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Législatives : Laurent Marcangeli en quête de nouveaux horizons

Il est plausible, qu'outre vouloir sauver une circonscription et faire acte de dévouement,......
Législatives : Laurent Marcangeli en quête de nouveaux horizons

Il est plausible, qu’outre vouloir sauver une circonscription et faire acte de dévouement, Laurent Marcangeli souhaite servir au mieux son ami Édouard Philippe et aussi s’ouvrir de nouveaux horizons.


Fin du suspense inattendu :


Le Rubicon a été franchi !
Lors des prochaines élections législatives, dans la première circonscription de la Corse-du-Sud, bien que le député sortant Jean-Jacques Ferrara (Les Républicains) soit son ami et ait été à ses côtés à l’occasion de plusieurs bataille électorales, Laurent Marcangeli sera candidat et aura comme suppléant Xavier Lacombe, le maire de I Peri. Pour celui qui est encore maire d’Aiacciu, président de la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien, conseiller de Corse et président du groupe d’opposition Un Soffiu Novu à l’Assemblée de Corse, mandats auxquels il devra renoncer s’il est élu (non cumul de mandats oblige), l’exercice n’est pas nouveau.
Il y a dix ans, dans la même circonscription - sous les couleurs de l’Union pour un Mouvement Populaire (parti depuis renomméLes Républicains) et avec pour suppléant un certain Jean-Jacques Ferrara ! - il avait ravi le siège de député à Simon Renucci alors que ce dernier était le tout puissant leader de la gauche à Aiacciu et dans l’Agglomération ajaccienne ainsi que le porte-étendard local de François Hollande qui avait été élu Président de la République quelques semaines plus tôt. Cette victoire lui avait permis de siéger de 2012 à 2017 au Palais de Bourbon.
En 2017, affirmant vouloir se consacrer à la gestion de la Ville d’Aiacciu et à celle de la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien, et aussi pour avoir été confronté à des dissensions au sein de l’équipe municipale, Laurent Marcangeli ne s'est pas représenté et a favorisé l’élection de Jean-Jacques Ferrara sous l’étiquette Les Républicains.
Ayant quitté ce parti en 2018 car ne partageant pas une ligne politique devenue selon lui trop droitière avec l’élection à la présidence de Laurent Wauquiez, il va cette fois au combat sous la bannière Horizons, parti créé par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. Laurent Marcangeli qui avait fait part de sa volonté de continuer à se consacrer à sa bonne ville d’Aiacciu et à l’intercommunalité, et d’être le chef d’orchestre d’une opposition de droite constructive dans l’hémicycle de l’Assemblée de Corse, a donc revu sa position. Interrogé sur le pourquoi de ce revirement - dont il a tenté d’atténuer la portée en affirmant que s’il est élu il restera membre du conseil municipal d’Aiacciu et membre du conseil communautaire et en soulignant sa passion du mandat local - il a invoqué le risque d’une défaite du député sortant : « Ce fauteuil était, je le crois, potentiellement perdu » et sa certitude de pouvoir, au vu d’un contexte difficile, être l’homme de la situation : « Dans le contexte global, celui de la France, de l'Europe et du monde, mais aussi à l'aune de ce que vit la Corse actuellement et de l'île qu'elle devra être demain, je crois que mon utilité, c'est précisément d'être député. » Jean-Jacques Ferrara a certainement adoré…

S’il l’emporte …


Il n’est pas question de douter de la sincérité de Laurent Marcangeli. Même si on ne croit pas que la défaite de Jean-Jacques Ferrara était quasiment écrite. Même si on ne partage pas sa conviction que la France, l'Europe, le monde et la Corse avaient besoin qu’il fasse don de sa personne.
En revanche, si certains électeurs Les Républicains ou autres s’offusquent de la brutale dépose sur le quai de Jean-Jacques Ferrara et si, sur fond d’un dégagisme qui se manifeste désormais dans toute élection et d’un sentiment anti-Macron très présent chez nous (Laurent Marcangeli et Horizons appartiennent à la majorité présidentielle), il n’est pas interdit de penser que puisse prendre force un vote TSM (Tout Sauf Marcangeli) et que Jean-Paul Carrolaggi ou Romain Colonna, à condition que l’un ou l’autre accède au second tour et que tous les nationalistes jouent le jeu, puisse mettre en difficulté Laurent Marcangeli ou l’emporter.
Par ailleurs, il est autorisé de juger plausible, qu’outre vouloir sauver une circonscription et faire acte de dévouement, Laurent Marcangeli souhaite servir au mieux son ami Édouard Philippe et aussi saisir l’opportunité de s’ouvrir de nouveaux horizons. S’il l’emporte, Laurent Marcangeli rendra un fier service à l’ancien Premier ministre qui, pour peser lourd au sein de la majorité présidentielle et préparer au mieux l’élection présidentielle à laquelle il pense chaque matin en taillant sa barbe, est dans l’obligation d’obtenir un nombre conséquent de députés. Ce qui n’est pas acquis car la répartition des investitures au sein de la majorité présidentielle, n’accorde à Horizons que 58 candidats et car ceux-ci ne sont pas tous implantés dans des circonscriptions gagnables. S’il l’emporte, Laurent Marcangeli sera en position d’une part, de corneriser le parti Les Républicains qui ne compte plus aucun parlementaire dans l’île et ne peut guère espérer l’élection d’un de ses candidats ; d’autre part, d’être reconnu, en rassemblant autour de la bannière Horizons, comme le chef de file quasiment incontestable de la droite en Corse.
S’il l’emporte, Laurent Marcangeli pourrait marcher sur les pas de José Rossi. Il se dit que son appartenance au premier cercle d’Édouard Philippe pourrait lui valoir d’être élu à la présidence du groupe parlementaire Horizons à l’Assemblée Nationale (José Rossi avait été, de 1998 à 2000, président du Groupe Démocratie Libérale). Il est manifeste que dans le cadre des débats portant sur le dossier corse, en tant que député, il pourrait tenir un rôle majeur (comme l’avait fait José Rossi). Ce qu’il a d’ailleurs dit souhaiter (France 3 Corse-Via Stella) : « Je pense que mon expérience, mes capacités à porter un certain nombre d’idées et de valeurs peuvent être utiles à la Corse. Je crois aussi très sincèrement qu’il faut que ce mandat soit une réussite et que le Président de la République réussisse en France mais également en Corse, ce qui malheureusement n’a pas été forcément le cas entre 2017 et 2022. Je suis donc là pour aider. Je ne me contenterai pas, à titre personnel, d’un débat qui s’arrêtera aux simples questions institutionnelles sur l’autonomie ou autre chose.»


Pierre Corsi






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