La Corse a besoin d'imagination pas de cagoules !
La Corse cessera-t-elle un jour de bégayer et de réécrire sans cesse la même histoire ?
La Corse a besoin d’imagination pas de cagoules
La Corse cessera-t-elle un jour de bégayer et de réécrire sans cesse la même histoire ? Pas certain. Le texte des anciens généraux du FLNC à la retraite a été suivi d’une conférence de presse de clandestins, histoire de mettre les points sur les I. Leur très long texte est une salve supplémentaire contre la majorité nationaliste toutes tendances confondues. On aurait donc tendance à croire que c’est un appel à voter pour le seul groupe indépendantiste qui n’a aucune responsabilité au sein de l’exécutif : Core in fronte.
Core in fronte : une organisation militante
Core in fronte possède un atout majeur : cette énergie militante qu’elle semble être la seule à avoir su entretenir au niveau de sa base. La nébuleuse de feu Femu a Corsica, ses acrobaties, ses contorsions parfaitement incompréhensibles pour qui n’étudie les convulsions nationalistes au jour le jour, s’est enkystée et notabilisée.
Malgré la cérémonie lacrymale du serment, le peuple, cet argument permanent de tous les politiques, n’a jamais été convié au festin des nouveaux majoritaires institutionnels.
À l’inverse, Core in fronte, est apparue sur de nombreux fronts de lutte et notamment celui de la spéculation immobilière. On peut ne pas être d’accord avec la logomachie de cette organisation (notamment un discours qui semble figé dans le temps et souvent simpliste), mais force est de constater qu’elle a réussi au fil des années à occuper une place que les autres organisations ont totalement désertée : celle de la mobilisation.
Quand les autres nationalistes n’apparaissaient qu’au travers des institutions qu’elles soient agricoles, électives ou régionales, Core in fronte a su garder intact le désir apparent de la lutte. Intransigeante sur le fond comme sur la forme, elle attire désormais les vieilles moustaches nostalgiques du passé (les généraux en retraite), mais également quelques jeunes, un public qui déserte en général les rangs nationalistes.
De vieilles recettes
Il y a fort à parier que Core in fronte, fort de son intransigeance programmatique et de ce renfort inédit des militants de l’époque héroïque, va marquer des points.
Dans une société où les réseaux sont incontournables, les signatures d’un Pierrot Poggioli, d’un Nanou Battestini ou d’un Paul Quastana vont permettre de gagner des voix sur les talamonistes et les simeonistes en perte de vitesse.
Si Core in fronte sait profiter des dernières semaines de campagne, elle peut remporter des élus qui serviront de relais institutionnels à des actions de terrain. Mais pour vraiment réussir, il faudrait que ces nationalistes comprennent aussi que, lorsqu’on est misérable, l’intransigeance n’est jamais qu’un geste d’orgueil inutile tout au moins si on désire obtenir des résultats.
Si le nationalisme ne veut pas rester un aiguillon ou une force d’appoint, il va lui falloir apprendre à transiger, à cesser de toujours tendre le poing gauche pour menacer l’état et la main droite pour quémander des subventions. Il lui faut réussir, remporter des victoires qui permettront à leur tour d’emporter l’assentiment populaire. Que demandent aujourd’hui les Corses à l’instar de tous les êtres humains ? De la dignité, du travail et de la sécurité.
Partout en Europe, les idéologies seules ne servent plus à gagner un quelconque pouvoir. Les peuples virent à droite, se replient sur les frontières nationales et exigent de l’ordre et de quoi vivre. C’est en quoi la prestation de cet nième avatar du FLNC est non seulement triste, mais contre-productive. Elle laisse une fois encore supposer qu’une poignée de personnes sans visage (à une époque où le masque est roi) peut se substituer à l’évolution de conscience de centaines de milliers de citoyens. Elle perpétue des illusions qui ont déjà échoué en fin du dernier millénaire.
Elle démontre qu’en Corse (comme ailleurs) l’imagination nécessaire pour imaginer un futur dynamique reste coincée quelque part dans les limbes des vieilles idéologies. Jusqu’à maintenant, aucune organisation nationaliste corse n’a réussi à définir un projet de société viable. Elles se sont contentées d’ânnoner les sempiternels discours sur un 18e siècle fantasmé et les vertus supposées de notre peuple. Eh bien, si nous sommes tellement valeureux étonnons le monde en en inventant un nouveau, viable et progressiste au lieu de nous complaire à cuisiner de vieilles recettes qui sentent le passé. Et cela est valable pour toutes les listes qui se présentent à ces élections régionales.
GXC
La Corse cessera-t-elle un jour de bégayer et de réécrire sans cesse la même histoire ? Pas certain. Le texte des anciens généraux du FLNC à la retraite a été suivi d’une conférence de presse de clandestins, histoire de mettre les points sur les I. Leur très long texte est une salve supplémentaire contre la majorité nationaliste toutes tendances confondues. On aurait donc tendance à croire que c’est un appel à voter pour le seul groupe indépendantiste qui n’a aucune responsabilité au sein de l’exécutif : Core in fronte.
Core in fronte : une organisation militante
Core in fronte possède un atout majeur : cette énergie militante qu’elle semble être la seule à avoir su entretenir au niveau de sa base. La nébuleuse de feu Femu a Corsica, ses acrobaties, ses contorsions parfaitement incompréhensibles pour qui n’étudie les convulsions nationalistes au jour le jour, s’est enkystée et notabilisée.
Malgré la cérémonie lacrymale du serment, le peuple, cet argument permanent de tous les politiques, n’a jamais été convié au festin des nouveaux majoritaires institutionnels.
À l’inverse, Core in fronte, est apparue sur de nombreux fronts de lutte et notamment celui de la spéculation immobilière. On peut ne pas être d’accord avec la logomachie de cette organisation (notamment un discours qui semble figé dans le temps et souvent simpliste), mais force est de constater qu’elle a réussi au fil des années à occuper une place que les autres organisations ont totalement désertée : celle de la mobilisation.
Quand les autres nationalistes n’apparaissaient qu’au travers des institutions qu’elles soient agricoles, électives ou régionales, Core in fronte a su garder intact le désir apparent de la lutte. Intransigeante sur le fond comme sur la forme, elle attire désormais les vieilles moustaches nostalgiques du passé (les généraux en retraite), mais également quelques jeunes, un public qui déserte en général les rangs nationalistes.
De vieilles recettes
Il y a fort à parier que Core in fronte, fort de son intransigeance programmatique et de ce renfort inédit des militants de l’époque héroïque, va marquer des points.
Dans une société où les réseaux sont incontournables, les signatures d’un Pierrot Poggioli, d’un Nanou Battestini ou d’un Paul Quastana vont permettre de gagner des voix sur les talamonistes et les simeonistes en perte de vitesse.
Si Core in fronte sait profiter des dernières semaines de campagne, elle peut remporter des élus qui serviront de relais institutionnels à des actions de terrain. Mais pour vraiment réussir, il faudrait que ces nationalistes comprennent aussi que, lorsqu’on est misérable, l’intransigeance n’est jamais qu’un geste d’orgueil inutile tout au moins si on désire obtenir des résultats.
Si le nationalisme ne veut pas rester un aiguillon ou une force d’appoint, il va lui falloir apprendre à transiger, à cesser de toujours tendre le poing gauche pour menacer l’état et la main droite pour quémander des subventions. Il lui faut réussir, remporter des victoires qui permettront à leur tour d’emporter l’assentiment populaire. Que demandent aujourd’hui les Corses à l’instar de tous les êtres humains ? De la dignité, du travail et de la sécurité.
Partout en Europe, les idéologies seules ne servent plus à gagner un quelconque pouvoir. Les peuples virent à droite, se replient sur les frontières nationales et exigent de l’ordre et de quoi vivre. C’est en quoi la prestation de cet nième avatar du FLNC est non seulement triste, mais contre-productive. Elle laisse une fois encore supposer qu’une poignée de personnes sans visage (à une époque où le masque est roi) peut se substituer à l’évolution de conscience de centaines de milliers de citoyens. Elle perpétue des illusions qui ont déjà échoué en fin du dernier millénaire.
Elle démontre qu’en Corse (comme ailleurs) l’imagination nécessaire pour imaginer un futur dynamique reste coincée quelque part dans les limbes des vieilles idéologies. Jusqu’à maintenant, aucune organisation nationaliste corse n’a réussi à définir un projet de société viable. Elles se sont contentées d’ânnoner les sempiternels discours sur un 18e siècle fantasmé et les vertus supposées de notre peuple. Eh bien, si nous sommes tellement valeureux étonnons le monde en en inventant un nouveau, viable et progressiste au lieu de nous complaire à cuisiner de vieilles recettes qui sentent le passé. Et cela est valable pour toutes les listes qui se présentent à ces élections régionales.
GXC