• Le doyen de la presse Européenne

Un trente-cinquième ouvrage de Franz-Olivier Giesbert

La France n'est plus gouvernée . Un sursaut viendra !
Franz-Olivier Giesbert :
La France n’est plus gouvernée. Un sursaut viendra !



Figure incontournable de notre sphère médiatique, écrivain, journaliste indépendant réputé pour son anticonformisme, son parler direct, son style enjoué et décapant, Franz-Olivier Giesbert observe, analyse et commente avec pertinence, humour et lucidité, depuis plusieurs décennies, l’actualité politique et l’évolution de notre société. Homme de radio et de télé, FOG comme on l’appelle communément, peut également se targuer d’avoir dirigé successivement, les rédactions du Nouvel Obs, du Figaro et du Point.
A plus de 70 ans, Franz-Olivier Giesbert a publié récemment, aux Editions Gallimard, son trente-cinquième ouvrage intitulé « Le Sursaut ». Notre confrère brosse un portrait intime et sans complaisance du Général de Gaulle « flamboyant chevalier obsédé par le déclin de la France » au fil des pages les plus illustres ou les plus contestées de sa présidence,
de 1958 à 1969, émaillée de succès et d’échecs.


Dans votre dernier ouvrage « Le Sursaut », vous rendez hommage au génie du Général de Gaulle, à son art de gouverner et, notamment, à sa capacité de redresser la France dès son retour aux affaires en 1958.


« De Gaulle n’est pas arrivé au pouvoir sur un malentendu, écrivez-vous, mais sur un mensonge ». Quel est ce mensonge ?
 -Il a fait croire qu’il était l’homme qui pourrait sauver « l’Algérie française » alors qu’il était convaincu, dès les années 40, qu’il fallait donner l’indépendance à l’Algérie, comme je le montre avec des preuves irréfutables. Si vous n’appelez pas ça un mensonge !
Le grand paradoxe est qu’après avoir gagné la guerre sur le terrain, grâce au général Challe, il a raté la paix alors que rien ne l’obligeait à laisser le pays à la maffia islamo-marxiste, de surcroît corrompue, du FLN.

Le 18 mars prochain on célèbrera le 60ème anniversaire des accords d’Evian qui mirent un terme à plus de sept ans de conflit armé entre la France et l’Algérie.
Comment expliquez-vous que, depuis plus d’un demi-siècle, nos deux pays ne soient toujours pas parvenus à se réconcilier en dépit de plusieurs démarches d’apaisement de responsables français, la dernière en date étant celle du président Macron ?
 -Emmanuel Macron a été bien naïf. Il a cru que la France se réconcilierait avec le pouvoir algérien en demandant pardon et en reprenant à son compte l’histoire officielle que les descendants du FLN tentent d’inculquer à la jeunesse. Mais qui peut croire que les Français soient responsables de l’état d’un pays qu’ils ont quitté il y a soixante ans ? Où est passé l’argent du gaz et du pétrole ? Il faut appeler un chat un chat. Si l’Algérie va si mal aujourd’hui, c’est parce qu’elle a été saignée à blanc par les prévaricateurs du FLN et leurs successeurs qui se sont bien goinfrés. Beaucoup d’Algériens savent cela. C’est pourquoi ils veulent changer le système.

Votre livre s’achève sur une note pessimiste : « La France ne s’est jamais remise de la disparition du Général de Gaulle écrivez-vous et vous ajoutez la décadence française est en marche … Nous sommes maintenant sur un toboggan … La France n’est plus gouvernée ». Peut-on espérer, à l’occasion des élections présidentielles, en avril prochain, un nouveau « sursaut » de notre pays qui nous sauverait du déclin ?
–Je suis un pessimiste actif, donc un optimiste. Ce sont le déni, la peur et la fatigue qui nous ont poussés dans le toboggan que la France dégringole aujourd’hui. Je suis convaincu qu’un sursaut viendra. Il suffit de volonté, de courage, d’une vision aussi. « La France nous enterrera tous, » disait de Gaulle.


• Entretien réalisé par Jean-Claude de Thandt
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