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Michel Tomei, la musique dans les gènes

La musique dans les gènes
Michel Tomei
La musique dans les gènes


Âgé de 42 ans, le musicien du groupe Voce Ventu s’est bâti en moins d’une décennie, une solide réputation. Rencontre avec un homme peu ordinaire au parcours atypique…



La Corse est, on le sait, une terre de musiciens et chanteurs. Mais si certains affectionnent plutôt le rôle de la fameuse cigale de la fable, entendons par là qu’ils aiment qu’on leur « brosse le poil », se montrer aux terrasses des cafés ou encore en première page des journaux, d’autres sont d’infatigables travailleurs de l’ombre. Les feux des projecteurs, ce n’est pas vraiment leur truc. Quoiqu’il en dise lui-même, Michel Tomei, musicien du groupe Voce Ventu, s’est fait un nom et bâti une solide réputation dans ce milieu. Il s’apparenterait plutôt, en ce qui le concerne, à la fourmi de la fable. Infatigable travailleur, passionné et dévoué, il ne compte pas les heures. Pour autant, décrocher une interview ou un rendez-vous à but médiatique relève du miracle. « Il reste toujours en retrait et ne veut jamais parler quand la presse nous convie, disent de lui ses amis de « Voce Ventu ». C’est donc un sacré tour de force que de parvenir à évoquer le parcours de ce passionné.


De « Vaghjime » à « Voce Ventu »

« Un parcours banal, avoue-t-il, je ne vois pas ce que l’on peut bien raconter sur moi. Et je déteste par-dessus tout être mis en avant. »

Pourtant, quand on feuillette les pages de sa vie artistique, on y trouve de bien belles perles. Un parcours débuté jeune comme tant d’ados à baigner entre les chansons corses de l’époque (Canta, i Chjami, I Surghjenti…) et les classiques de la pop, folk (Beatles, Led Zeppelin, Clapton). La guitare ? « J’en avais une qui traînait à la maison, ajoute l’intéressé, je balbutiais quelques accords comme tout le monde. Et puis la rencontre de celui qui allait être mon beau-père (Antoine Crescenzi), a tout déclenché. »

Michel Tomei reprend alors sa gratte, bosse dur et fait ses grands débuts avec « Vaghjime » dont il sera l’un des fondateurs à l’automne 1997. Un peu plus tard (2005) et au terme d’une aventure marquée par plusieurs albums, il est à l’origine, avec Mathieu Casanova, un ancien de Vaghjime, de la création d’une autre structure, Primavera, dédiée surtout à la musique sud-américaine. « Une musique qui me parle beaucoup et que j’affectionne particulièrement. »

Un déclic survient. « Le désir de ne faire que de la musique s’est imposé naturellement. »

Michel plaque alors son boulot pour se consacrer essentiellement à sa passion. Un choix peu évident mais qui lui permet de travailler encore plus. C’est alors qu’il est contacté par Fred Poggi, « Capimachja » de Voce Ventu pour intégrer le groupe ajaccien. « Je devais au départ assister Andria Fazi et après son départ je me suis totalement plongé dans le groupe. »


« Monte Gozzi », un studio d’enregistrement

Depuis près d’une dizaine d’années, le musicien fait, s’il collabore encore avec d’autres groupes, partie intégrante de « Voce ventu » participant aux trois derniers albums « Di culori è di sonnii », « Ci serà sempre un cantu » et le dernier « À u ritimu di e sperenze ». S’il ne compose pas, il se charge des accompagnements, notamment sur le dernier album où il a créé l’intro de « Corsica Meia », nouvelle version et donne toujours son avis sur les choix musicaux. Parallèlement il a créé « Monte Gozzi », un studio d’enregistrement « à taille humaine et surtout pour les amis, on en reste à ce niveau. »

La musique, et plus particulièrement la guitare, une véritable passion mais il refuse, avec humilité le terme de guitariste. « Il y a des gens bien meilleurs, je joue de la guitare mais je ne peux pas dire que je suis guitariste. »

Ciarango, flûtes et depuis peu bandjo, le musicien touche un peu à tout. « Il faut une vie pour maîtriser un seul instrument et encore ! Alors, vous pensez, plusieurs ? Je bricole sans plus... »

En attendant d’autres projets, notamment une participation du groupe au prochain « Mezu Mezu », Michel Tomei continue de vivre, même si elle ne nourrit pas toujours son homme, de sa passion. Humilité, talent, passion, un triptyque qui va certainement lui permettre d’ouvrir encore d’autres portes...
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