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L'ensemble " E Cantid' Elle

En lice pour « La meilleure chorale de France »

L’ensemble « E Cantid’Elle »
En lice pour « La meilleure chorale de France »


« E Cantid’Elle » prêtes à participer au concours « La meilleure chorale de France ». Compétition organisée par France 3 nationale, émission diffusée lors des fêtes de fin d’année. Ravies, enthousiastes les chanteuses de représenter la Corse et de se mesurer aux régions hexagonales. Leur promesse ? Brandir bien haut la bandera à tête de maure. Leur défi ? Chanter des polyphonies en corse.




« E Cantid’Elle » sont douze unies par l’amour du chant et par la passion sans cesse renouvelée de se produire sur scène. Douze à être fières de leur statut d’amateur qu’elles peaufinent avec rigueur et conviction. « E Cantid’Elle » se sont constituées au sein de l’association, « Citadell’Anima », fondée à l’initiative d’Anaïs Gaggieri, à l’époque enseignante. Pourquoi une référence affichée à la citadelle de Bastia ? Tout simplement parce que « Citadell’Anima » était alors localisée dans ce quartier. Depuis l’association est redescendue en centre-ville épousant une géographie triangulaire : Saint Charles-Gaudin-Sant’Angelo.

« Citadell’Anima » promeut les pratiques artistiques amateur. Elle a trois activités phare : « E Cantid’Elle », « U Cantu », « A Truppa ». La première a pour objectif la polyphonie au féminin reposant sur un répertoire a cappella avec pour cheffe de chœur , Anaïs Gaggieridésormais intermittente du spectacle. Son rôle ? Encadrer l’ensemble, lui donner des outils pour que les choristes se gèrent en autonomie.

« U Cantu » regroupe des personnes attirées par le chant, à partir de 16 ans. Il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances en la matière. « U Cantu » produit six représentations par an. Ces représentations sont l’occasion de se roder au « live ». D’acquérir des notions quant au son. D’adapter les envies des participants à leurs possibilités. En quelques mots d’abandonner une naïveté mal accordée aux réalités.

« A Truppa » composée de 9 membres en 2024 – 2025 requiert d’avoir un petit parcours artistique… par exemple : un passage à « U Cantu ». « A Truppa » créée des textes qu’elle joue ensuite.

Les différentes branches de « Citadell’Anima » répètent en trois endroits : « E Cantid’Elle » en l’église Saint Charles où elles sont accueillies par la confrérie. « U Cantu » à la galerie d’art du boulevard Gaudin, en face la Croix Rouge. « A Truppa » se retrouve dans le théâtre de poche, Sant’Angelo. Les trois activités s’harmonisent aux locaux qui les reçoivent et qui par chance ne les éloignent pas du quartier ! Elles vivifient ainsi l’espace Gaudin, maintenant en voie avancée de rénovation et lui redonnent bonne mine après des lustres de défiguration sombre et sale…

« Citadell’Anima » pense également aux enfants pour qui elle répond à des appels à projets, puisqu’elle peut ouvrir des ateliers animés par Japy, figure bastiaise bien connue. Elle n’oublie pas non plus le 3 è âge pour qui elle peut décliner des occupations de loisir-plaisir.

La saison 2024 – 2025 doit voir s’épanouir encore de nombreux autres projets dont des Scontri remaniés dans l’église Saint Charles, sur le parvis, sur les beaux escaliers et autour de la fontaine qui alimentait autrefois bien des foyers du Vieux Bastia. Chut ! il est trop tôt pour en parler en détails. N’éventons pas les surprises…

Michèle Acquaviva-Pache

• Contact : [email protected], et sur Facebook, Instagram

ENTRETEN AVEC ANAÏS GAGGIERI , de « Citadell’Anima »


Quelle a été la réaction des choristes de « E Citad’Elle » à l’annonce de leur participation au concours de « La meilleure chorale de France » ?

Comme elles ne s’y attendaient pas, j’ai été très prudente pour qu’elles ne soient pas déçues, si au final elles n’étaient pas sélectionnées. Mais elles ont tout de même manifesté une effervescence joyeuse ! De mon côté je me demandais si j’allais réussir à cadrer cette aventure. Un mois après, lorsque France 3 nous a prévenu de notre sélection, je n’ai pas osé leur dire immédiatement, alors j’ai blagué… Puis je leur ai annoncé la bonne nouvelle qu’elles ont trouvé fantastique. Être retenues en sélection c’était, pour elles, déjà une victoire. Certes elles avaient le trac, mais elles étaient si heureuses de représenter la Corse à ce concours et de ce voyage ensemble !



Comment se présente ce concours ?

Il va avoir lieu en Alsace à Kirrwiller, au « Grand Palace », qui est le plus prestigieux des music halls hors Paris. C’est un endroit vraiment fabuleux… comme il n’en existe plus ! Le concours est organisé en trois manches. A la première chantent les représentants des douze régions de France. A la deuxième six candidatures sont retenues. A la troisième restent en lice trois chorales.



Les responsables de France 3 ont-ils été surpris que vous chantiez les trois chansons du concours en corse ?

Ne pas chanter en corse c’était impensable… Pour moi, pour nous, c’était un principe impératif. Parce que « E Cantid’Elle » viennent de la tradition orale. Parce qu’elles ont des voix de caractère et qu’elles s’expriment avec le cœur. Parce qu’elles sont unies et se positionnent in lingua nustrale. Après une courte négociation avec les responsables de la télévision j’ai obtenu leur accord. Ils m’ont seulement demandé de préciser si chaque chant était du traditionnel ou non. Je tenais d’autant plus au corse qu’en visionnant le spectacle 2024 j’avais été étonnée que Tahiti ait été la seule région à avoir chanté en tahitien ce qui m’est apparu bien peu !



Quel est le point de départ des « E Cantid’Elles » ?

Le groupe s’est formé en 2018. Cela s’est fait de manière naturelle : des dames venaient à « Citadell’ Anima ». Au fil des conversations s’est dégagé l’envie de chanter ensemble et d’apprendre la polyphonie. « E Cantid’Elle » s’est constituée à partir du désir de femmes uniquement. S’il avait fallu intégrer des voix d’hommes, notre entreprise aurait d’ailleurs été plus compliquée car la mixité en l’espèce est très délicate à doser.



Qui sont les choristes « E Cantid’Elle » ?

Toutes sont bastiaises et mamans. Dans leurs rangs on compte deux infirmières, une artisane, une fonctionnaire… Il y a aussi de jeunes retraitées de la fonction publique, de l’enseignement, de la médecine et une femme au foyer. Toutes sont très différentes et ont des univers très marqués. En général elles ont peu ou pas de formation musicale sauf deux d’entre elles qui font partie du chœur lyrique du Conservatoire, qui ont voulu se remettre à l’oralité.



Comment travaillez-vous ? Les « E Cantid’Elle » sont-elles toujours d’accord avec vous, la cheffe de chœur ?

Quand elles font des propositions, j’écoute leur desiderata, j’en prends note, j’évalue si elles sont pertinentes et réalisables. De toutes façons je compose leur programme par semestre. Connaissant leurs voix je fais des arrangements qui leur correspondent. Comme elles ne lisent pas la musique pour la plupart d’entre elles, j’enregistre les voix et leur envois ce matériel audio, qu’elles doivent écouter et travailler avant de venir aux répétitions. Cela exige d’elles de la rigueur car pour chanter en groupe il est nécessaire d’être à l’unisson.



Quel est le répertoire de l’ensemble ?

Il comprend des chants des périodes médiévale, baroque, classique ; des registres africain, bulgare, arabo-andalous, suédois, etc… des airs populaires français et corse. Si on adore chanter dans notre langue, on le fait aussi dans celles des chants originels qu’on choisit. Lorsqu’on débat des titres à sélectionner, il y en a toujours une qui n’est pas d’accord… Reste à tenir bon ! Pour le public c’est bien qu’il ne connaisse que 10 % de ce que chantent « E Cantid’Elle » et que 90 % de leur récital soient des découvertes. Le sortir de ses habitudes a du bon.



Les chants appréciés particulièrement des « E Cantid’Elle » ?

Cette année elles ont beaucoup aimé « Ay Carmela », chanson républicaine de la guerre civile espagnole. Les chansons rythmées leur plaisent parce qu’elles emportent vite l’adhésion des spectateurs. Cependant elles s’aperçoivent de plus en plus que la lenteur, qui implique une grande intensité, est aussi très efficace auprès d’un auditoire.



Avec « Citadell’Anima », « E cantid’Elle », « A Truppa », « U Cantu » vous œuvrez à la promotion de la pratique artistique amateur. Selon vous qu’elle est son importance dans notre société ?

Mine de rien la pratique artistique amateur réunit la notion de plaisir et celle de cohésion sociale. Il y a, en effet, ce que l’on est intimement, au fond de soi et ce que l’on est dans le collectif. Et là on est différent sur le terrain de la sensibilité et de la fragilité. La pratique artistique amateur nous donne la faculté de nous montrer autrement et de rencontrer l’autre ! On doit reconnaitre qu’il y a des « pros » qui ne valent rien et des amateurs qui sont excellents. Cela relevé, il n’y a pas d’opposition entre les uns et les aitres. Ne pas vivre de son art n’est pas rédhibitoire, au contraire… Dans la société les uns et les autres ont leur place.

M.A-P
photo :M.A.P


L’aventure, c’est l’aventure !

Embarquées dans l’aventure du concours de « La meilleure chorale de France », « E Citad’Elle » ont d’ores et déjà obtenu le soutien de la mairie de Bastia et de la société des eaux d’Orezza. Le hic ! pour le voyage et l’hébergement en Alsace, France 3 ne mettant pas la main au portefeuille, elles ont besoin de plus. C’est pourquoi elles ont lancé une cagnotte populaire pour recueillir des fonds sur HelloAsso et font appel à la contribution de tous !

A noter que l’enregistrement du concours est fixé au 22 et 24 octobre prochains.











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