• Le doyen de la presse Européenne

Paule Fattaccioli , Céramiste du quotidien

Pa.ule Fattaccioli crée des pièces singulières, sobres, aux lignes épurées qu'elle qualifie elle- même " d'objets utilitaires, faits pour durer "

Céramiste du quotidien

Dans son atelier, Paule Fattaccioli crée des pièces singulières, sobres, aux lignes épurées qu’elle qualifie elle-même « d’objets utilitaires, faits pour durer ». Derrière cette matière brute, l’énergie d’une femme passionnée. Retour sur uCéramiste du quotidien




Dans son atelier, Paule Fattaccioli crée des pièces singulières, sobres, aux lignes épurées qu’elle qualifie elle-même « d’objets utilitaires, faits pour durer ». Derrière cette matière brute, l’énergie d’une femme passionnn parcours atypique.



Paule reste silencieuse sans se départir de son sourire lumineux et bienveillant. Ses mains entament un ballet autour du pétrissage méthodique de la matière. Le temps s’étire, comme suspendu à cette chorégraphie de gestes lents et précis. Paule est encore une enfant lorsqu’elle quitte Bastelica, son village natal. La famille s’envole pour Paris où elle grandit et exerce durant plus de 20 ans des responsabilités dans différents services de presse française et internationale.

C’est à l’âge de 35 ans que son chemin de vie fait un pas de côté. Son mari, Thibault Jeanson, est photographe professionnel. Il est amené à quitter la France pour rejoindre les États-Unis. Paule sera du voyage. Les contraintes administratives l’obligent un temps à rester sans activité professionnelle. Paule en profite pour découvrir et s’initier à la céramique à la Parsons School of Design de New-York. « Très tôt, raconte la créatrice, j’ai été fascinée par le travail de la terre en lien avec les éléments naturels. Mes origines ne sont jamais très loin ! Mes grands-parents m’ont appris les choses simples de la vie, dans le respect de ce qui nous entoure ». Ce rapport à la sobriété, nous pouvons, spectateurs, le percevoir au travers de ses créations « humbles » qui laissent imaginer une éducation d’un regard premier guidé vers la noblesse de la matière originelle, universelle. Sans doute peut-on y voir également un regard nourri par son oncle, Louis Ambrogi, spécialiste en archéologie subaquatique. Tournées à partir de grès et de porcelaine, les compositions de Paule Fattaccioli sont conçues pour un usage quotidien. Assiettes, bols, pichets donnent le sentiment d’avoir traversé le temps. Comme une trace intemporelle d’un savoir-faire commun à l’humanité entière.

« À l’aube du XXIème siècle, l’engouement pour la céramique en France n’était pas vraiment au rendez-vous, confie Paule. À Paris, il n’a pas été aisé de trouver un atelier où continuer à développer ma pratique. » Pour autant, elle décide de s’y consacrer pleinement à partir de 2014 après son départ du service photographie de « Psychologies magazine ». Elle entreprend de passer son certificat d’aptitude professionnelle (CAP) et suit une formation aux Arts et techniques céramiques de Paris avec Grégoire Scalabre, artiste-sculpteur-céramiste. Durant sept ans, elle enseigne aux amateurs, dans le nouvel atelier-studio du 18ème
arrondissement, comment façonner la terre. « C’est une expérience riche de rencontres et de partages. Je suis contente aujourd’hui de savoir que des vocations y sont nées et que ce lieu a été repris par six de mes anciens élèves » s’enthousiasme-t-elle.

Ses créations, quant à elles, sont remarquées en septembre 2020 au Saint Sulpice Céramique de Paris, manifestation de renom où, depuis trente ans, sont conviés les céramistes les plus prometteurs. Un événement reconduit en 2021 (du 23 au 26 septembre) auquel Paule participera.


Son retour, en 2021, dans la vallée du Prunelli, est une bénédiction. « Notre réinstallation est toute récente
(elle occupe actuellement, au cœur de Bastelica, l’ancien atelier de la créatrice de bijoux, Antoinette Nunzi). J’étais dans l’attente, parfois même soucieuse ! de savoir comment mes réalisations allaient s’inscrire dans cette nouvelle vie. Mais je ne suis vraiment pas déçue ! »

Elle observe aussi la revitalisation du village de son enfance, fort aujourd’hui de 380 habitants et qui compte ces dernières années le retour de trentenaires actifs. Elle contribue à cette nouvelle dynamique en proposant, entre autres, des cours collectifs.

Paule Fattaccioli écrit « toute ma recherche tend vers ce point d’équilibre forcément imparfait »

Pour nous, il rencontre toute sa justesse entre savoir-faire et transmission
­

Anna Massari



Photographies : ©Thibault Jeanson

www.paulefattaccioli.com

Instagram : paule­­­_fattaccioli
Partager :