Poutine vote Macron

Poutine vote Macron

A l’apparition du Covid, Macron avait prévenu: “nous sommes en guerre”. Plus fort que le vaccin, le masque, les gestes patins et le gel couffin, Poutine nous débarrasse du virus et de Véran. Et il envoie une ogive sur la campagne présidentielle. Confisquée en 2017 par la déflagration Fillon, elle est aujourd’hui absorbée par le bruit et la fureur de l’invasion russe en Ukraine. Macron est réélu avant d’être candidat.


L’armée de médecins qui avait investi les chaines info, est mise en déroute par l’aviation russe. Ils retournent, enfin, à l’hôpital faire ce qu’ils sont censés faire. Le moral en berne ils doivent se résoudre à soigner. Même plus un petit face-time en direct pendant le JT. A la diète TV. Ingrats, les patrons des chaines les mettent à la porte des studios pour les remplacer illico par un quarteron de généraux à la retraite. A chacun le sien. Pas question, comme avec les toubibs, de les voir batifoler d’un plateau à l’autre. Ils sont donc soumis pendant des heures à un feu nourri de questions, pour nous expliquer comment on fait la guerre. Ils doivent aussi démonter et remonter comme des meubles Ikea, toutes les armes et les bombes présentes sur le sol ukrainien. Les Français veulent savoir.
Les audiences des chaines infos cassent la caserne, alors ils vont savoir. Après deux ans de virologie pour les nuls, ils vont jouer à la guerre avec les généraux. Sur BFM le Général Jérôme Pellistrandi a tout pour devenir un martyr de la cause médiatique. Dès la création de la chaine il intervenait pour décoder les conflits. Il avait à l’époque les tempes blondes et sur le dessus du crane une moumoute du même ton. Aujourd’hui les tempes sont grises mais il a toujours la même moumoute blonde sur le casque. Un détail. Il attaque dés 6 heures du matin. Dans l’après-midi, les yeux cramés par les projos, la myxomatose rougit son regard. En début de soirée ses pensées s’évadent vers un lit de camp. En attendant la relève, il pique du nez sur le micro.

Le Président Zelenski bat le Professeur Raoult 6/2 6/2.
L’ancien comique est devenu en quelques heures la nouvelle icône de la classe politico-médiatique qui, comme à l’accoutumée, ne fait pas dans la nuance. L’idole incarne le camp du Bien. Alors on met vite sous le tapis les bombardements du héros sur la population russophone du Donbass. On a connu des comiques à l’humour moins féroce. Mais le monde entier salue son courage, pensez-donc il affronte l’armée rouge et l’hiver en tee-shirt. L’Europe tombe la chemise devant tant d’audace. Mais n’accélère pas pour autant l’intégration de l’Ukraine à l’Union. L’OTAN l’adore mais n’accède à aucune de ses demandes.

Jadot ne sait plus quoi faire.
Lui aussi était en tee-shirt. On lui a dit d’aller se rhabiller et de mettre une cravate. Du coup il perd le chapeau et demande que l’on envoie des armes en Ukraine. Si la proposition n’a rien de honteuse, est-ce bien sérieux dans la bouche d’un écolo. Eux qui plaident, à juste titre, pour le désarmement de la planète. Dans la secte verte les adeptes adoptent une motion pour parachuter Jadot sans parachute au-dessus de Kiev.

Zemmour prouve à ceux qui en doutaient qu’il n’est pas raciste.
Quand plus d’un million d’ukrainiens se retrouvent sur les routes, la problématique de l’accueil des réfugiés affole l’UE. Et l’afflux ne fait que commencer si rien ni personne n’arrête Poutine dans sa folie hégémonique et meurtrière. De partout en Europe on se propose pour ne pas laisser à la Pologne et à la Roumanie l’intégralité de la charge. Zemmour se faisait discret depuis le début du conflit. Et pour cause, il tresse depuis longtemps des couronnes de louanges énamourées à la gloire de Poutinov. Alors quand on décompte plus d’ukrainiens que de polonais en Pologne, on lui demande s’il ne veut pas s’en prendre deux ou trois dans la chambre d’amis. “Niet Niet et Niet!!!”. Dire qu’on pensait qu’il n’aimait pas les arabes. Il peut pas voir les blonds non plus ce jobard. Attendez il argumente: “ si aujourd’hui on dit oui aux ukrainiens et que demain éclate une guerre en Algérie, on ne pourra pas dire non aux réfugiés algériens...” Ouf, soulagement, Z n’aime pas les arabes et sa logique obsessionnelle est implacable. On était inquiet, on le trouvait tout mou, le poil terne, il ne mordait plus sa babouche, ne reprenait pas du tajine. Avec le fracas des bombes l’harissa lui remonte au nez.

Vladimirovitch atomise la présidentielle.
La guerre rend la campagne électorale inaudible. En agitant la menace nucléaire, Poutine glace la planète d’effroi et relègue l’élection dans le domaine du dérisoire. Aidé en cela par les médias qui en font des caisses de munition et par la macronie qui en appelle à l’unité nationale. Lucky Macron, sans traverser la rue, dégote l’emploi de sa vie et élève des barricades dans la peau du sauveur ultime. Sa réélection garantie, qu’il se prépare aussi à son prochain rôle. Celui du dernier rempart face à la citadelle assiégée. Quand la démocratie ne s’exprime pas vraiment dans les urnes le dernier mot revient toujours à la rue. Putain 5 ans!

.Sgaiuffu