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Le choix très réactionnaire de l'Exécutif de Corse : un chouan à la tête de l'administration régionale.

Un nouveau directeur général des services de la Collectivité de Corse.

Le choix très réactionnaire de l’Exécutif de Corse : un chouan à la tête de l’administration régionale

C’est dans un contexte de crise internationale, nationale et locale marqué par la domination d’un préfet marqué très à droite et par le revirement stupéfiant et insupportable de l’administration pénitentiaire sur le statut DPS de Alessandri et de Ferrandi que l’exécutif a embauché un nouveau directeur général des services de la Collectivité de Corse, employé par le cabinet conseil de Jean-Louis Borloo, JLB Conseil où il avait déjà exercé ses talents avant de retourner pantoufler dans l’administration.



Une habitude du pantouflage


Ghislain Gomart, énarque et saint-cyrien, ancien militaire, a multiplié les postes dans le privé et le public usant ad nauseam du pantouflage sans jamais donner l’impression de parvenir à se fixer de la mairie de Neuilly ou à l’île Maurice. Cadre déclaré du mouvement d’extrême droite de Christine Boutin, aujourd’hui soutien d’Éric Zemmour, le personnage a également travaillé pour Philippe de Villiers au sein du Conseil général de la Vendée comme directeur des ressources humaines. Comme ce dernier, il est issu d’une famille aristocratique archicatholique et chouanne, adepte du sabre et du goupillon. D’ailleurs il compte dans sa fratrie, de nombreux militaires et ecclésiastiques. Éclectique, il avait appartenu à la fondation de Nicolas Hulot avant de passer au service du ministre Borloo puis d’être intégré dans le cabinet d’Alain Juppé alors ministre de l’Écologie.

Un homme de la droite extrême


Ce brillant officier n’a jamais caché ses opinions d’extrême droite. Pour contrer le mariage élargi aux couples de même sexe, il s’engage immédiatement aux côtés de Boutin dans l’organisation du mouvement Manif pour tous. Il participe à la fondation du groupe Cambacérès, un collectif de hauts fonctionnaires qui s’est constitué lors des débats au Parlement, en mai 2013. Composé d’une centaine d’anciens élèves de l’ENA, le groupe entend alors « interpeller » l’alors président de la République François Hollande sur les conséquences qu’il estime « néfastes, pour l’intérêt général, de la loi Taubira, ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe ». Alors que ses « compagnons » de combat préservent leur anonymat, Ghislain Gomart devient leur porte-parole officiel s’en était fait le porte-parole.
Il déclare lors d’une prestation télévisuelle. « En intégrant l’ENA, nous avons choisi de servir l’État et l’intérêt général, pour servir la France et les Français. C’est cet engagement-là qui motive et justifie notre interpellation, entame Ghislain Gomart. Car la loi Taubira, qui établit de facto un mensonge d’État porte gravement atteinte à l’intérêt général. Sa légalité n’est malheureusement plus contestable, mais nous continuons de contester sa légitimité » avait-il alors déclaré à la télévision.

L’homme qu’il faut où il faut


Gilles Simeoni a loué « ses qualités et compétences, mais également ses qualités humaines ». « es parcours militaires, administratifs et professionnels dans le monde de l’entreprise sont éloquents. Ils l’ont de plus conduit à nouer des relations fortes avec de nombreux Corses, ce qui a conforté sa volonté de s’engager pour notre île et son peuple. » Il ne reste plus qu’à préciser le prix de cet amour et de saluer le sens large donné par Gilles Simeoni à la communauté de destin et à la corsisation des emplois. Car enfin un tel choix hautement contestable sur le plan politique (nous avons aujourd’hui un préfet de droite, un directeur de la CdC d’extrême droite), est également une décision qui implique qu’il n’existe pas chez les Corses de femmes ou d’hommes capables de remplir un tel rôle.
Ça augure mal d’une future autonomie. Au fait, le président de l’exécutif devrait lire l’ouvrage de Caroline Michel-Aguirre et Matthieu Aron, grands reporters, « Les infiltrés », un livre enquête sur l’influence des cabinets de conseil au plus haut niveau de l’État et notamment de celui de Jean-Louis Borloo. Cette enquête a provoqué une enquête sénatoriale tellement l’imbrication des pantouflards et de l’administration coûte cher aux contribuables : 3 milliards par an. Faut-il en conclure qu’après six ans de gestion nationaliste, il n’a jamais émergé de talents pour gérer la CdC qu’il faille aller chercher à nouveau dans l’énarchie cette fois-ci doublée de l’école militaire.
La Corse aurait-elle besoin du poids de la technocratie et de la schlague pour être correctement administrée ? Est-il décent et tout simplement pertinent de préciser que ce monsieur a des « des amis corses » pour appuyer son argumentaire ? Peut-être adore-t-il aussi le ficatellu, le lonzu et la coppa et qu’il ne lassait pas de la beauté de nos rivages et de nos montagnes, ce qui en ferait indubitablement un postulant idéal. Espérons seulement qu’avec toutes ses qualités il saura se montrer à la hauteur de la tâche et que jamais son amour déclaré de l’État français ne le placera jamais en situation de devoir léser les intérêts des Corses et de la Corse.

GXC
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