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Crise sanitaire : Les femmes trinquent !

Les plus vulnérables sont plus durement impactés que les autres et les femmes figurent en bonne place.
Crise sanitaire : les femmes trinquent !

La crise sanitaire qui nous affecte depuis plus d’un an, ne produit pas l’exception qui confirme la règle : les plus vulnérables sont plus durement impactés que les autres et les femmes figurent en bonne place.

Durant les périodes difficiles, les individus les plus faibles, les plus pauvres, les plus malades, les plus seuls, sont particulièrement touchés et subissent une dégradation de leur situation. La solidarité peut certes atténuer les difficultés économiques, les handicaps, les souffrances physiques, l’isolement. Mais elle a ses limites.
L’inégalité au détriment des plus vulnérables progresse quand la société est en difficulté. La crise sanitaire qui nous affecte depuis plus d’un an, ne produit pas l’exception qui confirme la règle : ils trinquent plus que les autres. Et, parmi ces millions de victimes des effets collatéraux de la Covid 19, les femmes figurent en bonne place. Ceci a dernièrement été exposé aux sénateurs.
En effet, dans le cadre de la Délégation aux droits des femmes du Sénat, ils ont pu prendre connaissance d’un avis du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) soulignant que la pandémie provoque, dans certains cas, jusqu’à 30 ans de recul de l’Egalité femmes-hommes.

Recul dans tous les domaines

Le CESE a relevé de nombreuses évolutions particulièrement négatives. Au sein de la cellule familiale, les confinements ont provoqué une explosion des violences faites aux femmes, aggravé leur charge mentale et accentué à leur détriment les inégalités de répartition des tâches ménagères et familiales. Concernant la santé, 64 % des femmes contre 53 % des hommes ont déclaré avoir renoncé aux soins et il a été relevé une augmentation de 320 %des signalements liés aux difficultés d’accès à l’IVG et à la contraception.
Le CESE a aussi précisé que, concernant le renoncement aux soins, tous les champs de la médecine avaient été impactés avec de graves conséquences telles que des détections de cancer « trop tardives ». Pour ce qui est de l’activité professionnelle, les femmes n’ont pas été mieux loties. Celles en activité ont, bien plus que les hommes, eu recours au congé enfant malade ou à une activité partielle. 25 % d’entre elles, contre 40 % des hommes, ont dit disposer d’une pièce dédiée au télétravail et ont donc dû partager, plus souvent que les hommes, les espaces de travail avec les enfants ou d’autres personnes.
Enfin, l’emploi féminin n’a pas été épargné. Selon l’Institut National Des Etudes Démographique (INED), parmi les femmes dans l’emploi au 1er mars 2020, deux sur trois travaillaient encore deux mois plus tard, contre trois hommes sur quatre.

Quand ça va mal, ça va plus mal pour nous !

Tout cela a conduit le CESE a poser la question suivante : s’il y avait eu plus de femmes au sein du Conseil scientifique (27 %de femmes à ce jour), les prises de décision auraient-elles été différentes ? Sans apporter une réponse affirmative, le CESE a néanmoins estimé que l’on ne pouvait se satisfaire du nombre insuffisant de femmes dans les instances de décision, et préconisé de « rendre la parité obligatoire dans tous les organismes de gestion de crise ».
Après avoir pris connaissance de ces données, il est difficile de ne pas aller dans le sens de la présidente de la Délégation aux droits des femmes du Sénat qui, tout en approuvant la préconisation du CESE, a conclu : « Cette audition montre bien, ce dont on se doutait déjà un peu, que dès qu’il y a une crise, la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes passe au second plan ». Nous voilà édifiées : quand ça va mal, ça va plus mal pour nous !

Alexandra Sereni
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