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Crash de la caravelle Ajaccio- Nice : notre 11 septembre

Le président Emmanuel Macron en Septembre 2019 avait promis la levée du secret -défense

Crash de la caravelle Ajaccio-Nice : notre 11 septembre



Comme beaucoup et plus particulièrement les familles des victimes, je ne croirai une version officielle que si, comme l’a promis le Président Emmanuel Macron en septembre 2019, la levée du secret-défense devient un jour effective.



La Caravelle Béarn immatriculée F-BOHB de la compagnie Air France décolle de l'aéroport Ajaccio-Campo dell'Oro à 10 h 09 à destination de l'aéroport Nice-Côte d'Azur. La première partie du vol s'effectue sans incident et la météo est favorable. Le commandant de bord manifeste par radio une inquiétude à 10 h 28 puis, deux minutes plus tard, signale « des ennuis ». Il s’agit d’un incendie à bord. Le contrôle aérien l'autorise immédiatement à prendre une route directe et prioritaire à destination de l'aéroport Nice-Côte d'Azur. A 10 h 32, le message suivant est émis depuis l’avion : « Nous sommes en vue du sol et en bonne visibilité ». A 10 h 33, un écho radar localise l'appareil à environ 40 km de Nice. Puis plus rien. Des secours sont dépêchés. A 11 h 22, la localisation d’une nappe de kérosène et de débris flottants confirme que l'avion s'est abîmé en mer. 95 personnes se trouvaient à bord. C’est arrivé le 11 septembre 1968. Le souvenir de cette catastrophe n’est pas effacé de notre mémoire collective. Il est d’autant plus gravé en nous que 53 ans après, la vérité sur les causes cette tragédie ne nous a pas encore été livrée. Malgré quatre campagnes de repêchage des débris conduites avec d’importants moyens (même le fameux bathyscaphe L’Archimède a été mis a contribution), malgré l’étude de ces ces débris et de milliers de photos sous-marines par une commission d'enquête pilotée par le Bureau Enquêtes-Accidents » (BEA, actuel Bureau Enquêtes et Analyses) de l'Inspection Générale de l'Aviation Civile20, malgré enfin des dizaines d’années d’enquête judiciaire, nous ne savons toujours pas pourquoi, une belle matinée de fin d’été, La Caravelle Béarn a plonge dans les flots. Aucune des hypothèses officielles ne semble recevable.

La promesse d’Emmanuel Macron

Le rapport final de la commission d’enquête, publié le 14 décembre 1972, a conclu que la cause de l'accident était un incendie survenu à l'arrière de la cabine. Mais l’origine,du sinistre n'a pas été vraiment déterminée. Dysfonctionnement du chauffe-eau des toilettes de la cabine ? Imprudence d'un passager qui aurait jeté un mégot de cigarette dans le récipient des serviettes usagées au niveau des toilettes ? Personne ne croit en ces hypothèses. En revanche, il est fréquemment évoqué la forte probabilité d’une collision avec un missile. Et ce même si l’Etat a toujours affirmé qu'il n'y avait eu aucun tir d'engin de ce type dans la zone de vol de la Caravelle au moment de l'accident. Et ce même si les experts ont assuré que la collision entre un missile et l’avion aurait causé des dommages immédiats et majeurs et que l’appareil n'aurait pu continuer à voler trois à cinq minutes. Je veux bien le croire. Mais de nombreux témoignages étayent la possibilité d’un accident causé par un missile et un juge d’instruction a, en juillet 2019, confié que l’hypothèse de la collision avec un missile devait être prise au sérieux. Alors, comme beaucoup et plus particulièrement les familles des victimes, je ne croirai une version officielle que si, comme l’a promis le Président Emmanuel Macron en septembre 2019, la levée du secret-défense devient un jour effective. Ce n’est pas encore le cas car si celui du crash de la Caravelle Béarn figure parmi les dossiers dernièrement déclassifiés, il manque encore la promulgation du « Projet de loi relatif à la prévention d'actes de terrorisme et au renseignement » pour que ce dossier soit automatiquement communicable. Il serait bon que cela intervienne rapidement pour que les familles des victimes connaissent enfin la vérité sur notre 11 septembre et puissent enfin refermer la page du deuil inachevé et ouvrir celle du souvenir.

Alexandra Sereni



Alexandra Sereni
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