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Pedro Dias : « L'avenir se présente bien »

Animateur de filière agrumes et kiwis pour l’Association des Organisations de Producteurs Fruits de Corse, Pedro Dias participe à son quatrième Salon International de l’Agriculture.
Son but : promouvoir ces produits-là, dont certains sont en IGP et d’autres en passe de le devenir. Interview.

Votre stand fait la part belle aux pomelos et aux kiwis. Le premier bénéficie d’une Indication géographique contrôlée (IGP), le second est en passe de l’obtenir…
Oui. Le pomelos a son IGP depuis 2014. Quant au kiwi, la démarche d’indication protégée est en bonne voie. Elle a été validée au niveau national. On n’attend plus que la validation de Bruxelles. Ça devrait aller…


Ici, votre rôle est de promouvoir ces produits-là, ainsi que tous les agrumes dont la quasi-totalité est produite entre la Casinca et Solenzara. Quels sont les retours des visiteurs ?
Grâce à l’Inra de Corse, que l’on remercie, on a la chance d’avoir des diversités d’agrumes, ce qui nous permet de mettre en avant tout ce que l’on peut faire en Corse. Les gens ne le savent pas forcément. Souvent, ils nous demandent : « Est-ce que ça vient de chez vous ? Est-ce que vous les avez achetés ? » On leur confirme que tous les produits présents sur ce stand viennent bien de Corse.


Quelles sont les particularités des kiwis et pomelos insulaires ?
Déja, ils sont corses, à partir de là, ils sont particuliers (sourire). Pour le kiwi, dont la culture sur l’île remonte aux années 1970, c’est le degré de maturité qui va être différent. Celui-ci est surtout lié au climat. Concernant le pomelo, c’est un produit moins connu. Cultivé en Corse depuis le milieu des années 1980, il est né du mélange entre une orange et un pamplemousse. Là, on est sur une variété appelée Star ruby, avec une chair rouge, qui présente beaucoup moins d’amertume qu’un pamplemousse classique ; c’est aussi un peu moins acide. L’équilibre est plutôt bon.


Quid de l’incidence du réchauffement climatique sur ces produits ?
C’est l’une des raisons pour lesquelles le kiwi est un peu en déclin en termes de surfaces et de production sur notre territoire. C’est un produit très exigeant en termes d’heures de froid. Il subit donc des variations de température liées au réchauffement climatique. De plus, sa récolte intervient au même moment que notre produit phare, la clémentine.


Justement, parlons-en. Les gens se l’arrachent dans les supermarchés, notamment sur le Continent où on en trouve facilement. La clémentine corse s’exporte donc très bien…
Oui. Chaque année, sur les 30.000 tonnes de clémentines produites en Corse, 99% de la production quitte l’île en majorité pour le Continent. Les clémentines sont expédiées sur les plateformes situées à Cavaillon et, de là, le volume éclate sur le reste du territoire. 1% est réservée à la vente locale. Cela est aussi lié au fait que lorsqu’on vit sur la zone de production, on peut avoir un clémentinier dans son jardin ou dans celui de gens de notre famille, de notre entourage etc.


La filière semble bien se porter. Comment voyez-vous son futur ?
L'avenir se présente bien ! On est sur des augmentations de surfaces et sur un marché qui pour l’instant est porteur. En revanche, il y a toujours une limite à respecter. L’important est de se demander « jusqu’où peut-on aller en matière de clémentines ? ». On est sur un petit marché de niche, à hauteur de 30.000 tonnes. A-t-on vraiment intérêt à passer sur du 40.000 voire du 50000 tonnes ? La situation actuelle de la filière est plutôt bonne. On doit donc veiller à ne pas dépasser un certain niveau de production. Car passer d’un marché de niche à un marché de masse inclut d’autres problématiques. L’avenir doit plutôt se porter sur la qualité du produit et surtout essayer de pallier toutes ces variations climatiques afin qu’il soit le plus qualitatif possible.


Les chiffres de la clémentine corse
149 producteurs dont 23 en agriculture biologique
31.134 tonnes dont 94% certifiés IGP
1.312 hectares dont 154 labellisés en agriculture biologique


Les chiffres du pomelo corse
36 producteurs dont 17 en agriculture biologique
6.469 tonnes produites dont 88% en IGP
187 hectares dont 87 labellisés en agriculture biologique
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