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Le projet de future centrale du Ricanto présenté à Ajaccio

2026 la nouvelle centrale électrique
Le projet de future centrale du Ricanto présenté à Ajaccio

La nouvelle centrale électrique du Ricanto qui devrait, si tout va bien, être livrée courant 2026 a été présentée la semaine dernière à l’hôtel Campo Del Oru d’Ajaccio par les différents acteurs d’une concertation publique préalable.


Frédéric Maillard, président d’EDF PEI, Sophie Mourlon, directrice de l’énergie au ministère de la transition écologique, Cédric Dupuis, directeur du projet et Bernard-Henri Lorenzi, l’un des garants du projet, ont présenté les grands axes de la future centrale du Ricanto la semaine dernière à Ajaccio.

Ce projet, dont il est question depuis déjà quelques années, vise à remplacer, on le sait, l’actuelle centrale du Vazziu par une structure plus adaptée aux enjeux de la Corse du XXIe que ce soit en termes de prise en compte de l’environnement, de la transition énergétique et de l’accompagnement sociétal.

Cinq réunions de concertation avec le public ont eu lieu entre le 19 et le 24 avril dernier. La réunion publique de clôture aura lieu le 18 mai prochain,

Filiale du groupe EDF, EDF PEI (Production Electrique Insulaire) exploite déjà quatre centrales moteurs à Lucciana, en Guadeloupe, à la Réunion et en Martinique. « C’est un enjeu très important, explique Frédéric Maillard, la nouvelle centrale sera moderne, performante, respectueuse de l’environnement et génératrice d’emplois. La concertation publique est nécessaire car chacun doit donner son avis. »


Le gaz naturel en combustible principal ?

Inscrit dans le Programme Pluriannuel de l’Energie (PPE) en 2015, ce projet a fait couler beaucoup d’encre. Respectera-t-il l’environnement ? Quel site ? Quel carburant et comment l’acheminer ? Quel coût ? Autant de voiles qui ont été levés à l’exception du dernier (les appels d’offres se poursuivent tant pour la construction que pour l’acheminement du gaz). La nouvelle centrale sera donc située sur le site du Ricanto, la première pierre étant prévue pour début 2023. Elle fournira 160 MW répartis comme suit : un moteur principal (110MW), une turbine à combustion (20 MW) et une unité de stockage (30 MW). Soit tout de même 90 MW de moins que la centrale du Vaziu. « Un besoin qui s’explique par plusieurs facteurs, ajoute le président d’EDF PEI, l’augmentation de la liaison à courant continu Corse-Italie-Sardaigne) mais aussi des ambitions en termes d’énergies renouvelables.

L’interrogation principale concerne le combustible choisi et son acheminement. « Nous avons opté pour le gaz naturel en guise de combustible principal, ajoute le président d’EDF PEI, la biomasse liquide constituera le combustible de secours. »

Concernant l’acheminement, deux solutions restent à l’étude : terminal terrestre ou flottant. Dans les deux cas, deux options très coûteuses mais également préjudiciables pour l’environnement. Même si Sophie Mourlon a botté en touche, justifiant par « le coût n’est pas un problème puisque le projet sera couvert par l’État, via la commission de l’énergie. » D’où le doute d’une alimentation en biomasse liquide. Quand on sait que la gaz naturel favoriserait une baisse de 88 % des oxydes d’azote rejetés actuellement par la centrale du Vaziu, on mesure bien tout l’enjeu du combustible choisi. Sur ce point, les différents intervenants n’ont guère été catégoriques. Une chose est certaine, la centrale du Vaziu sera, elle, déconstruite. Quid de la suite ? Réponse en 2026.
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