Football : ACA / E parchì micca noi ?
Leader de Ligue 2 à mi-championnat, l'ACA a d'ores et déjà accompli à une poignée de points près, l'objectif premier qui était le maintien.
ACA : È parchì micca noi ?
Leader de Ligue 2 à mi-championnat, l’ACA a d’ores et déjà accompli à une poignée de points près, l’objectif premier qui était le maintien. Mais avec 38 unités au compteur au terme du cycle aller, une défense de fer, un fond de jeu séduisant et un état d’esprit de guerrier, les ambitions peuvent être légitimement revues à la hausse…
« Parchì micca noi ? ». C’était le slogan du regretté Michel Moretti à l’aube de la saison 2001-2002 sous la houlette de Rolland Courbis. Une saison marquée, comme chacun le sait, par le retour du club en première division trois décennies après l’époque glorieuse de 1968. Vingt ans plus tard, on est logiquement en droit de se poser la même question au vu du bilan présenté par les « bianchi è rossi » à mi-parcours. Un titre, certes, honorifique, de champion d’automne, le premier pour le club ajaccien, mais qui témoigne de la qualité de ce groupe. Les chiffres parlent, du reste, d’eux-mêmes : 38 points, soit deux de moins qu’en 2021 (ils pourraient en compter 40 si le but inscrit face à Niort n’avait pas été injustement refusé), une victoire de plus (11), un nul de moins (5), autant de défaites (3), une attaque moins prolifique (20 contre 27 en 2002), mais une défense de fer (8 buts encaissés et 13 clean sheets)...
Bref, un parcours qui ressemble beaucoup à celui d’il y a vingt ans. Pour autant, Olivier Pantaloni, l’entraîneur ajaccien, refuse de s’emballer. « Le bilan à mi-parcours satisfait amplement, précise-t-il, dans la mesure où nous sommes en tête. On est parti sur la base d’un maintien rapide avec un plan de jeu précis que tous les joueurs respectent à la lettre. Aujourd’hui, on est en tête et on le savoure mais le chemin est encore très long. Nous n’allons pas pour autant changer notre fusil d’épaule. On prendra les matchs un après l’autre et on fera les comptes en fin d’exercice. Pas question d’annoncer quoique ce ce soit... »
Des stats impressionnantes
Pour autant, et même si le footballeur n’affectionne pas particulièrement les statistiques, il est certain qu’un petit clin d’oeil sur les exercices écoulés inciterait plutôt à l’optimisme.
Depuis en effet, la saison 2001-2002, le champion d’automne est régulièrement monté à l’étage au-dessus. Faut-il y voir un signe ? « La saison est encore longue, tempère l’entraîneur ajaccien qui a franchi la barre des 400 matchs sur le banc ajaccien, pour nous, l’objectif consiste à travailler sur nos principes de jeu, ce sont eux qui nous font avancer. Il est vrai que l’on va s’efforcer de rester le plus longtemps possible en haut mais on ne se met aucune pression. Les autres équipes vont certainement se renforcer. Celles qui ont annoncé la couleur ont une obligation de résultat, pas nous. Si on perd un match, ce qui va forcément arriver, on repartira au combat la semaine d’après. »
Une défense de fer
Le parcours de l’ACA, meilleure équipe à domicile (7 victoires, deux nuls, une défaite), quatrième à l’extérieur (4 victoires, 3 nuls et 2 défaites) semble toutefois impressionnant et à la fois rassurant. Soulignons, à cet effet, que les Ajacciens sont rarement passés à côté de leur sujet à l’exception de leur déplacement à Furiani. « Le groupe a été peu remanié durant l’intersaison, ajoute Pantaloni, c’est sans doute la raison d’une grande cohésion qui s’est installée rapidement. Nos principes de jeu ont été travaillés et nous permettent d’avancer. Le travail a porté ses fruits. Mais pas question de se reposer sur nos lauriers... »
Des principes de jeu qui permettent à l’ACA de se doter d’une défense qui constitue son point fort avec, à la clé, 13 clean-sheets ce qui en fait avec 8 buts encaissés, l’une des meilleures défenses européennes toutes proportions gardées. « On a conservé les mêmes joueurs en s’attachant à renforcer le système défensif avec l’apport d’Oumar Gonzalez qui constitue une recrue de poids. Mais je pense aussi à Chaker Alhadhur et Clément Vidal qui n’ont pas eu beaucoup de temps de jeu mais qui donnent entière satisfaction dès qu’ils rentrent. La solidarité et l’état d’esprit du groupe sont aussi des signes encourageants. »
Mais pour s’efforcer de tenir la route lors du cycle retour, de surcroît face à des grosses pointures qui vont chercher se renforcer, l’ACA sera quelque peu dans le dur avec la blessure de Bevic Moussiti-Oko, out sans doute jusqu’en avril prochain et les absences de Mohamed Youssouf, Chakher Ahlhadur, Cyril Bayala et Jean Botué tous partis à la CAN.
« Si nous avons l’opportunité d’engager un attaquant supplémentaire sous forme de prêt, ce sera une bonne chose mais out dépendra des finances. En outre, ce doit être un joueur capable d’apporter réellement un plus. Si c’est juste pour grossir l’effectif... »
Deux mois décisifs
S’appuyer sur l’existant, les valeurs et les qualités de ce groupe, tel est l’objectif du staff technique qui misera, comme il le fait depuis le début de la compétition, sur la carte « jeune ». « C’est l’ADN du club, poursuit le coach « biancu è rossu », la formation donne, pour l’heure, de bons résultats à l’image des frères Matteo et Lisandru Tramoni partis en Italie, François-Joseph Sollacaro, Mounaïm El Idrissy, Jean Botué, Yanis Cimignani Ou Ghjuvà Emmanuelli cette saison. On ne pourra pas conserver nos meilleurs éléments. Mais réaliser une plus-value qui va permettre au club de se pérenniser dans le monde professionnel. C’est un travail d’équipe qui commence au niveau des plus jeunes et s’achève avec les pros. »
Pas de pression, certes, mais avec sept matchs en deux mois dont la réception d’Auxerre et les déplacements à Sochaux et au Paris FC. L’ACA aura fort à faire. Pour le reste, wait and see disent les Anglais. Il n’empêche qu’avec des buts dans le money time, des scénarios qui sourient (ACA-Sochaux, ACA-PFC, Le Havre-ACA), une ambiance sereine qui règne du côté du stade François Coty, des principes de jeu qui tiennent la route et une osmose avec un public de plus en plus nombreux, que ACA-Toulouse du 14 mai prochain pourrait être celui de l’apothéose pour une bande de copains qui n’est pas sans rappeler celles de 2001-2002 et 2010-2011. Jamais deux sans trois ?
Philippe Peraut
Leader de Ligue 2 à mi-championnat, l’ACA a d’ores et déjà accompli à une poignée de points près, l’objectif premier qui était le maintien. Mais avec 38 unités au compteur au terme du cycle aller, une défense de fer, un fond de jeu séduisant et un état d’esprit de guerrier, les ambitions peuvent être légitimement revues à la hausse…
« Parchì micca noi ? ». C’était le slogan du regretté Michel Moretti à l’aube de la saison 2001-2002 sous la houlette de Rolland Courbis. Une saison marquée, comme chacun le sait, par le retour du club en première division trois décennies après l’époque glorieuse de 1968. Vingt ans plus tard, on est logiquement en droit de se poser la même question au vu du bilan présenté par les « bianchi è rossi » à mi-parcours. Un titre, certes, honorifique, de champion d’automne, le premier pour le club ajaccien, mais qui témoigne de la qualité de ce groupe. Les chiffres parlent, du reste, d’eux-mêmes : 38 points, soit deux de moins qu’en 2021 (ils pourraient en compter 40 si le but inscrit face à Niort n’avait pas été injustement refusé), une victoire de plus (11), un nul de moins (5), autant de défaites (3), une attaque moins prolifique (20 contre 27 en 2002), mais une défense de fer (8 buts encaissés et 13 clean sheets)...
Bref, un parcours qui ressemble beaucoup à celui d’il y a vingt ans. Pour autant, Olivier Pantaloni, l’entraîneur ajaccien, refuse de s’emballer. « Le bilan à mi-parcours satisfait amplement, précise-t-il, dans la mesure où nous sommes en tête. On est parti sur la base d’un maintien rapide avec un plan de jeu précis que tous les joueurs respectent à la lettre. Aujourd’hui, on est en tête et on le savoure mais le chemin est encore très long. Nous n’allons pas pour autant changer notre fusil d’épaule. On prendra les matchs un après l’autre et on fera les comptes en fin d’exercice. Pas question d’annoncer quoique ce ce soit... »
Des stats impressionnantes
Pour autant, et même si le footballeur n’affectionne pas particulièrement les statistiques, il est certain qu’un petit clin d’oeil sur les exercices écoulés inciterait plutôt à l’optimisme.
Depuis en effet, la saison 2001-2002, le champion d’automne est régulièrement monté à l’étage au-dessus. Faut-il y voir un signe ? « La saison est encore longue, tempère l’entraîneur ajaccien qui a franchi la barre des 400 matchs sur le banc ajaccien, pour nous, l’objectif consiste à travailler sur nos principes de jeu, ce sont eux qui nous font avancer. Il est vrai que l’on va s’efforcer de rester le plus longtemps possible en haut mais on ne se met aucune pression. Les autres équipes vont certainement se renforcer. Celles qui ont annoncé la couleur ont une obligation de résultat, pas nous. Si on perd un match, ce qui va forcément arriver, on repartira au combat la semaine d’après. »
Une défense de fer
Le parcours de l’ACA, meilleure équipe à domicile (7 victoires, deux nuls, une défaite), quatrième à l’extérieur (4 victoires, 3 nuls et 2 défaites) semble toutefois impressionnant et à la fois rassurant. Soulignons, à cet effet, que les Ajacciens sont rarement passés à côté de leur sujet à l’exception de leur déplacement à Furiani. « Le groupe a été peu remanié durant l’intersaison, ajoute Pantaloni, c’est sans doute la raison d’une grande cohésion qui s’est installée rapidement. Nos principes de jeu ont été travaillés et nous permettent d’avancer. Le travail a porté ses fruits. Mais pas question de se reposer sur nos lauriers... »
Des principes de jeu qui permettent à l’ACA de se doter d’une défense qui constitue son point fort avec, à la clé, 13 clean-sheets ce qui en fait avec 8 buts encaissés, l’une des meilleures défenses européennes toutes proportions gardées. « On a conservé les mêmes joueurs en s’attachant à renforcer le système défensif avec l’apport d’Oumar Gonzalez qui constitue une recrue de poids. Mais je pense aussi à Chaker Alhadhur et Clément Vidal qui n’ont pas eu beaucoup de temps de jeu mais qui donnent entière satisfaction dès qu’ils rentrent. La solidarité et l’état d’esprit du groupe sont aussi des signes encourageants. »
Mais pour s’efforcer de tenir la route lors du cycle retour, de surcroît face à des grosses pointures qui vont chercher se renforcer, l’ACA sera quelque peu dans le dur avec la blessure de Bevic Moussiti-Oko, out sans doute jusqu’en avril prochain et les absences de Mohamed Youssouf, Chakher Ahlhadur, Cyril Bayala et Jean Botué tous partis à la CAN.
« Si nous avons l’opportunité d’engager un attaquant supplémentaire sous forme de prêt, ce sera une bonne chose mais out dépendra des finances. En outre, ce doit être un joueur capable d’apporter réellement un plus. Si c’est juste pour grossir l’effectif... »
Deux mois décisifs
S’appuyer sur l’existant, les valeurs et les qualités de ce groupe, tel est l’objectif du staff technique qui misera, comme il le fait depuis le début de la compétition, sur la carte « jeune ». « C’est l’ADN du club, poursuit le coach « biancu è rossu », la formation donne, pour l’heure, de bons résultats à l’image des frères Matteo et Lisandru Tramoni partis en Italie, François-Joseph Sollacaro, Mounaïm El Idrissy, Jean Botué, Yanis Cimignani Ou Ghjuvà Emmanuelli cette saison. On ne pourra pas conserver nos meilleurs éléments. Mais réaliser une plus-value qui va permettre au club de se pérenniser dans le monde professionnel. C’est un travail d’équipe qui commence au niveau des plus jeunes et s’achève avec les pros. »
Pas de pression, certes, mais avec sept matchs en deux mois dont la réception d’Auxerre et les déplacements à Sochaux et au Paris FC. L’ACA aura fort à faire. Pour le reste, wait and see disent les Anglais. Il n’empêche qu’avec des buts dans le money time, des scénarios qui sourient (ACA-Sochaux, ACA-PFC, Le Havre-ACA), une ambiance sereine qui règne du côté du stade François Coty, des principes de jeu qui tiennent la route et une osmose avec un public de plus en plus nombreux, que ACA-Toulouse du 14 mai prochain pourrait être celui de l’apothéose pour une bande de copains qui n’est pas sans rappeler celles de 2001-2002 et 2010-2011. Jamais deux sans trois ?
Philippe Peraut