• Le doyen de la presse Européenne

Vignes et vignerons insulaires

Forcément, avec cette pandémie tout est à l’arrêt, sauf les exploitations car la vigne n’en n’a cure, le printemps est bien là et les exploitants sont dans leurs champs parce que la vigne est vivante, elle a besoin de soins.
En cette période difficile, les vignerons insulaires estiment que malgré les reports de charges sociales l’année sera très compliquée économiquement parlant.

Les transports aériens et maritimes sont pratiquement au point mort et les touristes qui débarquaient en cette saison sont absents.

Au Domaine d’Alzipratu à Zilia, Pierre Acquaviva confirme, pas de confinement, le travail s’effectue normalement dans les vignes ils sont environ sept employés. Le problème c’est qu’ils sont à l’entrée de la saison et que avril-mai sont des « gros mois » pour eux. Les restaurateurs avec lesquels ils travaillent sont fermés quant aux particuliers qui viennent habituellement à la boutique, ils ne peuvent se déplacer. A la fin de la saison, ils seront inéluctablement au 1/3 du C.A annuel. Compte tenu de cette situation, dans quelques jours certains salariés notamment ceux de la boutique seront mis au chômage partiel.

Domaine Maestracci à Feliceto, même son de cloches, Camille qui a quatre employés fait tout le travail de bureau, seule avec un enfant en bas âge, reçoit éventuellement les particuliers à la cave qui est ouverte, à cette différence près, c’est que personne ne se déplace même si elle est sur la ligne droite qui mène aux villages et les restaurateurs, eux, sont absents pour cause de fermeture. Bien sûr la vigne est travaillée, elle n’attend pas elle. Les tracteurs retournent la terre et l’entretiennent, mais, et la vente ? Elle pense qu’à la fin, tout cela génèrera de très gros problèmes économiques pour tous.

Le Clos Ornasca à Eccica Suarella. Pour Laëtitia Tolla, avril-mai sont économiquement des gros mois, livraisons aux restaurateurs, à l’étranger, aux particuliers qui viennent à la cave. Cette année, pas de saison mais envie de garder la santé et protéger celle de ses proches. Il est vrai que le climat est à la morosité mais la vigne demande une présence, donc ceux du Clos Ornasca continuent à bosser et acceptent l’endurance en espérant des jours meilleurs. La cave est ouverte du lundi au vendredi, les clients sont reçus un par un avec les gestes barrières, éventuellement des livraisons peuvent être faites à la demande.

Domaine de Pratavone à Cognocoli Monticchi, idem. Seulement Mme Courrèges est à cent pour cent pour le confinement et l’endettement du gouvernement, s’il permet de sauver tous les français ou presque. Nous allons le payer et très cher, mais tant pis si les français survivent. Neuf personnes sont en demi chômage partiel, leur salaire est maintenu, tant qu’elle pourra le faire financièrement Mme Courrèges complètera les allocations chômage, les autres salariés travaillent dans la vigne. Il n’en reste pas moins, ainsi qu’elle le dit, avril-mai juillet et août sont de gros mois pour travailler avec les restaurateurs, mais elle reste d’accord pour le confinement. Les salons, les foires tout cela reprendra un jour, le printemps est là, les papillons, les oiseaux qui finalement ont un ciel beaucoup plus calme sont là eux aussi, alors pourquoi l’humanité disparaitrait-elle ? Il faut de la discipline et tout le monde s’en sortira. La cave est ouverte du lundi au vendredi tous les matins avec toutes les précautions d’usage. Après tout, ce qui est perdu est perdu mais il ne faut jamais regarder en arrière, ça ne sert à rien. Ce qu’il faut faire c’est avancer et ça l’homme le fait depuis longtemps. Il y a eu tant de drames, de guerres, de peines qu’il a surmontés, il faut faire confiance en l’avenir. Les exploitations ne sont pas à l’arrêt, la vie de la nature continue. Que les êtres humains apprennent un peu de ce qui leur arrivent en ce moment, qu’ils tournent une page, ce sera bénéfique pour leur avenir et celui de la planète
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