• Le doyen de la presse Européenne

Foutue humanité !

Changer radicalement ou disparaître....

Foutue humanité !


Au cours du XVIIIe siècle, la France a ouvert une brèche lumineuse dans une Europe monarchiste et absolutiste en façonnant l’idéologie des Lumières. Le bonheur de l’homme arriverait par la porte du progrès technique. Au XIXe puis au XXe siècle, la révolution industrielle permit d’incontestables avancées techniques et médicales mais aussi d’atroces conflits. Cela s’accompagna de deux conceptions de l’avenir. La première était issue du protestantisme : le travail devait primer sur les plaisirs, mais procurer des profits pour entretenir sa dynamique. C’était le capitalisme. La seconde, plus messianique, prédisait une sortie de l’Égypte du profit vers une terre promise : le socialisme. Le nouveau peuple élu était le prolétariat. Force est de constater en ce début de XXIe siècle que les deux façons d’agir et de penser ont abouti à une destruction de notre propre écosystème, nous condamnant à changer radicalement ou à disparaître.

La 26 COP ou comment faire du surplace

 « La clé de notre action collective est que dans les jours qui viennent, avant la clôture de cette COP, il puisse y avoir suffisamment d’engagements pour revenir au 1,5 degré », a déclaré Emmanuel Macron lors de l’ouverture de la COP26 à Glasgow. Le chiffre 26 signifie que nous en sommes à la 26e conférence planétaire sur le climat et qu’en 26 ans, la situation est devenue dramatique faute de résultats. Le président français parle de revenir à 1,5 ° alors que ne pas y arriver était la mission de la précédente conférence sur le climat. Difficile d’être optimiste quand on constate qu’aucune décision précise n’a été prise par les dirigeants de cent pays sinon de s’engager contre la déforestation et à ralentir les émanations de méthane.
Or que constate-t-on dans la réalité  ? Les pays qui émettent 40 % des destructeurs d’ozone ne sont pas présents à cette réunion qualifiée « de la dernière chance » par les scientifiques. On entend des représentants du Brésil et du Congo, massacreurs de forêts primaires jurer la main sur le cœur qu’en 2030 on ne touchera plus un seul arbre. Au jour d’aujourd’hui, les forêts reculent d’une surface équivalente à 27 terrains de football chaque minute. Dramatique paradoxe : l’humanité est de plus en plus riche et de plus en plus nombreuse donc de plus en plus consommatrice. Prétendre qu’on va tout arrêter en 2030 est une sinistre plaisanterie, car, à cette date, si une immense catastrophe n’a pas ramené à la raison l’humanité, les besoins seront plus grands que ceux actuels. Alors pour promettre on promet… Ò ce qui avait déjà été promis il y a dix ans.
 Du méthane partout

Une nouveauté portant, mais une nouveauté terrible. Longtemps absent de l’ordre du jour des grands sommets sur le climat, le méthane est désormais au centre de la lutte contre le dérèglement climatique. Mardi 2 novembre, à la 26e conférence mondiale sur le climat (COP26) de Glasgow, 97 États ont rejoint un « pacte global pour le méthane », une initiative des États-Unis et de l’Union européenne pour s’attaquer à ce polluant très puissant. La France, l’Allemagne, l’Argentine, l’Arabie saoudite, le Canada, le Brésil, les États-Unis, l’Indonésie, l’Irak ou encore le Royaume-Uni se sont engagés à réduire les émissions mondiales de ce gaz à effet de serre d’au moins 30 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2020. Il s’agit du premier engagement politique mondial en la matière.
Ce gaz est produit par les émanations telluriques causées par la disparition du sol gelé et de la fonte des glaciers himalayens. Mais il a aussi pour cause les mines de charbon notamment celles de la Chine et les forages insensés menés par les États-Unis. Enfin 40 % de ce gaz — 25 % plus destructeur d’ozone que le CO2 — provient du pet des bovins dont le nombre croît exponentiellement à cause de la consommation de viande. Pour résumer, la quasi-totalité du méthane provient directement ou indirectement de l’activité humaine. Qui peut croire une seconde qu’en l’état actuel de la situation, les hommes vont renoncer au chauffage, au refroidissement, à la viande, aux constructions immobilières tant que le sol ne se dérobera pas sous leurs pieds ? Il s’en suivrait des soulèvements populistes qui immoleraient les acteurs d’un tel changement. La montée actuelle des néo-fascismes en est hélas l’illustration. Pour imposer une telle révolution, il faudrait sacrifier en premier lieu le maigre confort des plus nombreux et donc des plus pauvres. Mais il paraît qu’il faut continuer d’espérer.

 Des solutions d’attente

Foutue humanité qui scie la branche sur laquelle elle est assise et se demande comment appliquer un sparadrap sur l’entaille qu’elle a créée. On parle de huit milliards de dollars mis sur la table pour arrêter la machine infernale. La belle affaire ! La France a dépensé 270 milliards d’euros durant la crise de la COVID.
Conclusion : la génération du baby-boom (la mienne) laisse à ses petits-enfants un héritage auquel ils ne peuvent même pas renoncer.

 GXC
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