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Des vins corses en immersion pour soutenir un projet environnemental !

Près de 300 bouteilles de vin rouge et blanc issus de vignerons renommés de l'île ont été immergées au large de Bastia la semaine dernière.
Des vins corses en immersion pour soutenir un projet environnemental !


Près de 300 bouteilles de vin rouge et blanc issus de vignerons renommés de l’île ont été immergées au large de Bastia la semaine dernière. Une idée de Gwilherm De Cerval, journaliste-sommelier aidé en cela par Sébastien Rialland (Mare è Gustu). Objectif, laisser ces deux cuvées de vin haut de gamme six mois en immersion et les vendre ensuite au profit de l’association « Mare vivu » qui lutte contre la pollution…

C’est une bien belle histoire à laquelle nous convie Gwilherm De Cerval, sommelier bien connu (il a notamment travaillé au Ritz à Paris!), puis agent de vignerons et chroniqueur pour des émissions culinaires. Le vin est, on l’aura compris, bien plus qu’une passion. Et la Corse ? « J’y viens régulièrement, explique-t-il, et j’y ai de nombreux amis. »

C’est en côtoyant deux d’entre eux, Pierre Ange (association « Mare Vivu) et Sébastien Rialland (patron pêcheur et responsable de « Mare è Gustu ») qu’un projet innovant et ambitieux est né. »

« L’association « Mare Vivu », rajoute-t-il, sensibilise le public à la préservation de l’environnement et à la lutte contre la pollution. La soutenir a été le premier volet du projet. Quant au second, je me suis posé la question de savoir quel serait l’impact de l’eau de mer sur de bons vins corses immergés six mois à 34 mètres de profondeur, avec 4,4 bars de pression et 100 % d’hygrométrie. Le concept existait déjà mais avec du vin de table...Là, on est sur des vins haut de gamme. »



Rendez-vous le 11 novembre à Patrimoniu pour la San Martinu

Convaincu de cette démarche, le sommelier sollicite six grands vignerons insulaires : Antoine-Marie Arena (Patrimoniu), Muriel Guidicelli (Patrimoniu), Nicolas Mariotti-Biondi (Patrimoniu), Mathieu Piazza-Alessandrini (Clos San Quilico, Patrimoniu), Emmanuel Venturi (Clos Venturi, Piedigrisgiu) et Gérard Courrèges (domaine Vacelli, Ajaccio).

Né en novembre dernier, le projet, qui consistait à immerger 24 bouteilles de rouge et 24 de blanc par vigneron (soit 288 bouteilles au final) sans cire mais avec une étiquette spécialement conçue pour résister sous l’eau, s’est mis en place.

« Au préalable, je me suis rendu chez chacun des vignerons pour des séances de dégustation. Nous voulions véritablement réaliser ce projet avec des vins de très grande qualité. Il m’est arrivé, de par mon métier, de goûter des vins techniques mais sans émotions. Avec les vins corses, il se passe quelque chose dans la bouteille.»

Validé par tous et avec une implication de chacun, l’idée s’est concrétisée la semaine dernière. Dimanche 30 mai, Gwilherm, Sébastien et des responsables de chaque vignoble se sont donnés rendez-vous au vieux port de Bastia. Après avoir obtenu, en location, une parcelle sous-marine de 24 m2 connue d’eux seuls bien sûr, ils se sont rendus sur le lieu et cinq plongeurs ont immergé 12 cagettes conçues pour résister à la pression et contenant chacune 24 bouteilles . « Le lieu a été choisi en fonction de la préservation des fonds marins. »

Le précieux nectar sera ainsi immergé durant six mois avant d’être retiré soigneusement. La cuvée sera ouverte le 11 novembre à l’occasion de la San Martinu (patron des vignerons) pour ensuite être vendue à des particuliers à raison de 100 euros la bouteille. « Tous les bénéfices seront reversés à l’association « mare Vivu » pour soutenir sa démarche environnementale et se développer. Il nous faut trouver 288 contributeurs. »

Ce n’est pas « la mer à boire » mais une cause juste qui vaut bien un petit geste…

Philippe Peraut
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