Corse-Matin : Saadé en bonne voie pour le rachat
Avec la mort de Bernard Tapie et le départ du consortium CM Holding, le journal est devenu propriété exclusive du groupe La Provence.
Corse-Matin : Saadé en bonne voie pour le rachat
Avec la mort de Bernard Tapie et le départ du consortium CM Holding, le journal est devenu propriété exclusive du groupe La Provence. C’est pour ce même groupe que se livrent une guerre sans merci deux géants de l’Industrie. D’un côté Xavier Niel, fondateur de Free et multipropriétaire de médias, et de l’autre Rodolphe Saadé, boss de CMA-CGM, l’un des plus grands transporteurs maritimes au monde. Alors que Xavier Niel était parti avec une longueur d’avance, Saadé semble désormais le mieux placé pour racheter les parts de Bernard Tapie ...
Xavier Niel possédait 11 % du groupe La Provence, avait un droit de préemption sur les autres parts, ainsi que la capacité de refuser un nouvel entrant. Cela le plaçait clairement en tête dans la course au rachat des 89 % restant, propriété initiale de Bernard Tapie. Cependant, le 11 janvier dernier, le Tribunal de Commerce de Marseille a suspendu le droit d’agrément qu’avait négocié NJJ, la holding de Xavier Niel. Dès lors, les deux milliardaires se retrouvaient à égalité.
Or, 15 février, le tribunal de commerce de Bobigny (juridiction chargée de la liquidation judiciaire du groupe Tapie) a dévoilé les offres de Saadé et Niel. Alors que Xavier Niel proposait une enveloppe de 20 millions d’euros, Rodolphe Saadé a quant à lui mis sur la table la somme colossale de 81 millions d’euros, avec une enveloppe complémentaire de 12 à 20 millions d’euros pour construire une imprimerie à Marseille.
Sans surprise, le 22 février, la décision du Tribunal judiciaire de Marseille donna donc logiquement l’avantage à Saadé : elle précisait que « le périmètre de la consultation » des salariés devra « se limiter à l’offre qui a été retenue par le juge-commissaire », à savoir celle de Saadé, celle de Niel étant en conséquence caduque.
Ne s’avouant pas vaincu, Xavier Niel s’est rendu à Marseille le 3 mars afin de rencontrer les employés de la Provence, mais ce déplacement fut un cuisant échec : dans une vidéo publiée sur la page facebook de l’Intersyndicale FO-CGT La Provence/Corse-Matin, on voit clairement les représentants des salariés refuser de dialoguer avec le milliardaire, lui reprochant sa venue hors de la procédure judiciaire en cours et le manque de discussions depuis plusieurs mois. Après seulement six minutes d’échanges houleux dans une petite salle du Centre méditerranéen de presse, Niel sera raccompagné à la sortie par Jean-Christophe Serfati, l’actuel PDG de la Provence.
L’offre de CMA-CGM
Le 26 novembre déjà, Rodolphe Saadé avait rencontré les salariés de La Provence dans leurs locaux marseillais. Après ces échanges, dans une lettre aux employés datée du 30 novembre, l’homme d’affaires avait réaffirmé son « attachement envers La Provence et Corse Matin », promettant un investissement conséquent et le retour à l'équilibre des deux titres d'ici 2026. En cas de rachat, Le PDG avait aussi assuré qu’il n'y aurait pas de plan de licenciement économique, et qu’il maintiendrait à Marseille l'imprimerie de La Provence, ainsi que les activités de Corse-Matin
sur l'île. Enfin, Saadé s’était par ailleurs engagé à mettre en place des « règles strictes » pour garantir l'indépendance de la rédaction. À noter que CMA-CGM, principal employeur du secteur privé à Marseille, a très largement profité de la reprise mondiale des échanges avec un bénéfice net s'envolant à 5,6 milliards de dollars au troisième trimestre 2021.
Avec la mort de Bernard Tapie et le départ du consortium CM Holding, le journal est devenu propriété exclusive du groupe La Provence. C’est pour ce même groupe que se livrent une guerre sans merci deux géants de l’Industrie. D’un côté Xavier Niel, fondateur de Free et multipropriétaire de médias, et de l’autre Rodolphe Saadé, boss de CMA-CGM, l’un des plus grands transporteurs maritimes au monde. Alors que Xavier Niel était parti avec une longueur d’avance, Saadé semble désormais le mieux placé pour racheter les parts de Bernard Tapie ...
Xavier Niel possédait 11 % du groupe La Provence, avait un droit de préemption sur les autres parts, ainsi que la capacité de refuser un nouvel entrant. Cela le plaçait clairement en tête dans la course au rachat des 89 % restant, propriété initiale de Bernard Tapie. Cependant, le 11 janvier dernier, le Tribunal de Commerce de Marseille a suspendu le droit d’agrément qu’avait négocié NJJ, la holding de Xavier Niel. Dès lors, les deux milliardaires se retrouvaient à égalité.
Or, 15 février, le tribunal de commerce de Bobigny (juridiction chargée de la liquidation judiciaire du groupe Tapie) a dévoilé les offres de Saadé et Niel. Alors que Xavier Niel proposait une enveloppe de 20 millions d’euros, Rodolphe Saadé a quant à lui mis sur la table la somme colossale de 81 millions d’euros, avec une enveloppe complémentaire de 12 à 20 millions d’euros pour construire une imprimerie à Marseille.
Sans surprise, le 22 février, la décision du Tribunal judiciaire de Marseille donna donc logiquement l’avantage à Saadé : elle précisait que « le périmètre de la consultation » des salariés devra « se limiter à l’offre qui a été retenue par le juge-commissaire », à savoir celle de Saadé, celle de Niel étant en conséquence caduque.
Ne s’avouant pas vaincu, Xavier Niel s’est rendu à Marseille le 3 mars afin de rencontrer les employés de la Provence, mais ce déplacement fut un cuisant échec : dans une vidéo publiée sur la page facebook de l’Intersyndicale FO-CGT La Provence/Corse-Matin, on voit clairement les représentants des salariés refuser de dialoguer avec le milliardaire, lui reprochant sa venue hors de la procédure judiciaire en cours et le manque de discussions depuis plusieurs mois. Après seulement six minutes d’échanges houleux dans une petite salle du Centre méditerranéen de presse, Niel sera raccompagné à la sortie par Jean-Christophe Serfati, l’actuel PDG de la Provence.
L’offre de CMA-CGM
Le 26 novembre déjà, Rodolphe Saadé avait rencontré les salariés de La Provence dans leurs locaux marseillais. Après ces échanges, dans une lettre aux employés datée du 30 novembre, l’homme d’affaires avait réaffirmé son « attachement envers La Provence et Corse Matin », promettant un investissement conséquent et le retour à l'équilibre des deux titres d'ici 2026. En cas de rachat, Le PDG avait aussi assuré qu’il n'y aurait pas de plan de licenciement économique, et qu’il maintiendrait à Marseille l'imprimerie de La Provence, ainsi que les activités de Corse-Matin
sur l'île. Enfin, Saadé s’était par ailleurs engagé à mettre en place des « règles strictes » pour garantir l'indépendance de la rédaction. À noter que CMA-CGM, principal employeur du secteur privé à Marseille, a très largement profité de la reprise mondiale des échanges avec un bénéfice net s'envolant à 5,6 milliards de dollars au troisième trimestre 2021.