Recherche main d'oeuvre désespérément
Explosif ! nous sommes au bord du " clash " avec des employeurs qui menacent de descendre dans la rue pour manifester.
RECHERCHE MAIN D’ŒUVRE DÉSESPÉREMMENT
Explosif ! Nous sommes au bord du « clash » avec des employeurs qui menacent de descendre dans la rue pour manifester.
On est dans le domaine de l’absurdité, le chômage règne en maître et les employeurs ne trouvent pas de salariés en dépit des annonces sur Pôle Emploi et Indeed qui ne mènent à rien.
Un résumé de la situation du nord au sud et de l’est à l’ouest de Kalliste du ras le bol des employeurs qui offrent des emplois et sont le vivier économique de l’île.
Certains ont reproché aux boulangers-pâtissiers et traiteurs de s’être adaptés à la situation Covid proposant aux clients en activité salades et autres sandwiches alors que dans le même temps, des restaurateurs pratiquaient « le click and collect ». N’empêche que ce fut malgré tout une source de conflits inutiles entre commerçants à la réouverture des commerces.
Île-Rousse, restaurant Le Rubica
Le Rubica une petite entreprise familiale qui existe depuis de nombreuses années qui a toujours très bien travaillé, mais décline de façon alarmante depuis la pandémie. Un établissement où ils étaient nombreux travaillant sept jours sur sept il y a trois ans. Doumé le responsable dit qu’il est resté fermé 9 mois, il n’a pas fait de « vente à emporter ». Ceux qui n’ont pas fermé à l’époque le pratiquent encore mais pour lui tout ça est aléatoire. Aujourd’hui c’est devenu trop dur pour les restaurateurs, les codes ont changé depuis l’arrivée de tous ces virus, même les personnels des bureaux ne viennent plus déjeuner, ils se font livrer quand ils ne sont pas en télétravail. À présent, ils ont pris l’habitude d’acheter à la « boulange ». Au restaurant, il y a un cuisinier, la maman Ginette et Doumé le midi uniquement. Le restaurant n’est plus ouvert le soir sauf cas extrêmes les samedis, s’il y a une demande importante de convives. Vers 14 h lorsque le cuisinier s’en va, Doumé se retrouve seul, pour rien comme il dit, il n’y a personne. Il attend 18 h la fermeture des magasins alentours et ferme lui aussi. C’est triste à voir ! Pour sûr qu’il n’a plus de problèmes de manque de personnel mais ça n’est pas mieux pour autant.
La Casincaise
La réaction d’Emmanuel, il est dans le même cas que ses confrères. Ras le bol, La Casincaise fait des propositions d’emplois chez Pôle Emploi, personne ne se présente. Il recherche des manutentionnaires, des chauffeurs… Les étudiants en contrat d’apprentissage ont des emplois du temps faits en fonction du milieu scolaire, pas de l’entreprise qui fait l’effort de les prendre. Ça désorganise tout le système de l’entreprise et ne permet pas une bonne insertion professionnelle. Emmanuel a très peur de la saison qui arrive, peur de ne pas avoir le personnel nécessaire. Ça devient dramatique, on est dans une nébuleuse qui s’étend avec une vitesse d’expansion angoissante.
Boulangerie-Pâtisserie les 7 Ponts, Ajaccio
L’établissement existe depuis plus d’une dizaine d’années, la responsable Laurine est excédée normalement l’effectif est d’une dizaine d’employés, Ils sont situés route d’Alata-Villanova-Cinarca et font snack. Au niveau fabrication tout le monde est présent, le boulanger, la pâtissière et le viennoisier, 99 % des produits proposés sont faits maison et non surgelés. Mais pour cela il faut un personnel compétent comme ceux de la fabrication qui aiment leur métier et possèdent surtout une grande conscience professionnelle. C’est pour la vente qu’il y a problème. Un vendeur (se) ne tient pas, c’est trop tôt le matin, c’est trop tard le soir, c’est fastidieux… L’établissement fournit également des collectivités, il est resté ouvert lorsque les restaurants ont fermé et a suppléé en sandwiches, plats préparés et autres les personnes qui travaillaient, notamment les ouvriers… Selon les propos de Laurine, les vendeurs s’en fichent complètement aujourd’hui ils sont en boulangerie, dans 8 jours ils seront serveurs dans un bar etc. ils font le « turnover » ou encore ils préfèrent rester au chômage bien calfeutrés à la maison. C’est une situation intolérable qui met en danger une entreprise et une équipe, parce que les autres ne peuvent plus prendre leurs congés et se reposer. Autrefois un employé, un ouvrier faisait toute sa carrière dans une entreprise ça permettait de créer un tissu relationnel aujourd’hui tout fout le camp à cause des aides et des subventions. C’est trop facile de planter le patron du jour au lendemain et les copains de travail en prennent un coup. Actuellement en plus des vendeurs, Laurine recherche à corps et à cris une secrétaire-comptable. Impossible d’en trouver une malgré toutes les demandes réitérées à Pôle Emploi !!
Evelyne, deux salons de coiffure et deux magasins de fleurs, Ajaccio
Le premier dans la galerie de Géant Casino 30 ans d’existence, le second tout récent dans le grand Leclerc de Baleone presque 100 m². Les salons ont été victimes aussi des fermetures comme les autres. A la réouverture, sur rendez-vous gel et gestes barrières pour l’accueil des clients. L’équipe s’organise deux coiffeurs le matin, deux l’après-midi. Tout marche trop bien quand brutalement l’effectif se réduit en coiffeurs et esthéticiennes. A ce jour il ne reste plus qu’une esthéticienne qui se « répand » sur les deux salons tous les deux jours. Chez les fleuristes idem, ils sont trois. L’une prend ses congés, sa collègue se fait « porter pâle » le même jour pour cause de Covid. Or la première avait déjà pris l’avion pour se rendre sur le continent dans sa famille, résultat un magasin sur deux est fermé. Evelyne est furieuse, comment investir et développer une entreprise dans ces conditions ?
Sylvie
Un modeste salon de coiffure à Petreto-Bicchisano ouvert les vendredis et samedis, les autres jours elle coiffe à domicile sur Ajaccio. Elle non plus ne parvient pas à trouver une coiffeuse pour l’aider au magasin, parce que dans le Valinco elle se rend aussi à domicile et ne peut être présente au salon. Une chance l’esthéticienne qui est parfaite et toujours présente, mais elle cherche désespérément un coiffeur. Si elle n’en trouve pas elle fermera peut-être le petit salon de Petreto dommage.
Tout Faire Ajaccio
Emmanuel Simongiovanni est « remonté ». On nous reproche d’embaucher des continentaux mais on est bien obligés. Malgré les offres d’emploi rien ne convient ni le salaire, ni les horaires. Dans l’entreprise on a besoin de commerciaux, d’agents multi tâches, de chefs de secteur… la liste est longue. En un mot comme en cent, si quelqu’un tape à sa porte pour lui demander du travail, il l’embauche tout de suite. Malheureusement, il a l’impression très nette que l’ambition des gens aujourd’hui c’est être derrière un camion-poubelle à 2000 €/mois ou alors rester bien tranquillement avec son RSA à la maison.
Super U - Sagone Resort
Eric le gestionnaire est perplexe. Au Super U il y a une équipe sérieuse sur laquelle il peut compter depuis des années, en revanche la nouvelle saison pose toujours problème au niveau effectif quand il fait des offres d’emplois saisonniers, surtout au camping. À son plus grand regret, il accepte des gens venus d’ailleurs, pas toujours compétents, mais il faut faire avec... C’est pénible parce qu’on ne peut se projeter pour l’avenir.
LE CÔTÉ POSITIF
La brasserie Îsula Rossa
Christophe est en plein travaux pour une embellie de son lieu d’accueil. L’équipe est parfaite il peut compter sur tous, chacun peut prendre son repos à tour de rôle et cela a permis l’expansion de l’établissement.
Brasserie le Trou dans le mur, Ajaccio
Chez François tout marche comme sur des roulettes l’ambiance est excellente. Il va se « payer » le luxe de prendre quelques semaines de congés avec son équipe et rouvrira à la mi-mars. Il est certain que ce seront toujours les petits qui trinqueront parce que l’effectif y est plus réduit que celui des grosses entreprises qui ont un vivier important de salariés.
Qu’est-ce donc que cette mentalité ? Même diplômé il faut bien manger, payer un loyer avoir la fierté de ne pas être un boulet à la charge de sa famille, des autres. On peut commencer par un boulot peu reluisant et trouver mieux par la suite. Cette pandémie semble avoir donné des idées aux profiteurs, on a parfois l’impression qu’il y a des covids diplomatiques, c’est grave parce qu’il ne faut pas faire l’amalgame mais il n’en reste pas moins qu’il y a un défaut dans la cuirasse qui met tout le monde en danger. L’exclusion est une pauvreté insidieuse qui prive les hommes des moyens d’agir et les réduits à la dépendance totale. Les bénéficiaires du RSA n’ont pas droit au crédit, ni au découvert bancaire. Ceux qui se gargarisent d’avoir le RSA devraient s’en souvenir.
Propos recueillis par D. Campinchi
Explosif ! Nous sommes au bord du « clash » avec des employeurs qui menacent de descendre dans la rue pour manifester.
On est dans le domaine de l’absurdité, le chômage règne en maître et les employeurs ne trouvent pas de salariés en dépit des annonces sur Pôle Emploi et Indeed qui ne mènent à rien.
Un résumé de la situation du nord au sud et de l’est à l’ouest de Kalliste du ras le bol des employeurs qui offrent des emplois et sont le vivier économique de l’île.
Certains ont reproché aux boulangers-pâtissiers et traiteurs de s’être adaptés à la situation Covid proposant aux clients en activité salades et autres sandwiches alors que dans le même temps, des restaurateurs pratiquaient « le click and collect ». N’empêche que ce fut malgré tout une source de conflits inutiles entre commerçants à la réouverture des commerces.
Île-Rousse, restaurant Le Rubica
Le Rubica une petite entreprise familiale qui existe depuis de nombreuses années qui a toujours très bien travaillé, mais décline de façon alarmante depuis la pandémie. Un établissement où ils étaient nombreux travaillant sept jours sur sept il y a trois ans. Doumé le responsable dit qu’il est resté fermé 9 mois, il n’a pas fait de « vente à emporter ». Ceux qui n’ont pas fermé à l’époque le pratiquent encore mais pour lui tout ça est aléatoire. Aujourd’hui c’est devenu trop dur pour les restaurateurs, les codes ont changé depuis l’arrivée de tous ces virus, même les personnels des bureaux ne viennent plus déjeuner, ils se font livrer quand ils ne sont pas en télétravail. À présent, ils ont pris l’habitude d’acheter à la « boulange ». Au restaurant, il y a un cuisinier, la maman Ginette et Doumé le midi uniquement. Le restaurant n’est plus ouvert le soir sauf cas extrêmes les samedis, s’il y a une demande importante de convives. Vers 14 h lorsque le cuisinier s’en va, Doumé se retrouve seul, pour rien comme il dit, il n’y a personne. Il attend 18 h la fermeture des magasins alentours et ferme lui aussi. C’est triste à voir ! Pour sûr qu’il n’a plus de problèmes de manque de personnel mais ça n’est pas mieux pour autant.
La Casincaise
La réaction d’Emmanuel, il est dans le même cas que ses confrères. Ras le bol, La Casincaise fait des propositions d’emplois chez Pôle Emploi, personne ne se présente. Il recherche des manutentionnaires, des chauffeurs… Les étudiants en contrat d’apprentissage ont des emplois du temps faits en fonction du milieu scolaire, pas de l’entreprise qui fait l’effort de les prendre. Ça désorganise tout le système de l’entreprise et ne permet pas une bonne insertion professionnelle. Emmanuel a très peur de la saison qui arrive, peur de ne pas avoir le personnel nécessaire. Ça devient dramatique, on est dans une nébuleuse qui s’étend avec une vitesse d’expansion angoissante.
Boulangerie-Pâtisserie les 7 Ponts, Ajaccio
L’établissement existe depuis plus d’une dizaine d’années, la responsable Laurine est excédée normalement l’effectif est d’une dizaine d’employés, Ils sont situés route d’Alata-Villanova-Cinarca et font snack. Au niveau fabrication tout le monde est présent, le boulanger, la pâtissière et le viennoisier, 99 % des produits proposés sont faits maison et non surgelés. Mais pour cela il faut un personnel compétent comme ceux de la fabrication qui aiment leur métier et possèdent surtout une grande conscience professionnelle. C’est pour la vente qu’il y a problème. Un vendeur (se) ne tient pas, c’est trop tôt le matin, c’est trop tard le soir, c’est fastidieux… L’établissement fournit également des collectivités, il est resté ouvert lorsque les restaurants ont fermé et a suppléé en sandwiches, plats préparés et autres les personnes qui travaillaient, notamment les ouvriers… Selon les propos de Laurine, les vendeurs s’en fichent complètement aujourd’hui ils sont en boulangerie, dans 8 jours ils seront serveurs dans un bar etc. ils font le « turnover » ou encore ils préfèrent rester au chômage bien calfeutrés à la maison. C’est une situation intolérable qui met en danger une entreprise et une équipe, parce que les autres ne peuvent plus prendre leurs congés et se reposer. Autrefois un employé, un ouvrier faisait toute sa carrière dans une entreprise ça permettait de créer un tissu relationnel aujourd’hui tout fout le camp à cause des aides et des subventions. C’est trop facile de planter le patron du jour au lendemain et les copains de travail en prennent un coup. Actuellement en plus des vendeurs, Laurine recherche à corps et à cris une secrétaire-comptable. Impossible d’en trouver une malgré toutes les demandes réitérées à Pôle Emploi !!
Evelyne, deux salons de coiffure et deux magasins de fleurs, Ajaccio
Le premier dans la galerie de Géant Casino 30 ans d’existence, le second tout récent dans le grand Leclerc de Baleone presque 100 m². Les salons ont été victimes aussi des fermetures comme les autres. A la réouverture, sur rendez-vous gel et gestes barrières pour l’accueil des clients. L’équipe s’organise deux coiffeurs le matin, deux l’après-midi. Tout marche trop bien quand brutalement l’effectif se réduit en coiffeurs et esthéticiennes. A ce jour il ne reste plus qu’une esthéticienne qui se « répand » sur les deux salons tous les deux jours. Chez les fleuristes idem, ils sont trois. L’une prend ses congés, sa collègue se fait « porter pâle » le même jour pour cause de Covid. Or la première avait déjà pris l’avion pour se rendre sur le continent dans sa famille, résultat un magasin sur deux est fermé. Evelyne est furieuse, comment investir et développer une entreprise dans ces conditions ?
Sylvie
Un modeste salon de coiffure à Petreto-Bicchisano ouvert les vendredis et samedis, les autres jours elle coiffe à domicile sur Ajaccio. Elle non plus ne parvient pas à trouver une coiffeuse pour l’aider au magasin, parce que dans le Valinco elle se rend aussi à domicile et ne peut être présente au salon. Une chance l’esthéticienne qui est parfaite et toujours présente, mais elle cherche désespérément un coiffeur. Si elle n’en trouve pas elle fermera peut-être le petit salon de Petreto dommage.
Tout Faire Ajaccio
Emmanuel Simongiovanni est « remonté ». On nous reproche d’embaucher des continentaux mais on est bien obligés. Malgré les offres d’emploi rien ne convient ni le salaire, ni les horaires. Dans l’entreprise on a besoin de commerciaux, d’agents multi tâches, de chefs de secteur… la liste est longue. En un mot comme en cent, si quelqu’un tape à sa porte pour lui demander du travail, il l’embauche tout de suite. Malheureusement, il a l’impression très nette que l’ambition des gens aujourd’hui c’est être derrière un camion-poubelle à 2000 €/mois ou alors rester bien tranquillement avec son RSA à la maison.
Super U - Sagone Resort
Eric le gestionnaire est perplexe. Au Super U il y a une équipe sérieuse sur laquelle il peut compter depuis des années, en revanche la nouvelle saison pose toujours problème au niveau effectif quand il fait des offres d’emplois saisonniers, surtout au camping. À son plus grand regret, il accepte des gens venus d’ailleurs, pas toujours compétents, mais il faut faire avec... C’est pénible parce qu’on ne peut se projeter pour l’avenir.
LE CÔTÉ POSITIF
La brasserie Îsula Rossa
Christophe est en plein travaux pour une embellie de son lieu d’accueil. L’équipe est parfaite il peut compter sur tous, chacun peut prendre son repos à tour de rôle et cela a permis l’expansion de l’établissement.
Brasserie le Trou dans le mur, Ajaccio
Chez François tout marche comme sur des roulettes l’ambiance est excellente. Il va se « payer » le luxe de prendre quelques semaines de congés avec son équipe et rouvrira à la mi-mars. Il est certain que ce seront toujours les petits qui trinqueront parce que l’effectif y est plus réduit que celui des grosses entreprises qui ont un vivier important de salariés.
Qu’est-ce donc que cette mentalité ? Même diplômé il faut bien manger, payer un loyer avoir la fierté de ne pas être un boulet à la charge de sa famille, des autres. On peut commencer par un boulot peu reluisant et trouver mieux par la suite. Cette pandémie semble avoir donné des idées aux profiteurs, on a parfois l’impression qu’il y a des covids diplomatiques, c’est grave parce qu’il ne faut pas faire l’amalgame mais il n’en reste pas moins qu’il y a un défaut dans la cuirasse qui met tout le monde en danger. L’exclusion est une pauvreté insidieuse qui prive les hommes des moyens d’agir et les réduits à la dépendance totale. Les bénéficiaires du RSA n’ont pas droit au crédit, ni au découvert bancaire. Ceux qui se gargarisent d’avoir le RSA devraient s’en souvenir.
Propos recueillis par D. Campinchi