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Israël : << mur >> dérisoire, << mur >> passoire.....

L'Etat d'Israël issu des ghettos et des souffrances a produit un ghetto et génère de la souffrance.

Israël : « mur » dérisoire, mur » passoire …


L’État d’Israël issu des ghettos et des souffrances a produit un ghetto et génère de la souffrance. Et c’est désormais quasiment inutile !

En Israël, l’idée de recourir à un « mur » pour se protéger des attaques terroristes de groupes armés palestiniens a germé et a été mise en œuvre durant la deuxième Intifada qui a duré de 2000 à 2006. En effet, au début de cette période, étant confrontées à des attentats meurtriers contre la population civile qui étaient souvent perpétrés par des kamikazes venus de Cisjordanie, les autorités israéliennes ont décidé de boucler constamment ce territoire afin de pouvoir contrôler totalement les entrées de populations palestiniennes sur leur sol.
Un « mur » a donc été érigé entre la Cisjordanie et le territoire israélien. Ce « mur » qui devait être une protection provisoire, existe encore aujourd’hui. Il est constitué d’une alternance de kilomètres de plaques de béton de 7 à 9 mètres de hauteur et de kilomètres de clôture électrifiée de 4,5 mètres de hauteur. Il est longé par un no man’s land de 30 à 100 mètres de largeur surmonté de tours de guet et comprenant des barbelés, des fossés anti-véhicules et des caméras. Le bénéfice sécuritaire a été plus que significatif. Durant la construction, le nombre d'attentats perpétrés par des kamikazes venus de Cisjordanie est passé de 73 entre 2000 et 2003 à 12 entre 2003 et 2006.
Puis, avec l’achèvement, ce type d’actions a quasiment disparu. Mais les conséquences pour la population palestinienne ont été et restent désastreuses. Le « mur » empiète jusqu’à une profondeur de plus de 20 km sur les terres palestiniennes. Des terrains agricoles palestiniens ont été confisqués ou sont désormais inexploitables. Des dizaines de localités ou de centres de population palestiniens sont enclavés et leurs habitants, pour aller travailler ou accéder aux commerces et services dans le reste de la Cisjordanie ou en Israël , ont besoin de permis de circuler et de se soumettre à d’interminables contrôles. L’État d’Israël issu des ghettos et des souffrances a produit un ghetto qui génère de la souffrance.

En moins de deux semaines, quatre attaques terroristes

Le comble est que le « mur » s’avère aujourd’hui quasiment inutile. En moins de deux semaines, Israël a été frappé par quatre attaques terroristes qui ont causé la mort de treize personnes. Mardi 22 mars, à Be’er-Sheva, dans le sud du pays : quatre passants tués. Dimanche 27 mars, à Hadera, dans le nord du pays : deux policiers tués. Mardi 30 mars, dans la périphérie de Tel-Aviv : cinq passants tués. Jeudi 7 avril, dans une artère du centre de Tel-Aviv, réputée pour ses cafés, bars et restaurants : deux consommateurs tués. Deux des actions ont été revendiquées par l’Etat Islamique. Deux ne l’ont pas été. Cependant, pour la population israélienne, peu importe qui les a ordonnées. Ce qui la préoccupe vraiment est que lesdites actions ont porté un rude coup à l’efficience et à la crédibilité des dispositions prises pour protéger les civils des attaques terroristes car il est nettement apparu que ni les services de renseignement réputés performants, ni la réactivité reconnue des milliers de policiers et de militaires constamment déployés sur le terrain, ni surtout le fameux « mur » ne représentent une protection suffisante. En effet, après que les enquêteurs aient identifié les terroristes, il est évident que les commanditaires des attaques et les exécutants se sont joués du « mur ». Deux attaques ont été perpétrées par des arabes israéliens qui n’ont donc eu aucune porte à franchir et aucun contrôle à subir. Deux attaques ont eu pour auteurs des palestiniens venus de Jenine, ville de Cisjordanie où les groupes armés palestiniens disposent de cellules organisées et de nombreux partisans, et surtout ville située au-delà du « mur » Constat : « mur » dérisoire, « mur » passoire...

Alexandra Sereni
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