L'alcool et le tabac sont les substances psychoactives les plus consommées en France. Le cannabis est de loin la substance illicite la plus consommée, 10 fois plus que la cocaïne ou l'ecstasy et 55 fois plus que l'héroïne pour les consommations annuelles. Avec 700 000 usagers quotidiens et 5 millions annuellement, la France est le plus gros consommateur européen de cannabis. Plus exigeants qu’autrefois, ces adeptes de la plante verte recherchent désormais un produit de qualité, issu d’une agriculture biologique. Près de 200 000 disent avoir recours chaque année à l’auto-culture.

Les jeunes, les plus touchés

Chez les usagers de cannabis, la part des plus jeunes est relativement importante. D’après la définition mise en place par l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), l’usage problématique concerne les consommateurs de drogues par voie intraveineuse ou les usagers réguliers d’opiacés, de cocaïne ou d’amphétamines durant l’année. 41 % des consommateurs de cannabis au cours des 12 derniers mois en France (35 % en Europe) en ont un usage problématique. La consommation mensuelle de cannabis place les adolescents français au 2e rang en Europe, et son usage problématique au 1er rang, avec 7,3 % des adolescents concernés (8,3 % des garçons et6,3 % des filles). Le cannabis n’est pas la seule drogue illicite la plus fréquemment utilisée à l’âge de seize ans. En moyenne, 1 à 2 % des jeunes Européens ont déjà fait une fois l’expérience d’une drogue illicite autre que le cannabis. Il s’agit surtout de l’ecstasy (MDMA), du LSD ou d’autres hallucinogènes, de la cocaïne et de l’amphétamine. Depuis 2015, excepté les solvants et le GHB dont l’usage n’a pas vraiment changé, la consommation de ces drogues chez les adolescents d’Europe diminue. Aujourd’hui, les jeunes Français expérimentent plus que les autres Européens la cocaïne (2,7 % contre 1,9 %) et le crack (2,1 % contre 1 %), mais moins le MDMA (1,7 % contre 2,3 %).

Enjeu de la dépénalisation

Le 26 mars a commencé une expérimentation dans 170 hôpitaux de l’hexagone de cannabis à des fins médicales. Ce dispositif concerne3 000 patients. Les produits adressés aux patients vont être fournis gratuitement durant deux ans par les géants du cannabis thérapeutique. Ces entreprises étrangères – la loi française interdit d'exploiter la fleur de cannabis – espèrent que l'expérimentation sera validée pour conquérir un nouveau marché estimé à 700 000 patients. Concrètement, il s’agit de leur livrer du cannabis sous forme de médicament, ou de fleurs séchées à inhaler, pour soigner leurs douleurs. Parmi les personnes sélectionnées pour l’expérience on décompte de nombreux patients atteints de cancer, de maladie neuropathique, d’épilepsie sévère ou encore en soins palliatifs. Contrairement à la marijuana, le cannabis thérapeutique est un produit transformé, issu d’un précieux dosage des molécules de THC et CBD. Aujourd’hui, vingt pays de l’Union européenne autorisent la consommation de cannabis à des fins médicales. Cette expérimentation n’est pas la première étape vers une dépénalisation, le cannabis médical n’ayant rien à voir avec le cannabis récréatif. Aujourd’hui, l’État s’oppose à une dépénalisation du cannabis pour des raisons de santé publique. Un rapport de l’INSERM révèle ainsi que 7 % des consommateurs de moins de 17 ans auraient des problèmes de dépendance à la marijuana et que l’usage des cannabinoïdes (produits de synthèse) augmente, avec de graves risques d’intoxication. D’où l’importance des consultations jeunes consommateurs. Dix structures permettent ces consultations sur l’île.

• Maria Mariana


ESPAD (European School Project on Alcoholand other Drugs): http://www.espad.org/ Usages d'alcool, de tabac et de cannabis chez les adolescents du secondaire en 2018 :https://www.ofdt.fr/publications/collections/periodiques/lettre-tendances/usages-dalcool-de-tabac-et-de-cannabis-chez-les-adolescents-du-secondaire-en-2018-tendances-132-jui
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