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Marie Collignon fait de la résistance !

Partout sur le comptoir, du miel AOP. Sous toutes ses formes.
Partout sur le comptoir, du miel AOP. Sous toutes ses formes. En pot, en pain d’épice, en bonbon et même en savon. Sur le stand de l’Arnaghju di u Picciu, Marie Collignon présente les produits qu’elle confectionne avec son mari, Pierre-Henri Carboni. « On transforme le miel au maximum, on fait aussi bien de l’alimentaire que de la cosmétique, indique l’apicultrice et savonnière passée par le lycée agricole de Borgu. Mon mari fait ça depuis 10 ans. Quant à moi, j’étais infirmière puis j’ai décidé de le rejoindre en 2016. J’ai alors fait le parcours à l’installation et on a formé le GAEC (groupement agricole d’exploitation en commun) cette année-là. »

Installés sur la commune de Montegrossu, en Balagne, ces exploitants veillent sur 350 ruches. À l’origine, ils avaient opté pour une agriculture biologique. Malheureusement, l’activité a connu une baisse de régime. Et leur miellerie a dû repasser en apiculture conventionnelle. La faute au varroa, un acarien parasite qui se développe sur l’abeille : « Il va provoquer des malformations au niveau de l’abeille naissante qui aura une patte ou une aile en moins. Quand le varroa se pose sur une butineuse, il créé une sorte de dégénérescence, ce qui fait qu’elle va perdre sa ruche. » Un traitement bio a bien été effectué l’an dernier, mais son efficacité est à revoir. « Nous nous sommes complètement plantés, reconnaît Marie.
Du coup, nous sommes obligés de repasser en apiculture conventionnelle pour quelques années, en espérant qu’un autre remède plus efficace soit trouvé. Après ça, on espère retourner de nouveau en bio. »


Un parcours qui s’annonce difficile car le varroa se développe toute l’année, notamment à cause d’un hiver corse trop doux. Pour le combattre, les apiculteurs évitent également de trop mélanger leurs ruches. « Comme le parasite crée une forme de démence chez les abeilles, il faut éviter que celles-ci dérivent vers d’autres ruches. Car une ruche « varroasée » ne va pas produire de miel. » Ce qui engendre une baisse significative de la production : « en 2014, mon mari avait produit six tonnes. L’année dernière, on a fait 500 kilos. D’où l’arrêt du bio… »

Le contexte a beau être difficile, l’Arnaghju di u Picciu est quand même monté faire le Salon. « Il fallait venir, insiste l’apicultrice. Moi, je voulais parler de mon métier, présenter mes nouveaux savons. À part pour un, je n’ai choisi que des parfums corses. Pour certains, je vais rajouter un autre produit de la ruche comme la propolis ou le pollen qui vont avoir d’autres vertus pour la peau. » Chez cette exploitante passionnée et combattive, les idées et autres innovations autour du miel ne sont pas près d’être parasitées…


Les chiffres de la filière miel
360 producteurs dont 118 sous AOP
21.000 ruches en production dont 14936 sous AOP
306 tonnes de miel dont 217 sous AOP
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