Crià Dicenu
La Casa Conti présente sa nouvelle exposition du 17 juillet au 24 octobre 2021
Crià Dicenu,
La Casa Conti présente sa nouvelle exposition du 17 juillet au 24 octobre 2021
Consacrée à la création contemporaine féminine insulaire, Crià Dicenu propose une « nouvelle perspective identitaire ».
Au travers des œuvres présentées, Fabien Danesi, commissaire de l’exposition, ose l’expression « pouvoir de métamorphose ». Est-ce à dire qu’il ne peut s’exercer que par les femmes ? Ressenti par tous ? Au-delà de la question très actuelle du Genre, le curateur aspire, dans cette nouvelle exploration, à entraîner le spectateur, considéré au sein d’un collectif, dans un « processus de transformation… signe que le territoire insulaire est bien-sûr loin d’être figé. Et que les sensibilités qui s’y déploient guettent et quêtent des expériences capables de nous toucher, de nous altérer, et de nous faire comprendre que le féminin dont il est question est avant tout l’expression d’une remise en cause des représentations dominantes qui souhaitent toujours se statufier.»
Cinq artistes et un trinôme constituent le cœur de cette manifestation, qui se déroule dans le village d’Oletta durant les trois prochains mois.
Agnès Accorsi, plasticienne polymorphe, présente une vidéo singulière où les images ralenties flirtent avec l’abstraction. Dans ses vidéos, ses peintures et autres techniques, les réalisations de l’artiste transportent le spectateur dans des univers fascinants et énigmatiques où se mêlent les émotions liées à l’enfance et à la féminité.
Alexia Caamano avec Les Phytohumain.e.s, vidéo réalisée en 2020, nous plonge dans une réalité autre, une danse collective aux airs de rituel. Le récit évoque les combats héroïques d’une nouvelle identité, celles de plantes humanoïdes prêtes à affirmer un renouveau.
Barbara Carlotti, compositrice, passe, cette fois-ci, en 2019, derrière la caméra et propose Quatorze ans, comédie musicale qui suit la soirée estivale de trois adolescentes à Poghju di Venacu en 1988 se rendant en discothèque. La réalisatrice transpose ainsi, dans une atmosphere édulcorée, le désir de jeunes filles à l’aube du passage à l’âge adulte.
La contribution du trinôme naît de réflexions et de déambulations entre Ghjacumina Bosseur-Acquaviva, enseignante de langue corse et anthropologue et Lea Eouzan-Pieri, photographe. En collaboration avec Juliette Linossier, naturaliste et spécialiste en bioacoustique, elles portent ensemble un regard sur la société insulaire et le besoin de ré-enchanter un environnement et un collectif. Un travail pensé dans une logique de parcours, toujours en mouvement. Sortir du positionnement du sujet pensant, autocentré ; saisir de nouveaux repères pour revenir à ce que les traditions orales ont véhiculé des siècles durant : tels sont les enjeux du collectif dans la pièce sonore présentée.
Mélissa Epaminondi, architecte et artiste, trace, au travers d’un court-métrage réalisé en 2020, un parallèle entre la Corse et Haïti. Méditerranée et Tropiques s’entrecroisent avec, en voix-off, la lecture des poèmes de John-Antoine Nau, romancier et poète américain francophone.
Enfin, l’artiste Alexandra Villani, qui vit et travaille à Aiacciu, propose quant à elle Quand les asphodèles fanent, vidéo qui met en scène l’artiste elle-même au cœur d’un paysage qui est, depuis plusieurs années, son terrain de recherches : a machja.
Rappelons que la Casa Conti est un lieu dédié à l’art vidéo expérimental. En 2014, cette maison familiale est cédée à la commune par Ange Leccia, artiste plasticien international. La mairie transforme l’espace en lieu d’exposition pour mettre en lumière la création contemporaine tout en privilégiant les liens avec la communauté insulaire. Depuis peu, la Casa Conti étend ses activités tout au long de l’année. Une nouvelle étape venue renforcer la volonté d’Ange Leccia, de son équipe et de ses soutiens, de réaffirmer son attachement au territoire, sa conviction que le village d’Oletta dans le Nebbiu peut être une véritable fenêtre sur le monde.
Anna Massari
Casa Conti – Ange Leccia
Quartier Boccheciampe - D138
20232 Oletta, Haute-Corse
casacontiangeleccia@gmail.com
Photographies : ©Alexia Caamano, Les Phytohumain.e.s, 2020, video négatif noir et blanc, 5’25’’
© salle d’exposition / Casa Conti – Ange Leccia
La Casa Conti présente sa nouvelle exposition du 17 juillet au 24 octobre 2021
Consacrée à la création contemporaine féminine insulaire, Crià Dicenu propose une « nouvelle perspective identitaire ».
Au travers des œuvres présentées, Fabien Danesi, commissaire de l’exposition, ose l’expression « pouvoir de métamorphose ». Est-ce à dire qu’il ne peut s’exercer que par les femmes ? Ressenti par tous ? Au-delà de la question très actuelle du Genre, le curateur aspire, dans cette nouvelle exploration, à entraîner le spectateur, considéré au sein d’un collectif, dans un « processus de transformation… signe que le territoire insulaire est bien-sûr loin d’être figé. Et que les sensibilités qui s’y déploient guettent et quêtent des expériences capables de nous toucher, de nous altérer, et de nous faire comprendre que le féminin dont il est question est avant tout l’expression d’une remise en cause des représentations dominantes qui souhaitent toujours se statufier.»
Cinq artistes et un trinôme constituent le cœur de cette manifestation, qui se déroule dans le village d’Oletta durant les trois prochains mois.
Agnès Accorsi, plasticienne polymorphe, présente une vidéo singulière où les images ralenties flirtent avec l’abstraction. Dans ses vidéos, ses peintures et autres techniques, les réalisations de l’artiste transportent le spectateur dans des univers fascinants et énigmatiques où se mêlent les émotions liées à l’enfance et à la féminité.
Alexia Caamano avec Les Phytohumain.e.s, vidéo réalisée en 2020, nous plonge dans une réalité autre, une danse collective aux airs de rituel. Le récit évoque les combats héroïques d’une nouvelle identité, celles de plantes humanoïdes prêtes à affirmer un renouveau.
Barbara Carlotti, compositrice, passe, cette fois-ci, en 2019, derrière la caméra et propose Quatorze ans, comédie musicale qui suit la soirée estivale de trois adolescentes à Poghju di Venacu en 1988 se rendant en discothèque. La réalisatrice transpose ainsi, dans une atmosphere édulcorée, le désir de jeunes filles à l’aube du passage à l’âge adulte.
La contribution du trinôme naît de réflexions et de déambulations entre Ghjacumina Bosseur-Acquaviva, enseignante de langue corse et anthropologue et Lea Eouzan-Pieri, photographe. En collaboration avec Juliette Linossier, naturaliste et spécialiste en bioacoustique, elles portent ensemble un regard sur la société insulaire et le besoin de ré-enchanter un environnement et un collectif. Un travail pensé dans une logique de parcours, toujours en mouvement. Sortir du positionnement du sujet pensant, autocentré ; saisir de nouveaux repères pour revenir à ce que les traditions orales ont véhiculé des siècles durant : tels sont les enjeux du collectif dans la pièce sonore présentée.
Mélissa Epaminondi, architecte et artiste, trace, au travers d’un court-métrage réalisé en 2020, un parallèle entre la Corse et Haïti. Méditerranée et Tropiques s’entrecroisent avec, en voix-off, la lecture des poèmes de John-Antoine Nau, romancier et poète américain francophone.
Enfin, l’artiste Alexandra Villani, qui vit et travaille à Aiacciu, propose quant à elle Quand les asphodèles fanent, vidéo qui met en scène l’artiste elle-même au cœur d’un paysage qui est, depuis plusieurs années, son terrain de recherches : a machja.
Rappelons que la Casa Conti est un lieu dédié à l’art vidéo expérimental. En 2014, cette maison familiale est cédée à la commune par Ange Leccia, artiste plasticien international. La mairie transforme l’espace en lieu d’exposition pour mettre en lumière la création contemporaine tout en privilégiant les liens avec la communauté insulaire. Depuis peu, la Casa Conti étend ses activités tout au long de l’année. Une nouvelle étape venue renforcer la volonté d’Ange Leccia, de son équipe et de ses soutiens, de réaffirmer son attachement au territoire, sa conviction que le village d’Oletta dans le Nebbiu peut être une véritable fenêtre sur le monde.
Anna Massari
Casa Conti – Ange Leccia
Quartier Boccheciampe - D138
20232 Oletta, Haute-Corse
casacontiangeleccia@gmail.com
Photographies : ©Alexia Caamano, Les Phytohumain.e.s, 2020, video négatif noir et blanc, 5’25’’
© salle d’exposition / Casa Conti – Ange Leccia